Mohamed Morsi, Dilma Rousseff et François Hollande

 Quel rapport, me diras-tu ? Apparemment aucun : on ne va pas comparer deux démocrates avec un apprenti dictateur! Pourtant, ils ont un point commun: tous trois ont été élus démocratiquement. Ce qui n'empêche pas les égyptiens et les brésiliens de se révolter. Pour les français ce n'est pas le cas... pas encore, mais cela n'empêche pas notre président de battre des records d'impopularité ! Tous trois mettent le doigt sur la principale faille du système soi-disant démocratique des terriens : par un vote on délègue nos pouvoir à un homme et on n'a aucun moyen de le destituer s'il ne respecte pas ses engagements, sauf à faire intervenir l'armée avec tous les risques que cela comporte.

Ce défaut de démocratie – ou de la démocratie - est encore plus criant au Brésil. Lula a fait un travail énorme pour améliorer le sort de la population. TV, électroménager, voiture, maison... et pourtant le peuple est dans la rue. Dilma Rousseff, digne successeure de Lula, est la première étonnée. On dirait une poule qui a trouvé un couteau ! Elle n'a pas compris où le bât blesse. Les terriens n'ont pas seulement besoin de confort. Il faut qu'ils aient aussi le sentiment d'avoir leur destin en main. Que faire quand tout merde dans l'éducation, la santé, les transports, quand ces derniers – tous privés – se dégradent et – le comble – augmentent leurs tarifs et qu'il n'y a aucun moyen d'intervenir? Descendre dans la rue !

Il manque ''Un dispositif de consultation et de négociation [...], grâce auquel les groupes sociaux pourraient parvenir par eux-mêmes à la résolution des difficultés, de façon juste et efficace. '' . Ce n'est pas moi qui parle mais de braves universitaires chinois. Bref, la démocratie est à inventer. Et vous ne trouvez pas bizarre que ce soit la Chine qui nous donne des idées ?

Pierre Otchick votre E.T. qui désespère des terriens.

 

 

Drogues : échec cuisant de l'interdiction

Prohibition IX

Que les lecteurs assidus de Télérama me pardonnent : je vais enfoncer une porte ouverte en citant de larges extraits d'un article qu'ils ont probablement lu. Mais, que voulez-vous, je ne peux pas m'empêcher de souligner le passage d'un docu qui apporte de l'eau à mon moulin. Depuis le temps que tous les gens sensés (aïe, mes chevilles !) crient qu'on fait fausse route, ça fait du bien de voir qu'Arte frappe un grand coup ! Ne ratez pas cette diffusion ce soir à 20h50. Jugez par vous-même :

Cette « autre guerre, celle déclarée par les États-Unis à la drogue dès 1971 sous la présidence de Richard Nixon. […]. En 40 ans de lutte policière et judiciaire, plus de 1000 milliards de dollars ont été investis, 45 millions de personnes arrêtées... Pourtant, les États-Unis ont le trafic de drogue le plus florissant au monde, devant le Mexique, et la consommation n'a jamais diminué. […]

les analyses toutes passionnantes des spécialistes […] qui disent combien la guerre contre la drogue, sortie du domaine de la santé publique, est liée à une forme de ségrégation raciale et à des enjeux politiques plutôt qu'à un réel souci de la pauvreté et de la souffrance, ratant ainsi tous les objectifs.

Alors, qu'attend la France pour donner l'exemple ? De changer de ministre de l'intérieur ? Tant que l'opinion n'aura pas viré sa cuti, ça ne servirait à rien. Mais pendant combien de temps va-t-on faire des cadeaux – énormes – aux trafiquants. Alors prohibons la prohibition et on pourra s'attaquer vraiment à la lutte contre la drogue !

Pierre Otchick.