Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/12/2012

L’adoption, machine à dévoiler les complexes !

Ami lecteur, tu as du remarquer mon silence à propos du mariage homo. Je n’avais pas envie de mêler ma voix à cette cacophonie. C’était sans compter sur Mère Nature. Figurez-vous qu’à force d’essayer de comprendre les terriens, je n’arrive plus à dormir. L’autre nuit, j’étais trop fatigué pour lire le Monde Diplomatique, alors j’ai allumé la TV… et, en choisissant LCP je suis tombé sur les travaux de l’assemblée. Une émission géniale qui nous transmettait intégralement des exposés d’experts concernant le mariage homo et l’adoption. Mère Nature, j’ai compris, il faut que je me fende d’un billet !

Ça va me permettre de répondre à Milonga. Dans une conversation privée – eh oui, j’ai eu ce privilège – elle me disait « Au moment où beaucoup remettent le mariage en question, je ne comprends pas pourquoi les homos veulent se marier!  Elle n’est pas la seule à penser ça. Ecoutez Thérèse, 85 ans, citée par Télérama[1] : « Très vite, je me suis rendu compte que le mariage était une routine désespérante. Je n’ai eu qu’une envie : m’en dégager le plus vite possible. »  La réponse à Milonga c’est « pour pouvoir adopter à deux, à égalité»

En effet, nos experts n’ont parlé que de l’adoption. Ce qui m’a frappé, c’est qu’ils n’ont pas échappé à la cacophonie ambiante. Ces braves psychanalystes ont utilisé leur expérience pour arriver à des conclusions diamétralement opposées. Certains même avec autorité : « Mon expérience prouve que l’adoption par deux personnes du même sexe est dangereuse pour les enfants ». Cela me rappelle certaines déclarations du comité central du PC en 68 « Nous, nous savons ce qui est dans l’intérêt de la classe ouvrière » ou du Pape et de certains évêques. Heureusement, le PC a changé… pas le Pape ! Moralité, certains experts auraient intérêt à terminer leur propre analyse. Mais surtout, sur Terre, la psychanalyse n’en est qu’à ses débuts. Une amie psychologue me disait que pour tous les élèves qu’elle a suivis, le seul résultat qu’elle a constaté est la réparation des dégâts causés par une éducation bourgeoise. Heureusement, là aussi, dans ce débat sur LCP d’autres psy soutenaient la thèse inverse, tout en refusant le titre d’experts. Ça s’analyse, non ?

Résumons nous, tous insistaient sur la nécessité, par exemple pour le garçon, de se faire une image du Père à laquelle s’identifier. D’accord, mais comment se forme cette image ? Heureusement que le père n’est pas tout seul ! Il y a l’oncle, le grand-père, le voisin, le héros de bande dessinée, de films, bref, tout ce que véhicule l’inconscient collectif de laculture terrienne – et des parents adoptifs. C’est souvent mieux que le père tout seul, maïs entre nous, ça ne pisse pas loin !

Plusieurs intervenants ont insisté sur le rôle du roman familial dans la constitution de cette image. Même dans le cas d’une adoption par un couple hétéro, l’enfant a besoin d’un double point d’appuis : l’histoire de sa naissance – et donc avec un père et une mère - et l’affection de ses parents adoptifs. Une adoption est toujours dangereuse pour l’enfant. Un collègue qui avait longtemps attendu son enfant adoptif m’avouait qu’il était très inquiet. Le psy lui avait dit «Il ne vous aime pas ! » Dur à entendre, mais inévitable quand on sait qu’il lui interdisait de jouer avec le petit voisin arabe « Tu comprends, c’est dans son intérêt : ce gosse est plein de boutons ! » on n’élève pas nos gosses avec des théories, mais avec notre inconscient. Et, hétéro ou pas, quand on est coincé, ça ne passe pas. Une amie pédopsychiatre – oui, j’ai beaucoup d’amies – me disait que des enfants d’alcooliques tabassés presque tous les jours étaient moins perturbés que certains enfants d’universitaires. No comment.

Pierre Otchick.

[1] Télérama de cette semaine (n°3284-85) p 55, avec une photo de deux femmes qui montrent élégamment leurs fesses (je vous avais dit que Télérama avait viré sa cuti).

Les commentaires sont fermés.