On ne confie pas un chronomètre à un enfant

C’est ce qu’on disait quand j’étais gosse pour parler d’une chose délicate nécessitant une grande maturité pour en faire bon usage. Un exemple : la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires. Aujourd’hui, j’ajouterais : le pouvoir est une chose trop complexe pour être confié à quiconque ! Vous allez me dire que Juan-Carlos et Vaclav Havel avaient le pouvoir absolu et ils ont instauré la démocratie. Oui, mais combien d’exceptions à la règle ?

Pourquoi je parle de ça aujourd’hui ? C’est ce qui me vient à l’esprit quand je voie les évènements en Syrie. Bachar el-Assad et sa clique s’accrochent au pouvoir de façon désespérée. Plus la contestation monte, plus ils enragent, plus leur cruauté devient féroce. Les désertions explosent ? On massacre carrément une centaine de déserteurs. Tout le monde descend dans la rue ? On tue, viole, mutile, même les enfants ! Ça leur servira de leçon !pensent-ils, sans se rendre compte que c’est l’inverse qui se produit ! Dans leur rage de désespoir ils se comportent comme des enfants qui, dans leur colère,  cassent un jouet qui ne marche pas comme ils le voudraient. C’est du sadisme oral, le sadisme le plus archaïque : on déchire, on détruit ce que l’on ne peut pas maitriser !  Le mot est lâché ! L’humanité terrestre est dans son enfance, elle n’est pas suffisamment génitalisée pour exercer une maitrise sereinement comme l’ont fait de rares sages, comme le fait le conseil des femelles bonobos. Alors, de grâce, refusons tout pouvoir central, démultiplions le, contrôlons le !

En attendant, la situation s’aggrave en Syrie. L’ONU discute… Aucune pression ne doit être négligée. Je me sens impuissant et ça me donne envie de prier. Décidément, je deviens de plus en plus humain.