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29/12/2015

Ornières, conditionnements et temps de latence

 

Et si on jouait au devinettes ? Qui a dit :

« Peux-être les historiens de demain verront-ils dans le vote et la recherche d'une majorité un cérémonial archaïque élaboré par des primitifs en mal de communication […]

Ce qu'il nous faut,en bref, c'est une modernisation du système dans son intégralité afin de renforcer le rôle des différentes minorités […]

Toutefois cela nécessitera la transformation radicale de beaucoup de nos structures politiques, à commencer par le symbole même de notre démocratie : l'urne. »

Tu penses à Proudhon, bien évidemment !  Eh bien, tu te trompes complètement. Il n'y a que les anarchistes pour refuser le vote ! C'est bien plus récent. Ça remonte à 1980. Et c'est signé d'un états-unien qui a toujours la cote dans le royaume du capitalisme : Alvin Toffler. Encore une fois, Mère nature, en me voyant écrire sur le fédéralisme a voulu apporter de l'eau à mon moulin. Elle m'a fait découvrir le livre de Toffler... dans la bibliothèque de mon père : La 3ème vague1. J'ai failli tomber sur le cul. Moi qui collecte fébrilement tous les signes d'un nouveau siècle des lumières, je trouve, sous ma main, un livre datant du siècle dernier qui répond totalement à mes questions. Je n'ai fait que le parcourir mais, c'est évident, il remet tout en question et apporte des idées résolument novatrices. Il paraît que son live a fait beaucoup de bruit à l'époque. Vendu dans le monde à plusieurs millions d'exemplaires. Il aurait du provoquer une véritable révolution. Nada ! Tu en avais entendu parler, toi ?

Le terrien est vraiment un animal bizarre. Les bonnes idées restent sous le boisseau. Un feu de paille tout simplement. Et puis on retombe dans l'ornière. Aidée de la puissance des médias, l'Idée Unique prolifère sur le terreau de la fatigue quotidienne. Et l'individu n'arrive pas à se débarrasser de ce conditionnement. Les idées humaine sont comme l'amour chez les éléphants. La conception est très haute. Elle s’accompagne de grandes bruits de trompes. Et le résultat arrive non pas deux après mais... j'allais dire deux siècles après. Oui, Proudhon a jeté l'Idée d'une société libertaire il y a 150 ans. J'espère qu'il ne faudra pas attendre encore 50 ans pour qu'elle germe. Combien l'humanité terrienne a-t-elle besoin de temps de latence ?

De temps en temps une pousse apparaît. Jérémie Rifkin a donné corps aux ides d'Alvin Toffler. Et il n'est pas tout seul. De nombreux individus retroussent leurs manches. Alors... je vais attendre un peu avant de me suicider !

Pierre Otchick.

 

28/12/2015

Jacobins, Girondins et subsidiarité

Joshua va encore dire que je suis bien sérieux. Et que j'emploie des 'gros' mots. « Alors, que dit le Littré ? -- Rien. Le mot n'existe pas. Encore un néologisme. Par contre subsidiaire existe : ''Qui vient en aide à quelque chose de principal.''

- En fait, le substantif n'a pas tout à fait le même sens. Quand le législateur parle du respect du principe de subsidiarité, il fait allusion à la nécessité que les décisions soient prises au niveau où elles s'appliquent. Par exemple il était tout à fait anormal que ce soit de Gaule qui décide qu'il n'y aurait pas d’autoroutes bretonnes payantes. Les autoroutes régionales doivent être gérées par la région."

Ce principe a même été soutenu par les Papes. Je crois que c'est dans Popularum Progressio. Tu m'excuses du peu. Mais si ça coule de source, ce n'est jamais respecté. Tu prends par exemple le débat entre Girondins et Jacobins. Tu dois te souvenir, Chat. Il n'y a pas longtemps que tu as quitté les bancs du lycée ! Les premiers voulaient une république fédéraliste, les seconds un état fort. Et ce sont eux qui ont gagné.Excuse-moi si je suis trop scolaire aujourd'hui. C'est le conditionnement du professeur qui revient.

Mais c'est aussi parce que Manuel Valls m' a agacé. Figure-toi que, le jour même de Noël, il a trouvé le moyen de commenter les élections régionales en Corse. Le président de la région avait fait un discours dans sa langue natale. Il avait prôné plus d'autonomie pour son île. Par exemple le droit de prélever localement l'impôt sur le revenu. Ce qui a provoqué la fureur de notre premier ministre. « Il y a une ligne rouge à ne pas franchir. Il n'y a qu'une seule république, et une seule langue : le français.»  Quelle bêtise ! Les corses parlent aussi français. Alors de quel droit vouloir tuer cette culture locale. Je me souviens d'un camarade de classe qui racontait comment il avait eu le bonnet d'âne parce qu'il avait parlé alsacien dans la cour de récré. Tu aurais du voir avec quelle douleur il revivait ça.

