09/02/2012
Celle qui aimait les vélos d’homme
Et si on faisait une petite pause ? Si on quittait le monde puant de la politique politicienne, le monde du fric, de l'exploitation, de la tyrannie, bref, si on quittait le monde des adultes pour retomber un peu en enfance, retrouver un monde frais, naïf, spontané et pur ? Alors, on y va ?
C’est ce que j’avais écrit à l’époque, mais la note n’est jamais passée. Encore un incident technique indépendant de notre volonté, comme on dit. Ces quelques lignes sont toujours d’actualité. Avec la mise en examen d'Eric Woerth et les déclarations de Claude Guéant, ça pue de plus en plus. Raison de plus pour retrouver mes Coquines ou les mémoires d’un vilain petit canard. J’espère, mesdames, mes demoiselles que vous aller vous régaler.
Celle qui aimait les vélos d’homme
- Ah non ! Tu ne vas pas reprendre mon vélo ! J’avais l’air fin jeudi dernier sur un vélo de fille. J’ai pas envie de recommencer.
- T’étais d’ac, jeudi !
- C’était pour te faire plaisir !
- Et alors, tu n’as plus envie de me faire plaisir aujourd’hui ?
- Bien sur que si ! Mais d’une autre manière.
Je regarde la jupette plissée, les cuisses bronzées sous le tissu blanc. Mon regard descend jusqu’aux tennis et aux socquettes blanches, elles aussi, évidemment.
- De quelle manière ?
Mes yeux remontent vers le corsage, s’immobilisent à hauteur de la poitrine…
- Arrête ! J’aime pas quand tu me regarde comme ca !
Elle a l‘air un peu gêné, mais elle a un petit sourire… Est-ce bien la vérité quand elle dit qu’elle n’aime pas ?
- Mais pourquoi tu veux toujours prendre mon vélo ?
- Tu sais bien. C’est la selle. Elle est super ! La mienne est trop large. On dirait une selle de moto. Elle me brûle quand je monte les côtes.
- Et moi alors ?
- Toi, tu montes les côtes en danseuse. T’as pas de problème.
C’est vrai qu’elle a un sacré coup de pédale. Elle joue des dérailleurs. Elle mouline et elle monte pratiquement tout sans décoller les fesses. C’est moi qui suis obligé de me mettre debout sur les pédales si je veux la doubler. Et, bien sûr que je veux la doubler. Je ne vais pas la laisser arriver la première en haut de la côte.
- De toute façon, tu peux pas aujourd’hui : ma selle, j’viens de la cirer. Avec du cirage noir.
C’était vrai. Vrai aussi que je ne prends pas tellement soin de mes affaires. Mais le vélo, ce n’est pas pareil. Un vrai bijou. Là, mon père, il m’a fait un sacré cadeau. Du sur mesure : deux freins et un ralentisseur. J’ai calculé moi-même le développement pour indiquer le nb de dents des plateaux et des pignons. Alors pensez si je le bichonne ! Il avait plu. J’avais essuyé soigneusement la selle, attendu que le cuir soit bien sec, passé une bonne couche de cirage. Bien après je l’avais fait reluire : elle brillait comme des chaussures vernies.
- Tu vas tacher ta jupe !
- Pas la jupe. Tu sais bien que je ne m’assoie pas dessus. C’est ma petite culotte qui risque de se tacher !
- T’as qu’à l’enlever !
J’ai répondu comme ça, d’instinct, sans réfléchir. Je croyais qu’elle allait m’incendier, me traiter de p’tit vicieux ou d’obsédé, mais à mon grand étonnement, elle m’a regardé sérieusement.
- C’est vrai qu’jeudi, ma culotte était sale. Elle était toute mouillée. Maman me l’a fait remarquer. J’étais gênée.
- Toute mouillée ?
- Ben oui, j’ai transpiré !
Et c’est là qu’elle a eu l’air gêné. Le petit sourire de tout à l’heure, mais un peu crispé. Et tout d’un coup, elle a piqué son fard. J’ai pas compris tout de suite. J’ai regardé la selle pour ne pas augmenter sa gêne… et pour ne pas la regarder en face pendant que j’essayais d’enfoncer le clou.
- T’as qu’à l’enlever ! T’as vu, dans le bois, y a personne.
- Oui, mais il faut y aller.
- Bah ! Tu restes toujours assise.
Un grand silence. Elle aussi, elle regarde la selle. Encore une fois, je suis tout étonné qu’elle ne m’ait as envoyé paître. Mais quand elle me répond :
- T’as raison. Mais tu t’retournes pour que j’ l’enlève.
Alors là, j’suis comme une poule qu’a trouvé un couteau !
Je regarde le fond de la cour. Il n’y a aucun bruit : je prête l’oreille. J’entends (ou j’imagine ?) le léger frou-frou de la jupe qu’elle retrousse, le mouvement du slip qui glisse le long de ses cuisses. Pas du slip, de la petite culotte : un slip, ça n’as pas de sens, c’est insipide, ça n’a pas de sexe, ça n’évoque rien. Une petite culotte, ça ! ça a du sens, ça a une odeur, c’est fou c’que ça peut évoquer : ça contient toujours deux belles petites fesses, ça a une histoire pleine d’images et de choses coquines… Bref, Brigitte ne pouvait pas avoir un slip, elle ne portait que des petites culottes ! Et j’imagine celle-là...
A suivre, si vous le demandez ici en commentaire.
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02:47 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Écrit par : Macé | 16/02/2012
pierre.otchick@orange.fr
Bises qd même.
Pierre Otchick.
Écrit par : Pierre Otchick | 16/02/2012
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