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29/06/2014

Mère Nature et le Saint Esprit

Encore une dizaine de jours de silence de ma part. Tu t'es peut-être demandé ce que je faisais. C'est simple, je pensais au Saint-Esprit ! Qu'attend-il pour souffler sur notre vaste monde ? Les terriens en ont un besoin urgent ! Parce que j'ai l'impression qu'ils déconnent de plus en plus.

Encore une dizaine de jours de silence de ma part. Tu t'es peut-être demandé ce que je faisais. C'est simple, je pensais au Saint-Esprit ! Qu'attend-il pour souffler sur notre vaste monde ? Les terriens en ont un besoin urgent ! Parce que j'ai l'impression qu'ils déconnent de plus en plus.

À propos, sais-tu d'où vient cette idée de Saint-esprit et donc de Trinité ? D'après Alex-andre Maupertuits, on trouve déjà cette croyance chez Philon d'Alexandrie (de 20 à 45 avJ-C). C'était un juif qui combinait sa religion avec la sagesse platonicienne. Écoute.

«  Le démiurge...

 - Joshua, qu'est-ce qu'un démiurge ?

 - Je ne sais pas. Je prends le Littré.

« Terme de philosophie ancienne. Nom donné par les Platoniciens à l'intelligence créatrice. »«  

Le démiurge qui a fait cet univers est […] aussi le Père de la créature ; la Mère c'est la pensée (sophia) du Créateur ; Dieu en s'unissant à elle, a semé le devenir […] ; elle a enfanté ce monde-ci. » … et Jésus un demi-siècle plus tard (conçu par l'opération du Saint-Esprit).Tu remarques que Philon est dans la pleine tradition des premières religions païennes avec le culte de la Mère Nature. C'est la thèse d'Alexandre Maupertuis : le patriarcat romain a tué ce culte et ouvert la voie à 2000 ans de machisme. Les chrétiens se sont engouffrés dans cette brèche. En y conservant la tradition juive du plaisir suspect. Sais-tu que des fouilles récentes ont mis à jour les villages des premiers juifs. Les archéologues ont été étonnés de la sobriété du matériel découvert : poteries fonctionnelles, sans décoration, murs nus... Et il ne s'agit que d'art ! Que dire du sexe ? Tabou ! Tu ne trouves pas bizarre que Jésus parle de Dieu son Père et jamais de sa Mère du ciel. La Sophia millénaire est devenue UN Saint-Esprit. Tu t'étonnes que les femmes n'aient aucune place dans l'Église ?

Alors dépêche toi de trouver un exemplaire du livre d'A. Maupertutis1. Il n'en reste pas beaucoup.

Pierre Otchick.

 

1 Le sexe et le plaisir avant le christianisme. L'érotisme sacré. Ed Retz 1977, 254 p. Épuisé.

 

19/06/2014

Y-a-t-il une vie entre marxisme et capitalisme ?

C’est la question qu’on pouvait se poser en écoutant Thomas Piketty ce matin sur France Culture. Oui, Mère Nature ne veut pas que je me repose puisqu’elle m’a fait tomber sur cette interview. Et je ne peux pas ne pas réagir. Figure-toi que d’après Piketty et le journaliste qui l’interviewait, je suis capitaliste. Écoute ! Je ne suis pas marxiste – même si j’accepte bon nombre de ses analyses – donc je suis pour le capitalisme. J’en suis tombé sur le cul.

 

       Sophisme étonnant de la part d’un type aussi intelligent. Sa critique de l’ultralibéralisme est percutante et irréfutable. Il prouve, de plus, une connaissance étonnante de l’histoire du capitalisme. Mais pour l’histoire des idées sociales, nada ! Et comme le communisme étatique a prouvé que ça ne marchait pas, il n’y a pas de solution… à part quelques mesurettes ! Mon ami Tournesol dirait : « Il fait comme si il n’y avait que deux points dans l’espace. Mais il y a toute la droite. Par exemple, en dehors du segment, tout à gauche… Il n’a jamais entendu parler de Proudhon ? Piketty est pour la liberté d’entreprendre. Alors, pourquoi pas une société libertaire ? Basée sur des mutuelles et des coopératives insérées dans des structures de confrontation préservant les intérêts  des usagers et des résidents ? Un peu d’imagination et d’expérimentation que diable !

Pierre Otchick.

06/06/2014

Coucou d'une exoplanète II

Avant-hier je tavais mis leau à la bouche à propos des idées dOlivier Christin sur la crise du vote. De plus, Télérama semble ne pas avoir mis larticle sur son site. Alors je vais être magnanime et ten donner un long extrait. Cela mévitera le drame cornélien davoir à couper un paragraphe où tout est intéressant.

On pourrait dater cette crise de l’échec à la présidence de la république de Lionel Jospin en 2002, du vote contre le projet de constitution européenne de 2005, ou encore des votations suisses en janvier dernier en faveur de la fin de l’immigration de masse. La démarche historique permet de comprendre que la démocratie représentative occidentale, avec ses règles majoritaires, n’est peut-être pas la fin de l’histoire, comme on pourrait le croire quand la presse annonce en grande fanfare la tenue en Afghanistan d’élections copiées sur nos modèles occidentaux. Dans un très beau livre, Qui veux prendre la parole ?, Marcel Détienne montrait déjà que l’histoire n’est pas la progression inéducable vers plus de démocratie mais que les chemins sont multiples, avec des allers retours et des embranchements. Cette même Histoire, en revanche, peut nous éclairer sur certains enjeux de la crise actuelle Je prendrais l’exemple du retour dans la réflexion politique, en Belgique et aux États-Unis, du tirage au sort comme moyen de contrebalancer les effets dévastateurs des pratiques électives actuelles qui voient progresser l’abstention, le vote populiste, la défiance envers les élus, la volatilité de l’électorat et cette règle qui fait que tout gouvernement est sanctionné dans des délais de plus en plus cours. J’en veux pour preuve les propositions faites par le politologue James Fishkin en matière de démocratie délibérative ou participative, suggérant notamment la formation de comités, d’assemblées de citoyens tirés aux sorts et statistiquement représentatifs, ayant compétence pour se prononcer sur des dossiers compliquées.

Par exemple ?

La dernière révision de la constitution irlandaise a été faite par un comité comprenant 66 citoyens tiré aux sors et 33 professionnels de la politique, experts et juristes.

 

No comment.

Pierre Otchick.