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05/08/2013

Le Capitaine Spock, la fin de la croissance et du capitalisme ?

Le Saint-Esprit est-il tombé sur nos doctes universitaires britanniques? On peut se poser la question en lisant certaines pages du livre de Tim Jackson (Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable, De Boeck-Etopia, 2010, 247 pages). Malgré sa timidité à en tirer les vraies conclusions il faut reconnaître qu'il était, comme tout économiste classique, au bord du gouffre et qu'il a fait un grand pas en avant. Jugez par vous-même.

En référence explicite à Amartya Sen, Tim Jackson propose de choisir comme nouveau fondement de la prospérité les « capabilités d’épanouissement » garanties aux individus : être convenablement nourri, logé, chauffé, éduqué, etc. [...] Les capabilités d’épanouissement constituent un bon point de départ pour définir ce que signifie "prospérer". […]

Pour que de telles initiatives prennent de l’ampleur et s’imposent comme la référence dominante de la prospérité, il faut une« gouvernance pour la prospérité » (p.159), dans laquelle l’État se ferait plus interventionniste, conformément à la logique du contrat social : « nous cédons certaines de nos libertés individuelles. Mais en retour, nous gagnons une certaine sécurité dans le fait que nos vies seront protégées contre la liberté débridée des autres. » (p.162). Bref, une prospérité durable nous interdit l’accumulation infinie de biens matériels, mais nous protège en retour d’une accumulation débridée de la part des autres. Cela signifie évidemment la fin de la croissance, et peut-être celle du capitalisme, mais sur ce dernier point Tim Jackson renonce à trancher : « est-ce encore du capitalisme ? Est-ce vraiment important ? Pour ceux qui attachent beaucoup d’importance à cette question, peut-être pourrions-nous nous contenter de paraphraser le capitaine Spock, dans Star Trek, et convenir que "c’est du capitalisme, Jim, mais pas comme nous le connaissons". » (p.197).

No comment.


Pierre Otchick, votre E.T. content de voir des terriens réfléchir.

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