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05/08/2012

Jouissance, comment l'augmenter?

Ça y est, on est passé au tome VI de ce journal. Il est temps que je choisisse un thème pour ce nouvel opuscule. J’avais envie de l’axer sur la recherche de la jouissance. Et puis je suis tombé sur cet excellent documentaire diffusé sur LCP le 25 juillet (Un avenir ? À quel prix…). Vous savez à quel point je suis sensibilisé aux problèmes de l’environnement. Eh bien, j’ai pris un coup de poing à l’estomac. La situation est pire que tout ce que j’imaginais. Si vous ne regardez qu’une seule vidéo dans le mois, regardez celle-là, en famille, avec vos voisins et amis. Elle devrait être au programme de la terminale. Je vous donne juste un extrait de la présentation sur le site.

« Les menaces de conflits climatiques se font de plus en plus précises : manque d’eau, destruction des forêts, exode massif de réfugiés du climat, batailles acharnées pour l’exploitation des matières premières et le contrôle des terres agricoles… Pour éviter les scénarios catastrophes faciles à imaginer, la sobriété énergétique apparaît comme l’unique solution concrète. Elle seule semble réaliste, raisonnable, durable. »

Une claque je vous dis : les énergies renouvelables ? Bidon ! Le marché du carbone mis en place à Kyoto ? Une arnaque !

Moralité ? Le thème qui s’impose pour ce tome VI, c’est Croissance ou décroissance ?

C’est à ce moment là que Mère Nature est intervenue. « Idiot, réfléchit un peu, tu ne vois pas que jouissance et décroissance, c’est la même chose ! » Mais bien sûr, me suis-je dis en tapant mon poing dans ma main ! Élémentaire mon cher Watson ! Il suffirait que les terriens fassent comme les dzêtaens et mettent la jouissance comme objectif prioritaire pour arrêter cette course folle à la consommation, cette fracture sociale et cette destruction de notre belle planète.

C’est là que  mon conditionnement d’ancien enseignant reprend le dessus. Qu’est-ce qu’on entend par jouissance ? Joshua, le Littré !

Jouir. 1. Tirer plaisir, agrément, profit de quelque chose. 2. Éprouver un plaisir sensuel. Le gastronome jouit en mangeant de bons morceaux.

On retrouve bien là la pudeur exagérée de Littré : pas d’allusion à l’orgasme qui est seulement sous-entendu. Mais, il n’y a pas que ça. J’ai l’impression qu’au XIXème le mot était utilisé dans un sens plus large, plus courant, et qu’il a glissé de sens pour se restreindre à la seule sexualité. À tel point qu’il devient choquant de l’utiliser au sens large. Je me souviens d’une réunion de parents d’élèves où j’ai affirmé que le premier devoir du prof était d’apprendre aux élèves à jouir. Et pourtant, comment peut-on travailler sans jouissance ? C’est impossible, nos suicidés du travail nous le rappellent tous les jours. D’autres souvenirs : cet homme qui, avec son fils profitait du moindre moment libre pour faire des problèmes de géométrie ! Un autre plus personnel – je vais monter sur les épaules de Montaigne et de Rousseau et commencer par m’observer. Pourquoi croyez-vous qu’au lycée  je passais parfois 12 heures pour faire une dissert? Parce que mon prof jouissait littéralement à nous enseigner la littérature et qu’il m’a communiqué ce plaisir. Et pourquoi je me casse… le popotin à écrire une note sur mon blog tous les jours ? Parce que ça me fait plaisir ! Adams Smith a complètement oublié cette composante du comportement humain : les bénévoles jouent un rôle économique non négligeable.

Les terriens devraient relire L’arithmétique du plaisir de Bentham ! S’il y a du plaisir à travailler pour consommer, il y en a plus à flâner, à lire,  à se cultiver, à jouer du saxo, à courir, à dorloter ses enfants, son amante. Vous voyez, j’ai terminé par amante, je ne suis pas autant obsédé sexuel que vous le pensez.

Ceci dit, mes amis sont arrivés et ma fille (la dernière) a préparé un super brunch  et un problème apparaît : café ou merlot. En tant que spécialiste de la confrontation, j’ai répondu "et" ! À table !

Pierre Otchik.

 

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