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04/05/2018

Marx et l'humanité

Non ne t'inquiète pas. Je ne suis pas devenu gâteux. Je sais très bien que c'est Jaurès qui a crée le journal l'Humanité, avec un grand H. C'est un nom propre et tu remarqueras que dans le titre j'ai mis un h minuscule, ce qui en fait un nom commun. Excuse-moi, mais je ne peux pas me défaire de mes vieilles habitudes de professeur.
Oui figure-toi que samedi (le 28/04/18), sur Arte évidemment,

https://www.arte.tv/fr/videos/074555-000-A/karl-marx-penseur-visionnaire/

grâce à Christian Twente, j'ai découvert l'humanité de Marx. Tu vas me dire que c’est le titre que j’aurais du mettre. D’accord, mais il fallait bien que je te taquine un peu.

Comme tous les les vieux anarchistes, je n'ai jamais eu beaucoup de sympathie pour le grand penseur. J’ai fréquenté des anarchistes espagnols pour qui l'ennemi numéro 1 c'était le communisme autoritaire. Le capitalisme n'étant que l'ennemi numéro 2. Je vais même te faire une confidence. Dans un des Congrès de l'internationale des Fédérations Anarchistes, il y avait une tendance communiste libertaire contre laquelle je me suis battu comme un diable. Non pas à cause du mot, mais simplement parce que, pour des raisons d'efficacité, cette tendance était partisane d’une certaine autorité centrale. En fin de compte ils ont échoué dans leur projet. Si bien qu’un jeune, sympathique mais passionné, m’a apostrophé d'un «Tu porteras devant l'histoire l'échec de l'Internationale Communiste Libertaire.» C'était vraiment me faire trop d'honneur : les anars traditionnels, en particulier les Espagnols, n'avait pas besoin de moi pour faire valoir leur point de vue. Excuse-moi pour cette bouffée de nostalgie.

Je reviens au docu. J'ai donc été agréablement surpris de découvrir l'homme avec ses qualités et ses défauts. Le bon vivant qui appréciait l'amitié, le bon vin, les enfants, les femmes... L’idéaliste qui voulait un monde meilleur et qui cherchait, avec une ardeur désespérée, la clé pour transformer notre malheureuse société. Ce qu'il n'a pas compris c'est qu'il n'y a pas de Clé mais qu’il y en a plein. de petites Et c'est là que le bât blesse.

Marx avait un gros défaut. J'allais dire un seul, mais de taille. C'est qu'il était trop persuadé d'avoir raison. Il est vrai que son analyse économique est particulièrement pertinente. Et même irréfutable. Mais de là à affirmer que tout ce qu'il a dit est parole d'évangile, il y a un pas. De plus, il ne tolérait pas la contradiction et cela se sent dans ses écrits. Il faut voir avec quelle agressivité, quel mépris même, il traitait ses contradicteurs. Du coup, je me demande si, à force de lire Marx, ce n’est pas un peu contagieux et s’il n’y a pas là une des raisons de l’échec du communisme.
Bien sûr, Lénine était particulièrement autoritaire et il n'avait pas besoin de Marx pour, essayer et… réussir, à imposer sa volonté. Mais Marx l’à bien aidé. Parce qu’il n'y a rien de pire que d’être persuadé d’avoir la vérité.

J’y faisais allusion dans ma dernière note

http://libertinslibertaires.hautetfort.com/archive/2018/05/01/la-fusion-nucleaire-et-la-democratie%C2%A0-6047924.html

: notre société est tellement complexe que toute simplification est dangereuse. Sa transformation ne peut se faire par une révolution mais par une série de révolutions, pas à pas, avec essais et… malheureusement beaucoup d’erreurs.

 

Pierre Otchik

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