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31/12/2012

Prions pour le retour de la Sainte Croissance… II

J’ai des excuses à présenter à Michel Morel pour ne pas avoir répondu plus tôt à son commentaire du 21 sur la pensée du jour d’André Gortz. Il méritait plus qu’un simple « merci, entièrement d’accord ! » Alors, j’ai pris mon temps. La question qu’il pose  est en effet LA question du siècle. Elle mériterait d’être développée sur un tome entier ! Je vous la redonne intégralement.

Dans le même ordre d'idées : le "du coup" du journaliste
entendu ce matin 21/12/12 sur France-Inter : « l'INSEE prévoit une année 2013 noire. Elle prévoit en effet une croissance quasi-nulle en 2013 et du coup une destruction massive d'emplois. »

Le "du coup" est grave. Il laisse entendre une conséquence évidente alors qu'il s'agit d'une conséquence anormale d'un système économique mal fichu. Un système qui a besoin d'une instabilité – la croissance – pour générer la stabilité – de l'emploi. Un système absurde qui ne peut pas durer puisqu'une croissance permanente ne peut pas durer.

L'économiste qui trouvera comment générer de la stabilité avec de la stabilité – croissance zéro – méritera largement le prix Nobel. Et s'il sait maintenir la stabilité de l'emploi avec une décroissance, même modérée, de la production, c'est encore mieux, il méritera un double prix Nobel !

La condamnation du système ultralibéral est sans appel. Ses défenseurs affirment qu’un licenciement local est compensé par l’économie réalisée. Cet argent va être dépensé ailleurs et donc créer de nouveaux emplois. Vous imaginez tout ce que cela exige de présupposés. En particulier, un brassage des emplois qui n’existe qu’avec une forte croissance (7%par an pendant les 30 glorieuses). Le libéralisme sauvage ne marche donc pas. La solution est dans une économie concertée (donc libérale, pas dirigiste mais une liberté contrôlée !).

André Gortz propose une solution : une méga concertation locale pour organiser l’économie en fonction des besoins, des vrais, pas ceux créés artificiellement par la pub. Utopiste ? Pas tant que ça. Regardez ce qui se passe en Grèce. Les gens commencent à se réorganiser à la base, avec des circuits de solidarité basés sur une distribution directe. La solution ne viendra peut-être pas d’un intellectuel génial, mais d’expériences menées la base. Ça pourrait être mes vœux pour 2013.

 Pierre Otchick.

Bonne année révolutionnaire, pacifique et solidaire !

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