13/11/2014
La femme qui boit
Il y a des jours où Mère Nature est gentille avec moi et m’autorise à me reposer. Aujourd’hui elle m’a envoyé une amie qui se bat depuis des années avec une forte dépendance à l’alcool. Cette femme courageuse m’a montré un poème qu’elle a écrit il y a une bonne dizaine d’années. J’ai eu envie de te le faire partager.
Ne vous moquez jamais de la femme qui boit
D’ailleurs elle ne boit pas, elle s’éponge le cœur.
Pour tenter d’oublier des blessures anciennes,
Dont elle n’a souvenir que par bribes incertaines.
Si elle boit toute seule, c’est qu’elle s’est fabriqué
Une prison sans mur, ni barreaux, ni fenêtre,
Dont la porte est fermée à double et triple tours
Et dont elle ne sait plus où elle a mis la clef.
Des heures durant elle boit,
Ellen se remplit d’alcool sans le moindre plaisir,
Pour connaitre l’ivresse qui seule peut effacer la laideur de sa vie.
Quand l’alcool lui aura donné de fausses ailes,
De fausses raisons de vivre, de fausses espérances,
Elle remplira de larmes son verre déjàvide
Et se saoulera de pleurs.
Après s’être enivrée et saoulée de tristesse
Il ne lui restera qu’à tendre un dernier verre
Pour le remplir de honte.
Et toute honte bue, elle rentrera chez elle
Hideuse et titubante
Sous le regard moqueur de ceux et celles
Qui la montrent du doigt
Mais qui ne savent rien du malheur de sa vie.
Ne vous moquez jamais de la femme qui boit.
Ne l’éclaboussez pas de vos rires méprisants.
Aidez-la simplement à retrouver la clef
Pour qu’elle ouvre la porte aux vents de la liberté,
L’équilibre, le bonheur, la sérénité.
Ginou Ficelle, Tarbes, 17 décembre 2001.
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