Et si le vote bleu-Marine était un vote contre l’Europe ?

J’avoue que je suis quand même déçu des résultats. C’est vrai que Jean-Luc a fait le score à deux chiffres qui était impensable il n’y a pas si longtemps, mais sa belle envolée s’est stoppée dans la dernière semaine. Il parait même que sa percée est surtout visible chez les cadres moyens et les intellectuels ! Et pas tellement dans les milieux populaires ! Là, le grand vainqueur, c’est Marine. Ne me dites pas que près d’un électeur sur cinq est raciste. C’est vrai que l’électorat du FN a été influencé par la campagne islamophobe de Marine, Guéant et Sarko qui a créé une véritable crainte. Mais cela ne me parait pas le plus grave. Le vrai moteur de ce vote est la situation sociale aggravée, la crise qui s’installe dans l’austérité et le sentiment parfaitement justifié que le pouvoir n’est plus en France. Le repli identitaire se double d’un repli franco-français. Non à  l’euro, non à la mondialisation, non à l’Europe. Et comment les en blâmer ?

Ils ont bien conscience que c’est la main mise de la finance sur l’économie qui est cause de tout cela, mais comment leur faire comprendre qu’une autre mondialisation était possible, qu’une autre Europe est encore possible, que leur colère est justifiée mais que Marine ne peut que livrer une France rabougrie  aux mains des capitalistes… français et autres. Y a du pain sur la planche !

Pierre Otchick.