Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/10/2012

Le temps, la science, l’entropie, l’ordre et l’anarchie.

 

Vous vous demandez ce qu’est ce salmigondis. Non, je n’ai pas tiré des mots au hasard dans un chapeau. C’est une suite parfaitement logique qui m’est venue spontanément à l’esprit en regardant cet excellent documentaire diffusé sur Arte ce samedi 13/10 : La Magie du Cosmos (merci Mère Nature).

En parlant de chapeau, tirons-le devant les réalisateurs. Arriver à faire entrevoir au grand public ce que les terriens commencent seulement à comprendre, chapeau ! Je vais essayer de vous faire partager ma logique, mais attention, accrochez vous. Je vais faire comme Jean-Paul II avec les femmes à propos de la contraception, je vous appelle à l’héroïsme car nous arrivons aux limites des possibilités de l’esprit des terriens.

Il est effectivement difficile d’admettre que le « maintenant » d’une planète, éloignée de la Terre et s’en rapprochant, contient notre futur. Pourtant, c’est une simple composition de vecteurs dans une coupe de l’espace-temps. Les fans de hobby-cat ont l’habitude de démarrer grand largue et de se retrouver au près, sans changement de cap ni de vent, dès qu’ils ont atteint leur pleine vitesse : à l'arrêt on a le vent dans le dos et plus on va vite, plus on a l'impression de l'avoir presque de face. C’est la même chose pour  l'espace-temps et les enfants de Dzêta-1 du Réticule jonglent avec ça les doigts dans le nez.

Mais ce n’est pas le plus amusant. Qu’est-ce qui nous empêche de nous déplacer dans le temps aussi facilement que dans l’espace ? Élémentaire mon cher Watson, c’est l’entropie. J’ai demandé à mon ami matheux ce que les terriens savaient de l’entropie. Il m’a expliqué qu’elle a été découverte en thermodynamique, qu’elle ressemble à une énergie et qu’elle ne fait qu’augmenter, ce qui rend le temps irréversible. Quand vous freinez, il n’y a pas perte d’énergie : elle s’est transformée en chaleur. Par contre, l’entropie de votre voiture augmente parce que l’agitation des molécules de vos disques a augmenté. Votre coup de frein a créé ce que l’on  appelle du désordre et que les informaticiens appellent un état nécessitant plus d’informations pour le décrire. Et mon ami m’a donné l’exemple d’une image vidéo (ils sont fous ces matheux !). Si elle représente un Mondrian avec de beaux rectangles de couleur unie, il faut très peu d’information pour décrire cet état ordonné. L’image a une très faible entropie. Mais si vous filmez un jardin de fleurs, l’entropie explose. Selon le point de vue on dira que l’image est plus désordonnée ou plus riche.

Et c’est là qu’intervient Mère Nature. Je vous ai raconté que, sur ma planète, on avait longtemps adoré la nature comme une déesse qui guidait l’évolution. C’était jusqu’à ce que nos savants comprennent que ce qui apparaissait comme un dessein intelligent n’était qu’une réponse adaptée aux circonstances et qui provoquait les mutations voulues. L’évolution se produit naturellement vers l’organisme le mieux adapté, c’est-à-dire de plus grande entropie.

Ceci est vrai aussi pour l’économie, la sociologie… La société évolue cahin-caha vers des structures de plus en plus complexes où, par exemple, le pouvoir central (le Mondrian) fait place à une démocratie de plus en plus subsidiaire, de plus en plus proche du citoyen pour aboutir in fine à ce que les dzêtaens ont appelé antropoarchie : le pouvoir de l’individu, de l’être humain. C’est le jardin de fleurs. C’est l’anarchisme.

Pierre Otchick.

Les commentaires sont fermés.