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06/04/2013

La justice selon Justin Bridou II

Cette nuit Mère Nature m’a sérieusement réprimandé pour avoir loupé le coche à propos des cochons roumains. «  Tu aurais du en profiter pour signaler l’absence d’équilibre entre les forces centripètes et centrifuges ! » Ne râle pas ami lecteur, je vais t’expliquer ! C’est la faute à Tournesol, mon ami matheux. Tournesol, c’est le surnom que les étudiants lui ont donné à la Fac. Faut dire qu’il est un peu fou. Ce n’est pas la peine de penser aussi fort, ami lecteur ; je t’entends : « Fou ? Pas étonnant puisque c’est ton ami : ce qui se ressemble s’assemble ! »  Eh oui, ceux qui ne pensent pas comme tout le monde sont vite étiquetés. Pas grave, les chiens aboient, la caravane passe !

Revenons à nos moutons ! Mon ami tournesol, disais-je, a entreprit de mettre en équations l’analyse extraterrestre que je fais de la société terrienne, et de me l’expliquer à grands coups d’entropie, de viscosité ou de forces centripètes et centrifuges. Je ne vous parlerai pas de fluidité ou de viscosité de la société, je n’y ai rien compris. Mais pour les forces génératrices d’entropie[1], je peux essayer. Ce que Marx appelle la lutte des classes n’est qu’une partie de la lutte séculaire entre le Pouvoir et les forces, disons démocratiques. Tout pouvoir central est une force centripète. La dictature en est le summum : les forces centrifuges sont écrasées par le Pouvoir.  L’excès inverse est ce que les terriens appellent l’anarchie : quand, après la chute du Pouvoir les forces centrifuges, trop longtemps brimées,  explosent avant que l’apprentissage de la liberté n’oblige au difficile apprentissage de la confrontation sereine… et aboutisse à ce que les habitants de ma planète appellent l’anthropoarchie, stade suprême de la démocratie.

 

Toute société saine est un équilibre dynamique entre ces forces. Si les structures briment les forces centrifuges, ce qui est le cas sur la Terre, l’évolution est bloquée et l’entropie de la  société peut diminuer. Mon ami matheux me dit que, dans toutes les sciences, la sociologie est la seule où l’entropie peut momentanément diminuer.

 

C’est ce qui s’est passé en Roumanie. L’Europe a été livrée pieds et poings liés aux forces du marché, sans aucun contre-pouvoir : les directives européennes s’appliquent au petit éleveur et pas à la multinationale qui peut corrompre les autorités locales. De plus ces directives vont, le plus souvent dans le sens du profit et pas de l’humain ! Depuis quelques décennies les forces centripètes l’emportent sur les forces centrifuges. Comme le dit Warren Buffet, le milliardaire états-unien (je cite en gros) : « La lutte des classes ? C’est en fait une guerre entre les riches et les pauvres et nous sommes en train de la gagner ! » La société évolue par à-coups et nous sommes actuellement en pleine régression. Une seule solution : il faut renforcer… toutes les forces centrifuges. A bon entendeur salut !

Pierre Otchick votre E.T. toujours indigné.

[1] Grandeur qui mesure le degré de démocratie. Voir : http://libertinslibertaires.hautetfort.com/archive/2012/1...

 

04/04/2013

La justice selon Justin Bridou

Je ne vous parlerai pas de notre ami Jérôme Cahuzac. J’aurais des tas de choses à dire mais les journalistes ont tellement l’art de monter les œufs en neige que vous devez en avoir ras-le-bol.  Pour nous convaincre que notre société est folle il suffit de parler cochon (n’y voyez aucune allusion à Jérôme Cahuzac)C’est ce qu’à fait LCP dimanche matin dans ses Dessous de la mondialisation. Je ne vous le résumerais pas 

Soyons sérieux ! Je ne vous parlerai que de ce qui m’a le plus choqué. LCP a fait dans le sensationnel et pour une fois, je lui donne raison ! C’est la firme américaine Smithfield (propriétaire de Cochonou, Aoste, Justin Bridou, etc.)  qui a racheté, pour une bouchée de pain,  la société d’état roumaine d’élevage de porcs, avec ses abattoirs, son circuit de distribution... Ajoutez-y une cinquantaine de fermes et vous avez un quasi monopole. En 4 ans les éleveurs de porc roumains sont passé de 500.000 à 50.000. Comment Smithfield a-t-il fait ? Élémentaire mon cher Watson ! On crée des fermes de 4 halles de 2000 porcs chacune. Tout près d’un village, par exemple.  Le lisier on l’étend. Les interdictions européennes ? On s’en fout ! Le personnel ?  Pas de problème !  Un employé par halle. À 150 euros par mois ! En dehors des heures de travail ? Rien ! Pas grave, on ramasse les morts le matin, on programme l’incinérateur pour la nuit. Le cochon est trop gros pour entrer dans le four ? On coupe la tête ! Il y en a plusieurs ? Ils attendront. Ne  parlons pas des coupures de courant et de l’odeur qui en résulte…

Pour moi, ce n’est pas un problème. Je ne mange de la charcuterie que quand je fais la fête. Tel que je te connais, soi-disant ami lecteur , tu vas me dire que ça m’arrive souvent. Je te jure que ce n’est pas tous les jours et que j’hésiterai encore plus à manger du cochon stressé. À quand une Europe basée sur le respect de l’homme… et des cochons ?

Pierre Otchick votre E.T. indigné.

[1] Voir Télérama 3298 p 108.