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02/02/2014

L'Espagne, l'l.V.G. et M. l'abbé

Je suis scandalisé par ce qui se passe en Espagne. L'attitude du gouvernement et des opposants à l'I.V.G. me révulse. Je ne suis pas pour l'avortement, mais l'interdire est criminel. C'est pousser les femmes sans argent à un avortement clandestin et on sait combien de mortes cela a coûté à la France. Comment des catholiques peuvent-ils s'associer à un tel crime ?

J'ai dit que je n'étais pas pour. Je vais te raconter une histoire. À l'époque où l'I.V.G. était interdite en France, une femme est venue nous voir pour nous demander si on connaissait une adresse. Ma femme a répondu par l'affirmative. Cette voisine était en larmes. Nous avons pris le café et bavardé. Seule, travaillant au Smig (ce n'était pas encore le Smic), elle était affolée par cette grossesse. Sans compter qu'à cette époque on montrait du doigt les "filles-mères". Ma femme lui a assuré qu'elle n'était pas toute seule et qu'elle pouvait compter sur nous pour quoi que ce soit. Elle lui a raconté comment une amie s'était fait avorter en toute sécurité : un médecin était prévenu et était intervenu aussitôt... après. Elle a raconté aussi, à quel point cela avait été traumatisant pour cette amie. La voisine est repartie calmée et nous a promis qu'elle allait réfléchir. Elle n'est pas revenue et ne nous a rien demandé.

Trois ans plus tard je l'ai rencontrée accompagnée d'un magnifique blondinet aux cheveux tout bouclés. Je ne sais pas ce qui l'a fait changer d'avis, mais il me plait de penser qu'un peu d'amitié, de soutien, peut changer bien des choses. J'ai raconté l'histoire à un collègue qui m'a répondu "Bravo M. l'abbé". Je me suis demandé si c'était une insulte. Après tout, les prêtres n'ont pas le monopole de l'amitié. Mais cette femme avait l'air tellement heureuse que ça valait bien une insulte.

Il n'y a plus de filles-mères aujourd'hui et les mères célibataires sont bien aidées. Mais que dire des mères de famille travaillant 39 heures, se payant deux heurs de transport par jour ? Même les hommes se suicident au travail. C'est par la contraception et par les conditions de travail qu'il faut lutter contre l'avortement.

Pierre Otchick. 

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