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15/07/2014

Jaurès est bien mort II

Hier, en disant qu'on n’avait pas écouté Jaurès, je me suis demandé ce qu'il aurait pu penser de la situation d'aujourd'hui. On peut s'en faire une idée en reprenant son analyse de l'échec de la révolution. Avec Edgar Quinet1 il l'attribue à la main-mise de l’Église sur l'enseignement (j'ai connu plusieurs prêtres qui partagent cette opinion). Qu'en est-il aujourd'hui ? Le nouvel opium du peuple est la TV ! Il n'y a qu'Arte qui n'est pas inféodée au capital. Toutes les chaînes répandent la pensée unique : « L'austérité est inévitable. La mondialisation est le meilleur chemin. L'entreprise doit être compétitive. » Rien n'a changé depuis Jaurès. Il y a eu seulement une translation du pouvoir. Et si l’Église avait réussit deux Restaurations, aujourd'hui le capital a remporté sa plus grande victoire : les gens les plus défavorisés ne votent plus... ou votent FN !

Il faut dire que la TV a bien été aidée par la constitution de la Vème : le pouvoir qu'elle attribut au Président de la République et son élection au suffrage universel. Cela a tué le débat politique et renforcé les partis dans leur rôle de machines électorales.

Cela rend Jaurès d'autant plus actuel quand il affirme la nécessité d'éduquer le peuple. Je n'aime pas cette formulation mais l'idée est encore plus vraie aujourd'hui. Puisque les partis ne jouent plus ce rôle, il est nécessaire d'inventer des structures qui repolitisent les français. Au bon sens du terme, c’est-à-dire un éveil à la vie de la cité et une volonté de la prendre en charge.

Oui, il faut ressusciter Jaurès !

Pierre Otchick.