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03/03/2014

La recherche, Mère Nature et Tournesol

 

Mon ami matheux – tu sais celui que ses étudiants appelaient Professeur Tournesol - m'a demandé instamment de parler de la maladie de la recherche moderne. Le Monde du 19 février lui a consacré plusieurs pages. Pas à Tournesol, mais au malaise dans la recherche. "Chercheurs sous pression", "Le burn-out des labos", "Explosion des dépressions". Voilà pour les titres.

Tournesol m'a expliqué la cause. Il n'y a pas si longtemps, chaque labo disposait de crédits qu'il utilisait à son gré. Liberté inadmissible pour le Pouvoir ! Maintenant la plus grande partie des crédits sont répartis au gré d''appels d'offre' nationaux ou européens. Résultat, chaque responsable de recherche passe le quart de son temps à créer de volumineux dossiers. Il doit, par exemple, détailler mois par mois, pour chaque membre de l'équipe, le temps consacré à chaque étape de la recherche. Comme si c'était toujours possible de prévoir ce que l'on va découvrir. C'est une méthode stalinienne. Je ne connais pas de plus bel exemple de la bêtise de l'Administration. « l'arrivée des principes de gestion dans le monde de la recherche, jusqu'ici assez libre, a été une catastrophe »  raconte Pierre-Henri Gouyon, chercheur au Jardin des Plantes. L'idéal capitaliste - évaluation, compétitivité, profit à court terme – a complètement envahit notre société. Notre enseignement en a fait les frais, avec la dégringolade que l'on connaît. Maintenant on étouffe la recherche. Nos décideurs connaissent-ils les méthodes que Dame Nature utilise pour faire évoluer la recherche ? Les centaines de petites idées qui font lentement leur chemin dans l'inconscient et qui mûrissent dans la liberté d'entreprendre. Et qui souvent constituent une rupture par rapport au 'courant scientifique contemporain'. Einstein aurait-il eu des crédits pour ses recherches ? La pensée unique du néo-libéralisme est la première à tuer la liberté. Paradoxal, non ?

Quand aurons-nous une révolution de la pensée qui libérera la création d'idées nouvelles, dans la recherche, mais aussi dans notre vie quotidienne. Nous avons bien besoin de repenser toute notre organisation.

Bonne journée.

Pierre Otchick

 

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