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28/12/2011

Même les cadres en ont marre !

Dans ma note du 18 j’ai été très dur avec les énarques et polytechniciens. Je parlais de ceux qui ont le pouvoir et l’exercent au service du capital. C’est une minorité et les sociologues relèvent les signes précurseurs d’un complet changement de mentalité chez les cadres. Noémie Rousseau, de Médiapart, l’analyse très bien dans son article du 24.

«Elles [les entreprises] répondent à la crise par la coercition, elles multiplient les process, les systèmes de reporting, les indicateurs de performance, etc.», déplore le sociologue des organisations François Dupuy. À ses yeux, c'est l'inverse qui serait pertinent : laisser une marge de manœuvre aux cadres plutôt que de leur serrer la bride. «Le message en entreprise, c'est la non-confiance. Il faut revenir là-dessus. Le salarié perd sa liberté, son autonomie et arrive parfois moins bien à réaliser sa tâche quand on lui impose de suivre un process, plutôt que sa propre méthode.»

Aujourd'hui, Thierry est auto-entrepreneur et vend ses services de commercial dans l'industrie et le bâtiment. Il est revenu de Barcelone pour installer son bureau chez lui, à Albi. Les débuts ont été difficiles. «C'était l'aventure… En fait, il a fallu tout changer.» À commencer par son train de vie. De 6.000 euros par mois, il est passé à un SMIC, à peine, avec ses commissions sur les ventes. L'homme pense avoir gagné au change : «Je suis plus serein, je vis beaucoup mieux.» 

Après une critique des méthodes autoritaires de gestion, l’auteure insiste sur les motivations : le travail doit permettre l’épanouissement de l’individu et de plus en plus de cadres claquent la porte pour chercher cet épanouissement ailleurs. Celui-ci ne passe pas forcément par une haute rémunération : dès qu’on a le minimum, on peut être plus heureux avec moins. Ces cadres ont retrouvé tout seuls un des sains principes de l’écologie (j’ai dit sains et pas saints,  même sur Dzêta-1-4 du réticule, l’écologie n’est plus une religion !) et prouvent que la décroissance n’est pas impossible ! Les choses bougent. C’est ce qu’affirment les auteurs :

Le désengagement affectif ou «résistance passive», selon les termes de François Dupuy, pourrait annoncer la révolte des cadres. Hier «inimaginable», aujourd'hui «pensable».

No comment !

 

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