Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/06/2011

De l’adultère

 

Mon dictionnaire anarchiste

 

En 25 siècles d’histoire les mentalités concernant le mariage ont peu à peu évolué. Mais il reste encore beaucoup de  chemin à faire : si la fornication est déculpabilisée, il n’en est pas de même de l’adultère. Il est à remarquer que ces deux termes font partie du vocabulaire religieux, qu’ils désignent tous les deux des péchés, que le premier a disparu du vocabulaire courant – il n’est plus un péché pour le commun des mortels – mais qu’il n’y a pas d’autre mot pour désigner le coït entre célibataires. Quant au deuxième, il est toujours utilisé avec la même connotation. Il y a quelques années – dans ma jeunesse - j’ai vu des femmes, qui aimaient leur mari et qui en étaient aimées, demander le divorce pour faute à la suite d’une aventure de leur mari : la trahison était telle que, pour elles, il n’y avait pas d’autre solution ! Résultat : deux vies gâchées, deux personnes malheureuses ! Aujourd’hui, de plus en plus de femmes, d’hommes pardonnent et le couple repart plus soudé que jamais. C’est un progrès, même si l’on reste dans le registre de la culpabilité. Ce qu’il faudrait c’est comprendre. Pas facile quand tout nous porte à condamner. Il faudrait que, dans l’inconscient collectif, le ‘coup de canif dans le contrat’ soit considéré comme relevant de la norme. Cela n’exclut pas une souffrance certaine, mais permet déjà de la diminuer et de mieux la gérer.

 

Reste le cas de ce que j’appellerai le double amour. Il existe et est volontairement ignoré par la loi. Il n’a rien à voir avec la soi-disant polygamie musulmane. Je dis ‘soi-disant’ parce qu’il s’agit en faite uniquement d’une polygynie et que la polyandrie est exclue. Soulignons encore une double hypocrisie : le mot polygynie est absent de notre vocabulaire et pour ce qui est de la polygamie légale,  j’ai constaté, dans des villes africaines plusieurs cas qui n’étaient que des divorces déguisés : l’homme prend une deuxième femme dans une deuxième résidence et abandonne complètement la première avec ses enfants. J’ai l’impression que cette pratique tend à se généraliser.

 

Revenons à nos moutons : le double amour. C’est Stéphane Hessel qui en parle le mieux. Je cite de mémoire : «  Si ma femme rencontre un grand amour, je ne vois aucune raison de l’empêcher de le vivre ! ». J’ai eu l’occasion d’être témoin d’une belle preuve d’amour de ce genre. Une amie me présente ses grands-parents :

-          Mamy, Papy et Untel l’ami heu… de la famille.

En aparté mon amie a cru devoir m’expliquer son hésitation :

-          Untel est l’ami de ma grand’mère. Un jour elle est rentrée en larmes à la maison. Comme mon grand-père lui demandait ce qui se passait :

-          Je suis amoureuse !

-          Mais c’est la meilleure chose qui puisse t’arriver (ils n’étaient plus très jeunes). Où est le problème ?

-          Mais je veux vivre avec lui !

-          Et alors ?

-          Mais tu ne comprends rien. Je t’aime et je ne veux pas te quitter.

-          Et alors : la maison est assez grande !

Un tel exemple – et je peux vous assurer que ces trois petits vieux étaient un exemple dans les deux sens du terme – ne peut être érigé en loi universelle. Mais pourquoi vouloir des lois universelles, des normes devant la diversité des relations possibles : passagères, amicales, amoureuses… Que chacun gère son ou ses amours comme il l’entend avec son, sa, ses partenaires. Si je prône l’union libre, il faut bien s’entendre sur le mot. Ce n’est pas le « Je t’ai prise aves plaisir. Je te quitte sans regret » du Vicomte de Valmont. C’est « je t’aime de telle façon et je veux vivre cet amour au mieux et cela ne regarde que nous. ». Je préfère d’ailleurs l’expression ‘libre amour’ de Fourier.

 

Et la souffrance ?  Me direz-vous ! Elle est inévitable, mais nous devons tout faire pour la réduire. Nous en reparlerons…

 

Les commentaires sont fermés.