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28/11/2012

La Marseillaise, Copé et les produits de saison

Je vous entends déjà : « Ça y est, Pierre Otchick est reparti dans son délire ! » Pas du tout, écoutez mon histoire.

Il était une fois un grand garçon qui n’avait pas envie de sortir. Son papa avait failli se fâcher :

 - Tu ne vas pas passer tout ton après-midi enfermé, devant ton ordinateur ! Il faut qu’on aille à l’épicerie, il n’y a plus de fruits.

 - C’est pas grave !

 - Si, tu le sais bien : Cinq fruits ou légumes par jour ! Prend le sac à dos.

 - On ne va pas y aller à pied. Il est tard.

 - Je ne vais pas démarrer un moteur diesel pour 1500 mètres, ce n’est pas écolo ! Et puis, tu ne fais pas assez d’exercice !

 - J’ai fait du sport au collège !

 - C’était hier, ça ne compte pas. Allez, ouste !

Et les voilà partis sur la route du bourg, et comme le grand garçon est bien élevé – c’est normal, c’est mon fils – il n’a même pas fait la tête.

 - Dis Papa, on a eu musique ce matin. Les paroles de la Marseillaise, c’est horrible ! Mais qui a écrit ça ?

 - C’est Rouget de Lisle. Il faut se mettre dans le contexte de l’époque.  C’était en pleine révolution. Les français avaient peur que l’Autriche et la Prusse ne soutiennent Louis XVI. Ils ont déclaré la guerre en pensant sauver la révolution. Il fallait galvaniser les troupes devant la tyrannie. Mais c’est vrai que Rouget de Lisle a poussé le bouchon un peu loin.

 - Il aurait pu parler de la nation, de fierté, je sais pas…

 - Oui, il est grand temps de changer ces paroles. Aujourd’hui on pourrait mettre en avant la sauvegarde de la planète…

 - Dis papa, c’est à gauche.

 - Tu oublies le conteneur à bouteilles. Le sac à dos est plein…

Chez l’épicier. Poignées de mains. « Bonjour Joshua. Ça va ? »

Et la conversation tourne sur l’actualité… le duel Fillon – Copé. J’avance timidement un

 - Ça devient marrant !

 - Non, c’est plutôt triste. Des français, ils s’en foutent. On veut le pouvoir, on prépare déjà les présidentielles ! Navrant !

 - Papa, qu’est-ce que c’est ces lumières ?

 - C’est le marché, le mercredi après-midi. Au début, la place était pleine. Aujourd’hui il n’y a plus que cinq camions. On va acheter des macros, c’est riche en oméga3.

 - Je n’en ai plus. J’ai tout vendu.

 - Alors, ça marche le marché ?

 - Pas terrible ! Ils vont le perdre leur marché. Les gens ne jurent que par les grandes surfaces. Et ils ne font plus la cuisine. Regardez les sardines. Impossible d’en vendre avant mai juin… pour les barbecues ! Et on veut manger des tomates en décembre. Mais il n’y en a plus dans le jardin. Moi, je ne vends que des produits de saison. Goutez-moi ces crevettes. Et regardez ces moules.

Vous savez que je résiste à tout... sauf à la tentation. Je goûte. Il me tend un couteau. Un régal ! Joshua hésite puis savoure, étonné. Et la conversation continue un bon quart d’heure.

Nous prenons le chemin du retour. Sortis du bourg le vent nous attaque sans pitié. De face !

 - Papa tu peux mettre ça dans le sac, j’ai les mains gelées. Il marche à reculons. Tu sais, il n’y aurait pas eu le poissonnier, j’aurais regretté cette promenade.

- Devine quel est le meilleur moment d’une virée par ce temps ? C’est quand on rentre à la maison !

À 19°C, le salon est un vrai bonheur. Il y a quand même des bons moments dans cette chienne de vie.

Pierre Otchick.

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