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08/11/2014

Libéralisme, planification, concertation

Ami lecteur, tu le sais, je suis un farouche défenseur du libéralisme,  tout en reconnaissant ses défauts. Toute liberté doit être limitée. Je l'ai déjà dit, je suis pour l'union libre mais pas pour le viol. Le problème est de trouver des mécanismes de régulation efficaces et respectueux de l'individu. Il faut à tous les niveaux des organes de confrontation et apprendre à se confronter.

Il est inadmissible, par exemple qu'un capitaliste décide de fermer une usine pour des raisons de rentabilité. C'est comme ça que tout un village peut être mis au chômage. La solution doit être trouvée dans la concertation. Je rêve ? Bien sûr, cela n'est pas possible dans notre système actuel ! Aussi j'ai été vivement intéressé par la sortie du petit livre de Grégory Chigolet[1]. En ces temps où le capitalisme sauvage impose sa loi, il est bon de se poser la  question sans aucun dogmatisme. Je pense qu'aujourd'hui, la main gauche de l'état a son rôle à jouer. Il est donc intéressant de regarder les efforts qu'ont vainement entrepris les soviétiques. Et de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Par exemple, mon ami Tournesol m'a fait remarquer qu'après avoir été honnis, les travaux de Léontiev sont maintenant examinés sérieusement. Sa fameuse matrice est même au programme de math de la terminale ES.

Ceci dit, ce n'est pas au niveau de l'état que l'on doit résoudre le problème de la fermeture d'une petite usine. Chacun a droit à trouver du travail, un logement, un hôpital, une maternité, un centre administratif, etc., au niveau du canton. Dans le mien, des résidents font 100 km matin et soir pour se rendre à leur travail. C'est un non sens écologique, mais surtout humain. Une planification s'impose. Pas facile ! Pour sûr ! C'est justement une raison pour y réfléchir tout se suite. Que font les partis politiques ? Les terriens trouvent toujours une solution quand ils le décident.

Pierre Otchick.

[1] La planification, une idée neuve qui vient de loin. Editions  Bruno Leprince, 126 p., 6 €.

07/11/2014

La corruption, la science, le bien et le mal

Il y a un bail, j'ai eu avec Tournesol, mon ami matheux ainsi baptisé par ses étudiants, une discussion sur la corruption. Ses origines, ses fluctuations, au fil des siècles, d'un pays à l'autre... D'un commun accord nous avons regretté la quasi absence d'études scientifiques sur la question. Regret d'autant plus fort que la corruption de nos élus entraîne un fort rejet de la politique et fait le jeu du FN.

J'étais donc tout heureux d'entendre parler du livre d'Antoine Peillon[1] – Antoine, pas Vincent -   mais j'ai vite déchanté. J'aurais du m'en douter : l'auteur est journaliste à La Croix et il ne pouvait pas faire autrement que de placer le problème sur le plan de la morale individuelle. D’où le sous-titre.  Il  annonce d'ailleurs la couleur dès la première page. Je cite.

« (...) cette gangrène se nourrit de la banalité des conflits d'intérêt et des petits arrangements de chacun avec la morale civique. »

Bien sûr que c'est vrai, mais heureusement, l'analyse d’Antoine Peillon va plus loin et il souligne (p. 4 de couverture) « (…) il est vrai que [la corruption] est le fruit naturel de l'institution du marché (...) ». Eh oui, elle est l'enfant du capitalisme ultra libéral. J'ajouterais comme cause, la centralisation du pouvoir et sa non limitation. C'est particulièrement vrai dans les pays sous-développés, mais ça l'est aussi chez nous. Lauteur fait dailleurs remarquer qu « En vingt ans, la corruption a connu en France un développement vertigineux. Au point quelle menace aujourdhui de mettre à bat lédifice de l’État et la société tout entière. » 

Reste à en tirer les leçons et à prendre les mesures qui s'imposent. Par exemple remettre en cause notre système parlementaire. À quand la VIème République ?

Pierre Otchick.

[1] Corruption, éd du Seuil, Corruption, nous sommes tous responsables, 170 p., 18 €

06/11/2014

La vache et le prisonnier

Tu as du t'étonner que je n'avais pas commenté le meurtre de Rémi Fraisse, ce jeune qui manifestait contre le barrage de Sivens. Oui, il s'agit bien d'un meurtre. On ne contrôle pas une manifestation avec des grenades offensives. Bien sûr qu'il y a trop de casseurs. On devrait d'abord s'interroger sur cette société qui en produit autant. Insatisfaction, révolte plus ou moins contenue... Il n'y a pas d'effets sans cause. Mais quand donc aura-t-on un gouvernement capable d'inventer autre chose que la matraque et les grenades ? Encore une fois, la soi-disant gauche manque pour le moins d'imagination.

Un mort pourquoi ? Pour cultiver du maïs pour nourrir les vaches ! On mange tellement de viande que l'herbe ne suffit pas. Alors on cultive une céréale tropicale qui n'a pas assez d'eau sous notre climat tempéré. D'où les retenues d'eau ! Tout ça pour une viande de mauvaise qualité, indigeste, qui rend les bébés obèses, et j'en passe !

Passons sur l'absence de concertation avant de choisir la réponse ad hoc à ce problème d'eau. Constatons simplement que le terrien est prisonnier du mode de pensée moderne : forte consommation, haute productivité... et il en paye le prix.

Pierre Otchick.