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14/06/2012

La journaliste, son amant et les autres

Ce n’est pas une fable de Lafontaine, mais je pense qu’elle n’aurait pas déplu à Ésope (La langue est la meilleure et la pire des choses). Oui, je m’étais juré de ne pas ajouter mon caquetage à la cacophonie généralisée et donc de ne pas parler de  Valérie Trierweiler. Serment d’ivrogne : comme d’habitude, je résiste à tout sauf à la tentation de jeter un pavé dans la mare.

En effet, pourquoi en faire une affaire d’état ? Depuis quand une femme doit-elle toujours être du même avis que son compagnon, fut-il Président de la République ? Danielle Mitterrand a prouvé le contraire et l’histoire lui a donné raison ! Depuis quand une femme doit-elle abandonner toute idée personnelle à partir du moment où elle a abandonné son corps ? Oui, je sais, les psychanalystes vous diront qu’une femme amoureuse introjecte l’être aimé dans le noyau de l’idéal du moi (ouf). La plupart du temps, oui… au début… mais le vilain mari tue le prince charmant, même s’il n’est pas marié !

Et, tant qu’on y est, que vient faire cette interdiction d’antenne pour les femmes journalistes compagnes d’hommes politiques ? C’est vraiment être machiste que de leur attribuer toute absence d’objectivité ! J’ai dit objectivité ? ça existe ? Un journaliste est objectif quand il coupe une parole intéressante d’un candidat pour lui poser des questions débiles? N’est-ce pas Patrick Cohen avec J-L Mélenchon ?

Pour en revenir à notre affaire, je ne connais pas Olivier Falorni, peut-être est-il trop à droite, mais le couac ne vient-il d’un défaut de dialogue entre le Bureau National et les socialistes du coin ? Pourvu que le PS n’aît pas la majorité absolue ! J’irai quand même voter PS dimanche pour une majorité de ‘gauche’. Dur, dur de jouer mon rôle de terrien !

Pierre otchick.

 

 

 

13/06/2012

La France coupée en deux !

Ce n’est pas un raz-de-marée ! Loin de là ! Il y en a qui ont du avoir envie de se souler la gueule. Votre serviteur s’est offert une double ration de rouge. Pas seulement à cause du score du FdG. Regardez les pourcentages : roses et bleus à égalité ! 34% chacun !  Les électeurs sont divisés en deux parties égales. On a l’impression que 5 années de Sarkosysme, avec une chambre bleue, n’ont pas fait évoluer les mentalités ! La crise qui confirme la faillite du capitalisme financier – et du capitalisme tout court – non plus !

En fait, ce n’est pas tout à fait exact. Les mentalités évoluent tout doucement, mais dans deux directions opposées. D’un côté, le désir d’un changement radical se fait jour – les meetings de Jean-Luc l’ont prouvé – de l’autre, plus le milieu est défavorisé et moins il vote. Bientôt, il n’y aura plus que la droite qui votera… pour le PS ou l’UMP ! On y vient. La France n’est pas coupée en deux mais en trois… et le 3ème tiers est plus gros que les 2 autres (pardon au lecteur à cheval sur les maths). Les journaux disent que plus de 2 électeurs sur 5 se sont abstenus. Un ami matheux m’a fait remarquer que c’est 3 sur 7 ! C’est énorme !  

Vous vous demandez pourquoi ? Je vois une bonne raison. C’est que les terriens n’ont pas encore tué leur père. Ils ne sont pas murs pour la démocratie. Ils attendent un sauveur. C’est pour cela qu’ils tiennent tant à élire leur Président. Là ils ont voté… un peu plus ! Mais les députés ? Ils ont tout fait pour se discréditer. Je n’y reviendrais pas : des professionnels coupés du peuple. Même le FdG n’est pas épargné. Combien de candidats communistes sur l’ensemble ? 80% ! Combien se présentent pour la nième fois ? Quels que soient leur sincérité, leur dévouement, leur évolution, pour l’homme de la rue, ils n’incarnent pas le changement attendu. Dommage !

Pierre Otchick.

 

11/06/2012

La crise : solution ou explosion ?

Beaucoup se posent la question. Dans un très long entretien (20 pages) accordé à La Revue des Livres fin décembre 2011 Frédéric Lordon fait une analyse pertinente de la situation. Pas très optimiste d’ailleurs. J’ai eu du mal à ne pas tout citer.

Or le fait générateur est bien la crise de la finance privée, déclenchée aux États-Unis, expression d’ailleurs typique des contradictions de ce qu’on pourrait appeler, pour faire simple, le capitalisme de basse pression salariale, dans lequel la double contrainte de la rentabilité actionnariale et de la concurrence libre-échangiste voue la rémunération du travail à une compression continue et ne laisse d’autre solution à la solvabilisation de la demande finale que le surendettement des ménages.(...)

Pour couronner le tout, les marchés exigent – et bien sûr obtiennent – des États des politiques de restriction coordonnées qui ont le bon goût de conduire au résultat exactement inverse de celui supposément recherché : la restriction généralisée est telle que les recettes fiscales s’effondrent aussi vite que les dépenses sont coupées, si bien qu’in fine les dettes croissent. Mais l’austérité n’est pas perdue pour tout le monde : son parfait prétexte, « le problème des dettes publiques », aura permis à l’agenda néolibéral d’engranger de spectaculaires progrès, inenvisageables en toute autre circonstance.

(…)Et pendant ce temps les tensions politiques s’accumulent – jusqu’au point de rupture ? Comme tous les seuils critiques du monde social-historique, on ne sait pas ex ante où il se trouve ni ce qui détermine son franchissement. La seule chose qui soit certaine est que la dépossession généralisée de la souveraineté (par la finance, par l’Europe néolibérale) travaille en profondeur les corps sociaux et qu’il s’en suivra nécessairement quelque chose – et là encore on ne sait pas quoi. Le meilleur ou le pire. On sent bien qu’il y aurait matière à réécrire une version actualisée de La Grande Transformation de Polanyi, en reprenant cette idée que les corps sociaux agressés par les libéralismes finissent toujours par réagir, et parfois brutalement – à proportion, en fait, de ce qu’ils ont préalablement enduré et « accumulé ».

Dans le cas présent, ce n’est pas tant la décomposition individualiste corrélative de la marchandisation de la terre, du travail et de la monnaie qui pourrait susciter cette violence réactionnelle, mais l’insulte répétée faite au principe de souveraineté comme élément fondamental de la grammaire politique moderne. On ne peut pas laisser les peuples durablement sans solution de souveraineté, nationale ou autre, peu importe, faute de quoi ils la récupéreront à toute force et sous une forme qui éventuellement ne sera pas belle à voir

No comment.

Pierre Otchick.