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20/07/2012

Éloge de la fuite

Le Yéti n’a pas l’air de vouloir prendre des vacances et je l’en remercie infiniment. Ça fait un bail que j’ai envie de lire[1] ce livre d’Henri Laborit et voilà qu’il nous en fait un remarquable résumé. Je cite.

Que nous raconte-t-il de si crucial, ce bouquin, pour que je vous incite aussi vivement à le lire pendant vos vacances. Eh bien, il parle de nous. De notre indécrottable difficulté à nous extraire des échelles hiérarchiques pré-établies et des grilles de convenances imposées par le système dominant.

Façonnés, modelés depuis la nuit des temps par notre éducation à céder à toutes nos pulsions inconscientes et à nous soumettre au cadre formel hiérarchique dans lequel notre entourage familial et social nous confine, nous nous coulons dans ce moule à tous les niveaux de notre existence : personnel, familial, social, amoureux…(…)

Les oppositions politiques ou syndicales n’ont généralement pour but que de chercher à remplacer les vieilles grilles par des nouvelles de leur cru, tout aussi haïssables. (…)

Toute révolte est hélas vouée à terme à la déchéance :

 « Car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe. »

La fuite dont parle Laborit ne relève pas du sauve-qui-peut impuissant, d’un piteux retour en arrière. Elle est une marche continuelle vers l’avant, une remise en cause permanente des situations établies, une fuite loin des pouvoirs en place, y compris et surtout ceux que nous avons nous-mêmes contribué à installer. (…)

La fuite, pour Laborit, « c’est la révolution permanente ». Une lutte incessante pour se tenir à l’écart des toiles d’araignées hiérarchiques dans lesquelles le plus grand nombre cherche à vous recoller.

La « révolution permanente », selon Laborit, ne recherche pas l’excuse du nombre. Elle est minoritaire. Ne peut être QUE minoritaire. Elle commence par soi-même, progresse par réseaux[2]. Elle se joue des sarcasmes et des imprécations majoritaires. Quand une révolution devient majoritaire, elle est déjà sur la voie de la déchéance.

 

Vous voyez qu'il y a des terriens intelligents et... c'est pas d'aujourd'hui.

 

Pierre Otchick

[1] Folio, 7,50 euros

[2] C’est moi qui souligne.

 

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