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09/10/2013

Ce que Marx n’a pas compris

Avant de parler de Marx je vais vous dire ce que personnellement je n’ai pas compris. Comment une critique aussi pertinente du capitalisme n’a pas su s’imposer et changer la planète ? Comment, par exemple, son analyse irréfutable des crises inhérentes au système, reconnue même par des économistes de droite – l’un d’eux a même dit qu’on pouvait être marxien sans être marxiste. C’est d’ailleurs mon cas – son analyse donc, n’a pas réussi à déboulonner ce système.

En cherchant une réponse, la première idée qui me vient à l’esprit c’est la manie des terriens soit de jeter le bébé avec l’eau du bain, soit d’idolâtrer le bébé au point de perdre tout sens critique. Il est évident que Marx a dit des conneries – sa dictature du prolétariat en est une belle - et même des horreurs : que « la fin justifie les moyens » me parait la plus terrible. L’Histoire l’a prouvé ! Ce n’est pas une raison de rejeter tout ce qu’il a écrit, et pourtant, c’est ce qui se passe. On assiste à une véritable guerre entre ceux qui jettent le bébé et ceux qui l’idolâtrent. Ces derniers stérilisent le bébé à force,  pour reprendre la formule de Florence Dupont[1], « d’avoir servi de dogme pour les suiveurs et d’obstacle pour les chercheurs » 

On peut aussi se demander si Marx n’a pas préparé le terrain à ce dogmatisme. Il était plutôt autoritaire et en le lisant on est frappé du mépris qui accompagne sa critique des autres penseurs. Lui seul avait la vérité scientifique  (ce qui, de toute façon, ne justifie pas le mépris !)  et, par soucis d’efficacité, il était donc nécessaire d’avoir une Internationale centralisée autour de sa pensée.

L’efficacité à court terme est souvent en contradiction avec le long terme et la certitude est la mère de tous les vices. C’est Nassim Nicholas Taleb[2] qui nous le dit. En voulant tout prévoir, tout surprotéger, nous créons en fait de  la fragilité.

« On risque de nuire à ces systèmes complexes en les privant de la volatilité, du hasard, du stress. […] Les tensions et les frictions sont nécessaires à la paix et à la vie en société. Sans elles, sans variabilité, tout explose d’un coup. Il faut se méfier des systèmes qui entravent les fluctuations et affichent une fausse stabilité, car ce sont eux qui finissent par connaître les plus retentissantes explosions. Attention aux bombes à retardement : plus l’explosion met de temps à se déclencher, plus les dommages subis par les systèmes économiques et politiques seront sérieux..»

C’est ce que Marx  n’a pas compris !

Pierre Otchick.



[1] Une si nouvelle version latine. Le Monde Diplomatique, octobre 2013, p 24.

[2] Télérama 3325 du 02/10/13 p 47

08/10/2013

La Terre aux terriens

C’est ce qu’on pourrait lire dans un bouquin de S.F. Asservis par un méchant E.G. (Empire Galactique), les terriens manifestent pour que la FEUT (Fédération des Etats-Unis de la Terre, évidemment) recouvre son autonomie. Logique non ? Le problème, c’est que l’E.G. n’existe pas et que la Terre n’est pas aux Terriens, Tout du moins, pas à tous ! Il y a de plus en plus de villages « sécurisés » où des seniors ou simplement des gens « biens » vivent leur petite vie à l’abri d’un mur et protégés par des gardes. Et pas question pour un étranger d’y mettre les pieds. Le plus grand de ces villages est l’Europe. La terre de ce continent est interdite aux Africains. Après s’être enrichie avec la traite des noirs, puis la colonisation, elle continue d’appauvrir le continent africain en spéculant sur les matières premières, en faisant du dumping sur les céréales (subventionnées). Et j’en passe ! Mais pas question que les petits noirs viennent mettre le pied pour toucher ne serait-ce qu’une miette de ce qu’on leur doit. Alors ils s’entassent par centaines sur un bateau de pêche, et c’est le naufrage de Lampedusa : 150 survivants sur 500 ! C’est une honte ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le pape François. Et, ami lecteur, tu sais que je ne porte pas l’Eglise dans mon cœur. Alors… écoute l’analyse qu’en a fait Arte Journal hier soir. « … celte politique d’immigration qui est tombée dans le tout sécuritaire. […] Des voix s’élèvent et dénoncent une Europe meurtrière qui fait la guerre aux pauvres, qui les laisse sur le carreau au non d’ure logique sécuritaire. C’est bien loin de l’humanisme revendiqué haut et fort par nos dirigeants. »

 

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Pierre Otchick