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24/06/2016

S la fin de l'Europe ?

 

Quelques uns de mes fidèles se sont étonnés de mon silence. Pour se faire entendre dans ce monde de tumulte, il faut crier. Oui, j'avais envie de crier 'Basta !.' Ras-le-bol de ces guerres, de ces émigrés qui se noient, des autres que l'on parque. De cette loi travail, des briseurs de vitrines, de ces supporters fous, du chômage de masse... Je m’arrête. Et je me suis arrêté pendant 10 semaines. Comme un moine, j'ai joué les ermites. J'avais besoin de réfléchir, de méditer. Au milieu de cette frénésie, de cette agitation stérile, j'avais besoin d'une pause. Je crois que je vais continuer : mieux vaut méditer plutôt que de parler pour ne rien dire.

Mais aujourd’hui j'ai envie de te faire partager quelques réflexions. Je n'aime pas beaucoup réagir à chaud. Il faudra du temps pour mesurer les effets de ce brexit. Alors parlons de la démocratie. 72% de suffrages exprimés c'est énorme. On pourrait croire que pour une fois, la démocratie a marché. Mais 72% de 51,9 ça ne fait même pas 37,4% de la population qui s'est exprimé pour le brexit. Près des 2/3 ne se sont pas exprimés ou étaient contre. Tu comprends pourquoi je suis contre cette démocratie, et en particulier contre les référendums. Qu'on vote pour savoir s'il faut peindre les volets de la mairie en vert ou en rouge... pourquoi pas. Mais c'est tout.

Regarde un peu ce qui s'est passé. La veille du référendum les pourcentages des intentions de vote étaient inversés, mais près d'un cinquième des britanniques  étaient encore indécis. Ce sont eux qui ont fait pencher la balance. Au dernier moment. Avec une réflexion sur les conséquences sur leur commerce extérieur ? Sur le cours de la livre ? Sur toutes ces questions extrêmement difficiles où même les experts ne sont pas d'accord ? J'ai plutôt entendu des réflexions sur la fierté nationale, sur l'immigration... Tu vas me dire que je prône un pouvoir technocratique. Justement non. C'est l'un des reproches justifiés qui a été fait à l'Europe.

L'autre reproche justifié c'est que l’Europe a été faite à l’envers : pas par les peuples mais par des politiques. On a échappé à la C.E.D. La Communauté Européenne de Défense. Ils voulaient faire l'Europe à partir d'une armée unifiée, contre le péril soviétique. Remarque en passant que saurait été mieux qu'une Europe inféodée à l'Otan. Mais on n'a pas échappée à une Europe du capital. Un marché commun ça n'a rien de social. À l'époque d'un marché commun mondial, il fallait une volonté politique commune forte pour que 12%, je crois, de la population mondiale impose au reste du monde,une gestion humaine de l'économie. Est-ce la fin de l' Europe du capital ? Va-t-on assister à l'émergence d'une Europe des régions, d'une Europe sociale ? Il y a du pain sur la planche.

Pierre Otchick