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31/07/2014

Gaza, le sage et le silence

Peut-on arrêter les guerres II

Joshua ne veut plus regarder les infos. C'est trop triste ! C'est vrai qu'il y a de quoi désespérer du genre humain. Et toi, ami lecteur, tu dois te demander comment je peux batifoler avec les gamines de Casanova, alors que des peuples se font massacrer, en particulier à Gaza. Je me tais parce que je me sens impuissant devant la folie des terriens. Je rage, mais je préfère me taire plutôt que de parler pour ne rien dire.

De son côté, Arte ne se gêne pas pour exprimer sa pensée et prendre position. Hier soir, ils ont diffusé un long interview de Rony Brauman, l'ancien président de Médecins Sans Frontières. Posément, le sage a fait un exposé d'une telle densité que je ne peux pas résister à la tentation de te le retranscrire quasi intégralement.

« Je suis écœuré, révolté par le carnage continu que l'armée israélienne est en train d'infliger dans ce territoire transformé en prison depuis 8 ans, sans que […] l'ONU, l'Union Européenne, bref, les différents acteurs de la société internationale ne trouvent à y redire. […] on enferme de façon illégale, illégitime, inhumaine, une population entière dans une cage, et en plus, lorsqu'elle se révolte, on la matraque, on se livre à une véritable boucherie. C'est le terme qui, à mon avis, convient.

Lorsque cela se passe en Syrie, […] en Libye, on entend toutes sortes de voix. Mais, dès qu'il s'agit d'Israël , c'est le silence. Comme si une sorte d’embarras ou d'interdiction pesait sur toute critique concernant Israël. On interdit les manifestations qui veulent exprimer une solidarité avec la population de Gaza martyrisée. […] le gouvernement français manifeste publiquement sa compréhension, […] « vis-à-vis de la réaction israélienne à Gaza ». Pour moi, c'est ça le problème. Ce n'est pas le déficit de réponse d'intellectuels ou de figures plus ou moins morales, c'est le déséquilibre manifeste dans les réactions politiques face au proche Orient. »

No comment.

 

Pierre Otchik.

30/07/2014

La drogue, les États-Unis et la France

Prohibition X

Un petit pas pour l'humanité. C'est le New-York Times qui vient de le franchir et Le Monde d'hier qui le raconte (p. 5).

« C'est après de nombreuses discussions internes que le grand quotidien américain a demandé , dans un long éditorial […intitulé] ''Abrogez à nouveau la prohibition'' d'en finir avec l'interdiction fédérale de la marijuana, qu'il a comparée à la prohibition de l'alcool entre 1920 et 1933. '' Les États-Unis ont mis treize ans à repren-dre leurs esprits et à mettre fin à la prohibition, treize ans au cours desquels les gens continuaient à boire, de sorte que […] les syndicats du crime ont émergé et prospéré.'' »

 

Les États-uniens sont-ils plus intelligents que les français ? 54% d'entre eux sont favorables à la légalisation. Pourquoi pas en France ? Peut-être parce que les partis de gauche ne font pas leur travail. Les français sont pour l'élection du Président de la République? Alors ont retire sa suppression du programme du Front de Gauche! Pourquoi ne pas lancer de vastes débats ? Comme les journalistes du N.Y. Times, les français verraient que les avantages l'emportent de beaucoup sur les inconvénients. Même pour les drogues dures !

Pierre Otchick.

27/07/2014

Casanova, les gamines et la joie de vivre

« Dis, papa, ça t'arrive de faire des blogs où tu ne te révoltes pas ?

  • Ben oui, il y a mes coquines. Quand je trouve des initiatives positives, j'en parle. J'ai même parlé une fois d'un dîner républicain où il n'était question que de table, de bon vin et d'amitié.

  • Oui, mais ça t'arrive rarement! Tu devrais être plus souvent optimiste. »

No comment !

La vérité sort de la bouche des enfants. Je suis donc obligé de m'exécuter. Aujourd’hui je ne parlerai donc que de joie de vivre. Ça tombe bien, je suis en train de relire Mémoires de Venise. Ce sont des extraits de L'histoire de ma vie de Casanova1. C'est malheureusement l'édition de 1880 qui n'est pas fidèle au manuscrit. Les passages trop crus ont été édulcorés (joliment d'ailleurs) et on ne retrouve pas toujours le style de Casanova. L'esprit est quand même conservé. Tu peux en juger par cet extrait. C'est celui que j'aurais choisi et, comme par hasard, c'est celui que l'éditeur a imprimé sur la couverture.

« Ravi d'avoir savouré une jouissance que je venais de goûter complètement pour le première fois, je quitte doucement ma belle pour aller porter à l'autre un nouveau tribut de mon ardeur... Ménageant les approches, comme si j'avais craint de l'éveiller, je commençai par flatter ses sens, m'assurant qu'elle était aussi novice que sa sœur ; et dès qu'un mouvement naturel m'eut fait sentir que l'amour agréait l'offrande, je me mis en devoir de consommer le sacrifice. Alors, cédant tout à coup à la vivacité du sentiment qui l'agitait, et comme fatiguée du rôle simulé qu'elle avait adopté, elle me serra étroitement dans ses bras à l'instant de la crise, me couvrit de baisers, me rendant transports pour transports, et l'amour confondit nos âmes dans une égale volupté »

C'est pas beau, ça ? Ce que j'admire le plus, et que l'on entraperçois dans cet extrait, c'est la spontanéité, la gentillesse, l'air enjoué, la fraîcheur des gamines qu'il a conquises (Casanova avait 17 ans). On cons-tate, non seulement une absence de tabous, mais une approche de la sexualité saine, dépourvue de la vulgarité contemporaine. Comme la démocratie, les mœurs évoluent par a coups et même avec des retours en arrière. La révolution sexuelle a encore du travail à faire pour retrouver cette fraîcheur.

Pierre Otchick.

 

1 Éditions Garnier et Le Monde, 384 p ., 6,90 €.