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08/08/2013

La médecine, le savant et la fraude

Ami lecteur, tu connais mon aversion pour l’industrie pharmaceutique, pour sa façon de faire passer le profit avant l’intérêt du malade. Jusqu’à présent je croyais qu’on pouvait lutter contre grâce à des expertises scientifiques. Et voilà que ma confiance en la science des terriens est ébranlée. Même les articles publiés dans des revues scientifiques de prestige contiennent un pourcentage de fraude en pleine extension. Je vous laisse méditer[1].

Experts en proie à des conflits d'intérêts, dissimulation de résultats, dépendance à l'égard des données fournies par l'industrie... L'affaire du Mediator a mis au jour nombre de dysfonctionnements, aux conséquences potentiellement dramatiques, dans l'évaluation des médicaments. Mais le plus inquiétant est peut-être ailleurs, en amont : dans la recherche biomédicale, menée pour l'essentiel par des laboratoires publics. Tandis qu'explose le nombre de publications scientifiques en sciences de la vie, les indices s'accumulent tendant à démontrer qu'elles sont de moins en moins fiables. Parmi les millions d'articles que publient chaque année les milliers de revues spécialisées dans les différents domaines de la biomédecine, une fraction croissante décrit des résultats erronés ou arrangés. Des expériences bâclées impossibles à reproduire. Voire des données frauduleuses. Comme le secteur financier miné par ses créances irrécupérables, la littérature scientifique en biologie et en médecine s'avère de plus en plus gangrénée par ces articles toxiques. […]

[Une] procédure, dite de rétractation, permet à des scientifiques se rendant compte d'une erreur majeure commise dans leurs travaux de signaler à leurs collègues que cet article ne doit plus être cité. Telle est, du moins, la conception vertueuse que l'on s'en faisait. En fait, ont calculé les chercheurs américains, seul 21 % des 2 047 articles rétractés de la littérature scientifique depuis 1973 l'ont été pour ce motif. La première cause, de loin, est la fraude, avérée ou présumée : elle représente 43 % des rétractations. Les autres motifs en sont la duplication de publication pour 14 % des cas (l'usage étant que le résultat d'une expérience n'est publiée qu'une et une seule fois), le plagiat d'autres articles pour 9 %, le restant provenant des conflits entre auteurs. Surtout, souligne cette étude, ce taux de rétractation pour fraude ne cesse de progresser : il a été multiplié par dix depuis 1975 !

Quand j’étais gosse et que mon prof d’histoire pleurait sur la décadence de l’empire romain, je me disais que notre civilisation mondialisée (déjà) ne  pouvait pas chuter. J’étais naïf ! Quand, massivement, on perd toute dignité, que ce soit pour la gloire ou le profit, c’est toute une culture qui se casse la gueule !

Pierre Otchick votre E.T. préféré qui s’inquiète.

05/08/2013

Le Capitaine Spock, la fin de la croissance et du capitalisme ?

Le Saint-Esprit est-il tombé sur nos doctes universitaires britanniques? On peut se poser la question en lisant certaines pages du livre de Tim Jackson (Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable, De Boeck-Etopia, 2010, 247 pages). Malgré sa timidité à en tirer les vraies conclusions il faut reconnaître qu'il était, comme tout économiste classique, au bord du gouffre et qu'il a fait un grand pas en avant. Jugez par vous-même.

En référence explicite à Amartya Sen, Tim Jackson propose de choisir comme nouveau fondement de la prospérité les « capabilités d’épanouissement » garanties aux individus : être convenablement nourri, logé, chauffé, éduqué, etc. [...] Les capabilités d’épanouissement constituent un bon point de départ pour définir ce que signifie "prospérer". […]

Pour que de telles initiatives prennent de l’ampleur et s’imposent comme la référence dominante de la prospérité, il faut une« gouvernance pour la prospérité » (p.159), dans laquelle l’État se ferait plus interventionniste, conformément à la logique du contrat social : « nous cédons certaines de nos libertés individuelles. Mais en retour, nous gagnons une certaine sécurité dans le fait que nos vies seront protégées contre la liberté débridée des autres. » (p.162). Bref, une prospérité durable nous interdit l’accumulation infinie de biens matériels, mais nous protège en retour d’une accumulation débridée de la part des autres. Cela signifie évidemment la fin de la croissance, et peut-être celle du capitalisme, mais sur ce dernier point Tim Jackson renonce à trancher : « est-ce encore du capitalisme ? Est-ce vraiment important ? Pour ceux qui attachent beaucoup d’importance à cette question, peut-être pourrions-nous nous contenter de paraphraser le capitaine Spock, dans Star Trek, et convenir que "c’est du capitalisme, Jim, mais pas comme nous le connaissons". » (p.197).

No comment.


Pierre Otchick, votre E.T. content de voir des terriens réfléchir.

03/08/2013

Pierre Bourdieu, la TV et l'Uruguay

Prohibition X

"La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d'une partie très importante de la population. Or, en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide, du rien, ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes, que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques"

Cette description lucide [de P. Bourdieu] rend compte du contenu de plus en plus vide du journal télévisé, dont le nombre de faits divers a augmenté de +70% en dix ans. Tandis que le chômage de 8 millions de personnes privées d'emploi, et la pauvreté de 14 millions de familles vivant avec moins de 965 euros par mois n'accèdent que peu ou très mal à la lumière médiatique, sauf lors de la publication truqué des chiffres du chômage (on ne parle que des seuls chômeurs en catégorie A !), qui minore profondément l'ampleur de ce cataclysme. Et, ce faisant, on fait croire aux gens que le CHOMAGE N' EXISTE PAS. Ou n'a pas l'ampleur qu'il a véritablement.

Grâce à ce grand mensonge d'Etat, voulu tout à la fois par l'UMP et le PS, et qui dure depuis trente ans, les gens regardent sans voir la mort sociale de 8 millions de français. Et le grand show capitaliste de la tune triomphante, de la Volonté de puissance inextinguible de quelques capitalistes peut continuer à tourner encore et encore, sans que jamais personne ne crie : "ARRETEZ, ARRETEZ VOTRE CIRQUE...!!!"

Ce n'est pas moi qui parle, c'est Brigitte Pascall sur Facebook.

Et je ne suis pas du tout d'accord avec elle ! Elle n'a qu'à regarder les infos sur Arte. Cette chaîne donne tort à Bourdieu. C'est peut-être la seule, mais elle donne de vrais infos sans prendre le téléspectateur pour un con. Un exemple ? Pas plus tard qu'avant-hier un petit flash sur le cannabis. Je cite;

L'Uruguay, paradis des fumeurs de joint ? C'est peut-être pour bientôt ! Les députés viennent de voter à une courte majorité en faveur de la légalisation du cannabis. Le Sénat doit encore se prononcer. Si, lui aussi, dit oui, la loi sera promulguée, autorisant bien plus que la consommation. L'Uruguay serait alors le premier pays au monde à contrôler la production et la vente de cannabis, une façon de réglementer ce secteur.

No comment.

Pierre Otchick.