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06/03/2014

Le zizi, la bandaison et l'entreprise I

«  le monde actuel vit sur le temps frénétique de la digestion (je mange, j'expulse et je recommence), et sur le temps industriel de la gestion. C'est le temps phallique qui gouverne l'entreprise, le temps de l'érection, le temps du flash, le temps de la drogue. Pour ma part, je ne suis ni sur le temps de la digestion ni sur celui de la gestion. Je suis sur celui de la gestation. Un temps long qui se déploie sur neuf mois, un lieu d'économie vivante, charnelle. Un temps du vivant plutôt qu'un temps de la technique, du calcul, de l'accumulation. Le temps de la création permanente, de l'échange et du partage.»

On ne peut mieux analyserla tare de notre monde néolibéral. C'est Antoinette Fouque, la grande figure féministe, qui parle. Elle nous a quitté l'année dernière et Télérama a sorti de ses tiroirs un interview percutant1. Comment expliquer mieux que l'entreprise vit dans une gigantesque régression phallique. Un retour à l'enfance : « Mon zizi est plus gros que le tien ». Toute une société baséesur un comportement infantile ! L'intérêt général est complètement oublié dans ce vaste concours de bites.

Et Antoinette Fouque nous ouvre la voie : une culture qui permette au terrien de passer au stade génital. Si l'homme génitalisé maîtrise sa partenaire, c'est pour mieux la faire jouir et la féconder. Plus question de compétitivité. Avec son "antropoarchie" le citoyen de Dzêta-1-4 du Réticule maîtrise la concurrence mais c'est dans l'intérêt de tous. Plus question de croissance (d'érection) mais d' « échange et de partage ». C'est pas beau ça ?

Utopie ? Oui. Mais nous n'avons pas le choix. Notre civilisation va au casse-gueule. René Dumont disait «  C'est l'utopie ou la mort ! ». Il faut une révolution dans les mentalités autant que dans les structures. Une société basée sur le jouir et faire jouir.

1 Télérama de la semaine prochaine (n° 3347)

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