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18/06/2012

F. Hollande a-t-il fait le jeu de la droite ?

Bien entendu, je parle de la Grèce ! Non seulement les législatives françaises ne m’ont pas beaucoup excité : je m’attendais au pire et ça a été encore pire ! Alors, tournons nous vers la Grèce.

Hier, j’ai encore prononcé un mot tabou dans notre économie ultralibérale : solidarité ! Que demandent les Grecs ? Pas grand-chose ! Que son destin ne soit plus décidé par la finance internationale, tout simplement ! C’est ce qu’exprime Syrisa (l’équivalent de notre FdG) dans son  programme, avec en plus un plan cohérent de redressement (voir Оκεα News).  On aurait pu s’attendre à une certaine solidarité de F. Hollande, solidarité critique pourquoi pas ? Par exemple, à propos de la nationalisation des banques, il aurait pu dire : « Pas d’accord, mais si elles continuent à déconner – terme à préciser en langage diplomatique – OK, on sanctionne !  – terme à préciser en langage économique – ». Ça, c’aurait été un langage viril et efficace ! Qu’a-t-il fait ? Eh bien, pour la deuxième fois,  il a baissé sa culotte ! Que mes amis homos me pardonnent, mais je n’ai pas pu m’en empêcher !

La première fois c’était à Londres devant la City : « Vous n’avez rien à craindre ! ». La deuxième c’était en mai dernier quand il a refusé de recevoir Alexis Tsipras (le leader de Syrisa) : il ne fallait pas effrayer les banquiers… et l’électorat de la gauche molle ! Eh bien, jamais deux sans trois ! Mais, cette fois-ci, en plus, il a fait la courbette devant les spéculateurs pour mieux faciliter la pénétration… de leurs idées. Écoutez ! Alors que ses conseillers rappellent désormais que le leader grec défend le maintien de son pays dans la zone euro (Mediapart dixit), après les circonlocutions d’usage, il affirme  froidement : 

(…) je dois les prévenir parce que c’est mon devoir, parce que je suis un ami de la Grèce, que si l’impression est donnée que les Grecs veulent s’éloigner des engagements qui ont été pris et abandonner toute la perspective de redressement alors il y aura des pays dans la zone euro qui préféreront en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro.

On ne peut pas mieux agiter la peur du loup ! « Sortir de la zone euro, revenir à la drachme, dévaluer de peut-être 30%, en plus de la perte actuelle de pouvoir d’achat ? L’horreur ! ». Et quelques grecs ont cédé à la peur ! Pas beaucoup : la droite Nouvelle Démocratie, a obtenu 3,2 % de plus que Syriza. Mais le système électoral grec, encore pire que le notre – les terriens n’ont vraiment aucun sens de la démocratie ! - donne 130 sièges à Nouvelle Démocratie (sur les 300 que compte le parlement), contre 71 sièges pour Syriza[1] !

Bravo François ! Joli coup politique : la victoire de Syrisa aurait salement renforcé le Front de Gauche ! Horreur ! Maintenant que tu as la majorité absolue à la chambre, il n’y a plus personne pour te pousser à gauche. Plus personne pour défendre les grecs et infléchir vraiment la politique européenne ! Le vin est tiré, il faut le boire. Ça va être une sacrée piquette… pendant 5 ans ! Et si tu continues  comme ça, dans 5 ans on aura une chambre bleue… comme en 2007 ! Normal !

Mère Nature, qu’est-ce que je fous sur Terre ?

Pierre Otchick votre E.T. atterré .

 

 

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