Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/12/2013

Le Monde Diplo, l'Etat et nous

Mon mensuel préféré vient de lancer un cri d'indignation devant la façon qu'a l'État d'aider la presse.

La publication par le ministère de la culture et de la communication du tableau des deux cents titres de presse les plus aidés en 2012 permet d'apprécier la sollicitude des pouvoirs publics envers Le Monde diplomatique.

Notre journal se classe au 178ème rang. C'est-à-dire très loin derrière des publications aussi cossues et adorées des annonceurs que Le Nouvel Observateur(8ème), L'Express (9ème), Télé7jours (10ème), Paris Match (12ème) et Valeurs Actuelles .

Plus édifiant, des titres aussi indispensables au débat public que [...] Point de Vue (86ème), Journal de Mickey(93ème), Gala (95ème), [...] se retrouvent devant Le Monde diplomatique...

Un rapport récent de la Cour des comptes a estimé que les aides publiques représentaient entre 7,5 % et 11 % du chiffre d'affaires global des éditeurs (1). Dans le cas du Monde diplomatique, [...], cette proportion est plus proche de 2%. [...]

L'an prochain, il est possible que nous ne figurions plus du tout dans le tableau du ministère de la culture. En effet, la moitié des aides reçues par Le Monde diplomatique en 2012 l'a été au titre de notre diffusion à l'étranger. Or, en 2013, cette aide au développement de notre lectorat international a été divisée par cinq, passant de 95 900 euros à 18 600 euros. Ajoutons à cela le relèvement important des tarifs postaux qui va nous concerner, alors même que le président de la République vient d'en annuler l'essentiel pour les quotidiens et pour les magazines d'actualité hebdomadaires, et chacun pourra se faire une idée de l'affectation étrangement ciblée des aides à la presse. C'est-à-dire en définitive de l'argent des contribuables.

Le mél se termine par un appel au don. Normal : à une époque où la recherche médicale est abandonnée au Téléthon, c'est à la charité publique qu'est laissé le soin de sauver la presse de qualité, comme le social aux États-Unis. Pendant ce temps-là, la pensée unique a de beaux jours devant elle...

Pierre Otchick.

Les commentaires sont fermés.