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15/09/2012

Nous travaillons trop !

C’est la réflexion que je me suis faite en lisant Joseph Stiglitz sur Rue89. Je cite.

Ce n’est pas une crise de surproduction. Le problème, c’est le manque de demande. [Autrement dit, les salaires sont trop bas !] Mais derrière, il y a un autre problème : les Etats-Unis et l’Europe vont avoir besoin de changer la structure de leur économie. Ça devient urgent.     Au XIXe siècle, nous sommes passés de l’agriculture à l’industrie. Il s’est trouvé plus de travailleurs agricoles que nécessaire. Il a fallu qu’ils fassent autre chose et cette autre chose, ça a été l’usine. Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la même situation.     Nous passons de l’industrie aux services. Nous avons une industrie qui marche très bien, qui est très productive. Mais qui fournit du coup moins d’emplois qu’avant.

Comme d’hab, le génial prix Nobel d’économie a une analyse très pertinente.  Quand la productivité de l’agriculture a explosé, on n’a pas forcé les gens à manger plus, on a demandé aux agriculteurs de changer de  travail. En quelques  générations leur nombre est passé de 85 à 15% de la population. Maintenant que la productivité de l’industrie a explosé, on nous force à consommer plus, à jeter… Mais, même sans tenir compte de la finitude de la planète, il y a une limite. Le terrien n’est pas si idiot que ça. Il va vite se lasser de l’american way of life ! Une culture qui repose sur une goinfrerie de biens de consommation n’est pas une vraie civilisation ! Il faut donc effectuer le même virage. Comme nous sommes passés d’une société agricole à une société industrielle, nous devons passer de la société industrielle à une société dans laquelle 85% de la population produira des biens peu consommateurs d’énergie et de matière première, les services : certains loisirs, lla santé, l'éducation, la culture…

Ça faisait longtemps que je n’avais pas lâché le mot. Il faut orienter notre société sur le plaisir de vivre, la jouissance (vous vous souvenez peut-être que jouissance et décroissance devaient être les thèmes de ce VIème tome de mon journal). Plus un homme est cultivé, plus il a de possibilité de jouissance. Mais comment se cultiver quand l’école ne nous apprend que la compétition et l’efficacité ? Comment se cultiver quand on rentre épuisé après seulement sept heures d’un boulot idiot ? Vous avez envie de lire Stiglitz en rentrant du travail ? C’est ce cercle vicieux qu’il faut rompre.

Je laisserai le mot de la fin à H.G. Wells, cet autre penseur visionnaire : l’histoire de l’humanité est une course entre l’éducation et la catastrophe.[1]

Pierre Otchick.

[1] La machine à explorer le temps, folio, p 8.

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