Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/11/2014

La femme qui boit

Il y a des jours où Mère Nature est gentille avec moi et m’autorise à me reposer. Aujourd’hui elle m’a envoyé une amie qui se bat depuis des années avec une forte dépendance à l’alcool. Cette femme courageuse m’a montré un poème qu’elle a écrit il y a une bonne dizaine d’années. J’ai eu envie de te le faire partager.

 

Ne vous moquez jamais de la femme qui boit

Dailleurs elle ne boit pas, elle séponge le cœur.

Pour tenter doublier des blessures anciennes,

Dont elle na souvenir que par bribes incertaines.

Si elle boit toute seule, cest quelle sest fabriqué

Une prison sans mur, ni barreaux, ni fenêtre,

Dont la porte est fermée à double et triple tours

Et dont elle ne sait plus où elle a mis la clef.

Des heures durant elle boit,

Ellen se remplit dalcool sans le moindre plaisir,

Pour connaitre livresse qui seule peut effacer la laideur de sa vie.

Quand lalcool lui aura donné de fausses ailes,

De fausses raisons de vivre, de fausses espérances,

Elle remplira de larmes son verre déjàvide

Et se saoulera de pleurs.

Après sêtre enivrée et saoulée de tristesse

Il ne lui restera quà tendre un dernier verre

Pour le remplir de honte.

Et toute honte bue, elle rentrera chez elle

Hideuse et titubante

Sous le regard moqueur de ceux et celles

Qui la montrent du doigt

Mais qui ne savent rien du malheur de sa vie.

Ne vous moquez jamais de la femme qui boit.

Ne léclaboussez pas de vos rires méprisants.

Aidez-la simplement à retrouver la clef

Pour quelle ouvre la porte aux vents de la liberté,

Léquilibre,  le bonheur,  la sérénité.

 

 

Ginou Ficelle, Tarbes, 17 décembre 2001.


 

11/11/2014

L'O.M.C. tue

Ce  n’est pas moi qui le dis, c'est Jean Feyder. Et il sait de quoi il parle : il est représentant du Luxembourg justement auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce. Et il explique comment dans son livre[1]

« La faim tue, chaque jour, 25000 personnes. Jean Feyder analyse les causes profondes de cette crise et les stratégies erronées mises en place. Il préconise un autre modèle de développement que celui proposé par les organisations financières internationales, en réservant la priorité à une agriculture vivrière et durable s'appuyant sur une régulation adéquate des marchés. »

Le 28/10/14 Arte a diffusé un interview de Jean Feyder (dans Pourquoi la faim?). Je cite (en partie de mémoire).

« (…) nous avons conduit les pays en voie  de développement à ouvrir leurs frontières, à abaisser leurs droits de douanes et à importer des produits alimentaires à des prix plus bas. (…) Les européens sont ravis d'écouler leurs excédents de viande, de tomates, de lait en poudre à un prix inférieur à leur coût de production. (…) Résultat, nous avons ruiné les petits paysans obligés de quitter leur exploitation agricole et d'aller trouver du travail ailleurs. »

J'ajouterai que dans certains pays (en Inde, par exemple) les paysans n'émigrent pas vers les villes... ils se suicident ! Je continue.

« Il faut mettre autour d'une même table les syndicats paysans européens et les associations paysannes en Afrique et faire pression sur le parlement européen pour refuser de ratifier les accords en négociation. »

No comment.

Pierre Otchick.

 



[1] La faim tue, éd L'Harmattan, 29,50 €.

10/11/2014

Pour la gloire de Dieu

Hier, j'ai été invité à un baptême. Comme je ne loupe aucune occasion de faire la fête, je me suis levé avant 6 heures : javais 150 km à faire. Je me suis retrouvé dans une église moderne et j'ai assisté à une cérémonie pleine de chants et de joie. Que l'on veuille fêter solennellement l’accueil d'un enfant dans une communauté, pourquoi pas ! Les français font si peu la fête !

Mais ce qui m'a frappé, c'est un mot qui revenait continuellement, comme une obsession : la gloire de Dieu. « Louons le Seigneur. Que Te sois rendu tout honneur et toute grâce, pour les siècles des siècles » Et j'en passe. Comme le curé est venu trinquer avec nous à la salle des fêtes, je n'ai pas pu n’empêcher – tu sais que je résiste à tout, sauf à la tentation – de lui livrer mon impression. Celle d'une survivance d'une religion païenne où le fidèle se met à plat ventre devant son dieu. Si Dieu existe, par définition, il est parfait, tout puissant, et il n'en a rien à cirer que des petits terriens l'adorent ou non. Ça ne peut pas l'affecter. Il m'a répondu en citant Saint-Augustin : « La gloire de Dieu, c'est l'homme debout. » Personnellement je ne vois pas le rapport, mais l'intention est bonne. « La gloire de Dieu c'est quand deux hommes s'aiment ! » J'ai eu droit après à un sermon qui n'était pas sans intérêt. Il y était question d'un Pape qui veut remettre au centre de la religion l'amour du prochain et qui dit « Qui suis-je pour juger un homosexuel ? » le curé m'a parlé de dialogue avec les musulmans, d'un Noël fêté ensemble. À une époque de retour de l'islamophobie, je ne peux qu'applaudir.  À une époque où le socialisme se meure, où le terrien n'a plus qu'un idéal : gagner de l'argent, je ne serais pas contre une culture basée sur l'amour. La révolution a échoué avec sa Fraternité, peut-être que le XXIème siècle apportera une embellie du dialogue et de la tolérance. Si les chrétiens pouvaient y jouer un rôle... Alors, entre deux gorgées de Bordeaux, j'ai écrit un mot pour les heureux parents.

Un petit souvenir

D'une journée mémorable.

Tous autour de la table,

Pas envie de partir.

 

C'est un nouveau chrétien.

On en a bien besoin,

Pour crier sur les ondes

Faut changer le monde !

 

Pierre Otchick.