Pour ce qui est de l'impôt, une relocalisation n 'empêcherait pas un reversement à Paris. Il faut bien financer la recherche, par exemple. Ce n'est pas la Corse qui va construire un cyclotron de 30 km. Et mon ami Tournesol m'a expliqué que c'était le seul moyen de comprendre la matière et notre commencement. Et qu'on devrait mieux associer le grand public à s'y intéresser... Une société basée sur la culture et non sur la consommation. Bon je m'égare. Et quand je pense que c'est le jour de Noël qu'il a choisi pour sa déclaration de guerre. « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !»  Moi, qui suis mécréant et profondément anticlérical, je trouve ce message très beau. Mais il ne faut pas oublier que Manuel Valls a été Ministre de l'Intérieur. Tu as remarqué qu'on choisit toujours un sadique anal pour ce poste !

Pierre Otchick.

 

26/12/2015

Oui, le Père Noël existe !

 

Rebonjour Chat. Tout à l'heure je t'ai dit que je croyais au Père Noël. Tu as du penser que j'avais largement dépassé l'âge. Ou encore que je retombais gravement en enfance. Mais comme tu es gentille cela ne t'as pas effleuré l'esprit. Il faut donc que je te raconte toute l'histoire depuis le début.

J'ai un vieil ami que j'adore. Il faudra que je te le présente. Tu l'adoreras aussi. De plus, il est très intelligent. La preuve, nous partageons les mêmes lectures (aie, mes chevilles). Par exemple, nous avons longuement discuté du dernier livre de Jérémie Rifkin. Il a même fait un commentaire sur mon blog (signé Eldebé). Je lui ai répondu en partie. Par contre, il s'est demandé si l'auteur n'était pas un peu naïf. Autrement dit, s'il ne croyait pas au père Noël. Je voulais lui répondre que le rêve peut être générateur de réalité.

Je m'explique. Mon ami Tournesol m'a expliqué que pour écrire De la Terre à la Lune, Jules Verne avait obtenu l'aide d'un éminent scientifique. Il lui avait calculé la longueur du  canon capable d'envoyer un obus à la vitesse de libération. Des détracteurs, autres scientifiques éminents, ont montré qu'il s'était gouré dans ses calculs : il n’avait pas tenu compte de l'inertie des molécules du gaz produit par l'explosion et que ces gaz ne pouvait pas atteindre le cinquième des 11,2 km/s exigés. Excuse-moi si je t'ennuie avec ces considérations trop techniques, mais c'est là que ça devient amusant. Un autre savant s'est immiscé dans le débat. Du genre qui croit au Père Noël. Et il a démontré – il y a plus de 100 ans - qu'une fusée pouvait dépasser la vitesse des gaz qu'elle éjecte et que,donc un engin à étages pouvait aller jusqu’à la Lune. Il s'appelait Robert Esnault-Peltrie1 et il a créé ce qu'il a appelé l'astronautique. Son rêve est devenu réalité.

 

Je pense donc que le rêve de J. Rifkin – la mort du capitalisme, de la mondialisation... et la naissance d'une société é vraiment humaine - peut devenir réalité. Il suffit que chacun de nous y crois et trouve le moyen de le réaliser. Il suffit de croire au Père Noël.

Et ce n'est pas du tout débile. Je t’assure qu'il existe. Je l'ai rencontré hier. Justement le jour de Noël. Je ne sais plus sur quelle chaîne, ils ont parlé d'une librairie qui avait failli mettre la clé sous la porte. Le fait d'en parler est déjà un miracle. La banque – j'aimerais bien savoir laquelle pour lui faire de la publicité - lui avait retiré son autorisation de découvert. Impossible de renouveler le stock de livres. Perte de clients. Situation d'autant plus triste que c’étaient des livres pour enfants. Le propriétaire a donc lancé un appel au secours sur la Toile. Tu vas me dire qu'il croyait au Père Noël. Eh bien oui, mais il avait raison. Il a récolté 50.000 € (2000 donateurs). La librairie était sauvée.

Cas isolé ? Que non. Partout dans le monde les exemples de ce genre se multiplient. Des gens se prennent en main. N’attendent rien de personne et résolvent leurs problèmes, localement, en se serrant les coudes.. C'est une tout petite minorité. Bien sûr. Mais les petits cours d'eau font les grandes rivières.

Alors Chat, qu'en penses-tu ?

Pierre Otchick

1 Voir aussi Le manche à balai