Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/09/2014

Jaurès, la foi et Le Figaro III

Pour Claude Obadia

Bonjour. Hier, j'ai récidivé puisque j'ai encore affirmé que tu étais de mauvaise foi. Je dois te donner le fond de ma pensée. Tu as foi dans le capitalisme. Pour moi, ce ne peut être qu'une mauvaise foi ! Mais entre nous, pour un raisonnement scientifique, toue foi est dangereuse. Pour un philosophe, c'est pire. Même s'il est croyant, quand il écrit un essai, ou une tribune, il ne doit pas avoir le même comportement que lorsqu'il fait de la théologie, il doit procéder par des raisonnements irréfutables. Si tu pars du principe que le capitalisme est la meilleure des choses, et que Jaurès était intelligent, il fallait absolument prouver qu'il ne le condamnait pas. Malheureusement, ta preuve a fait log feu !

Mais au fait, est-il vraiment important de savoir si Jaurès a dit ça ou pas ça ? Je ne suis pas comme certains marxistes qui considèrent que tout ce qu'a dit Marx est parole d'évangile. Si Jaurès a dit un jour une bêtise, je n'en ferai pas une maladie. Et toi non plus. Ce qui compte, c'est ce que nous pensons à la lumière de ce grand homme. Mais cette lumière n'a pas beaucoup éclairé Le Figaro. Bien des penseurs d'aujourd'hui rejoignent Jaurès dans l'analyse des failles du capitalisme. Piketty, Rifkin, Graeber, Baschet, pour ne citer que ceux que Télérama évoque cette semaine. Mais Le Figaro reste sourd et aveugle.

Les chiens aboient, la caravane passe. Rien ne pourra arrêter la marche  de l'humanité vers un avenir meilleur. Que dis-tu ? « C'est un acte de foi ! » Peut-être, mais ça, c'est de la bonne foi.

Pierre Otchick.

20/09/2014

Jaurès, la foi et Le Figaro II

Il pleut. Pas étonnant, figure-toi que Claude Obadia a répondu à mon attaque du mois dernier. Je suis très honoré ! Je lui reprochais de ne pas citer ses sources. Il m'a répondu que c'est ce qui différencie une tribune d'un essai. Un point pour lui. Après tout, il n'y a aucune loi qui oblige à citer ses sources.

Mon cher Claude, tu es pardonné. Excuse-moi si je te tutoie, mais c'est le cas avec tous mes anciens collègues. Ce n'est donc pas un manque de respect, mais un appel à l'amitié, une réponse à ton « cordialement ». Malheureusement, cette amitié risque de tourner court parce que je vais être très dur avec toi et je pense que tu vas rompre le dialogue.

Avant la bagarre il faut quand même que je te remercie de la référence que tu me donnes. Je ne la connaissais pas. Par contre, la BNF est un peu loin de ma campagne, mais je l'ai trouvée sur la Toile. Tu vois, malgré mon grand âge, je suis mentalement plus jeune que toi.

Revenons à nos moutons. Un grand  merci, d'abord parce que ce texte est superbe, mais surtout parce qu'il apporte de l'eau à mon moulin. Tu affirmes «[...] le député de Carmaux est convaincu que les intérêts de la bourgeoisie possédante peuvent se concilier avec ceux de la classe ouvrière et, de fait, qu'il n'est nullement nécessaire, pour réaliser la justice, d'abolir la propriété privée ». Je n'ai rien trouvé de semblable. Bien au contraire.

« Oui, le Parti Socialiste est un parti d'opposition continue, profonde, à tout le système capitaliste, c'est-à-dire que tous nos actes, toutes nos pensées, toute notre propagande, tous nos votes doivent être dirigés vers la suppression la plus rapide possible de l'iniquité capitaliste. »

Je confirme donc ma dernière assertion, tu es de mauvaise foi ! Tu affirmes aussi que Jaurès était « convaincu que la lutte des classes peut se mener dans les urnes,... ». Sa pensée est plus nuancée.

« […] l'heure viendra où le parti socialiste unifié, organisé, donnera l'ordre à l'un des siens ou à plusieurs des siens, d'aller s'asseoir dans les gouvernements de la bourgeoisie pour contrôler le mécanisme de la société bourgeoise, pour résister le plus possible aux entraînements des réactions, pour collaborer le plus possible aux œuvres de réforme.

[…] et cela pour faire d'abord œuvre de réforme, et dans la réforme, œuvre commençante de révolution ; car je ne suis pas un modéré, je suis avec vous un révolutionnaire.

Alors, Claude, qu’en penses-tu ? Et quelle note me donnes-tu pour ma disserte ?

Pierre Otchick.

19/09/2014

Élection, ambition et malversation

Jeudi dernier je parlais de la bêtise du système électoral. J'en ai encore une preuve aujourd'hui. C'est Mediapart qui me l'apporte. Ce journal numérique continue son rôle de dépoussiérage, mais là, les poussières sont grosses. Il s'agit de Cambadélis.

Certains élus ont des phobies, lui a un complexe. Il souffre gravement de n'avoir pas fait la fac alors que tous ses pairs sont bardé de diplômes. Alors il va voir un copain universitaire qui raconte un bobard au secrétariat et il lui fait soutenir une thèse bidon. Mais ce n'est pas tout. La plupart des élus publient des bouquins. Pourquoi pas lui ? Facile, il suffit de pomper. Je ne te raconte pas tout, mais va sur Mediapart, tu vas te marrer ; ça vaut une bonne BD. Entre autres, j'ai bien aimé les deux condamnations pour détournements. Avec sursis ! Je croyais que le sursis tombait à la deuxième condamnation. Tu vois comme on peut se tromper !

Pourquoi je te raconte ça. Pour prouver que la plupart de nos édiles sont pourris ? Tu le sais déjà ! Non, c'est parce que c'est la preuve qu'être élu est un métier, une carrière, au lieu d'être un dévouement. À partir de là, tout est bon pour réussir. C'est la preuve que notre système ne peut pas marcher. Les terriens sont ce qu'ils sont et le système électoral est un magnifique amplificateur de leurs vices.

Pierre Otchick.