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13/01/2014

La mondialisation, les socio-démocrates et la droite de l'avenir

Hier j'ai parlé trop vite en disant que "l'Obs" manquait d'idées. Il s'est dépêché de me faire mentir en présentant de larges extraits du livre de Sophie Coignard et Romain Gubert1. Alors, pfu, pfu, j'efface tout... ou presque. Non seulement les essayistes analysent la folie du libéralisme sauvage, mais ils en trouvent les origines dans la sociale-démocratie française. Et de citer Jacques Delors et son marché unique, Michel Camdessus et les crimes du F.M.I.. J'ajouterai que ce dernier propose la suppression du C.D.I..

Sophie Coignard et Romain Gubert citent aussi François Hollande : « la contrainte extérieure décide de tout [...] la politique économique est désormais l'art d'accommoder les restes. » On ne peut mieux avouer que, dans le cadre du système actuel, la marge de manœuvre est plus qu'étroite. Mais pas question de remettre le système en cause !

Il me fait penser à nos médecins dans leur abus des médicaments. Si un malade obèse consulte pour une hypertension, on lui prescrit des anti-hypertenseurs. Pas question de lui dire de faire de l'exercice et de changer de régime. Et tant pis pour les effets pervers du traitement ! C'est ce que fait F. Hollande : on réduit les charges patronales et le budget de l'État ! On ne s'attaque surtout pas à la cause.

Et on s'installe dans le train de la droite - celui du libéralisme sauvage - sans remarquer le sophisme du raisonnement. Sous prétexte de laisser la nature faire son travail – et c'est vrai qu'elle le fait le plus souvent assez bien – on impose dans le traité européen une libre concurrence qui fait fi des mécanismes régulateurs créés spontanément au fil des siècles. Tu ne trouves pas ça plutôt curieux ?

Pierre Otchick.

1 La Caste cannibale, quand le capitalisme devient fou, Albin Michel, 13,99€.

12/01/2014

Les journalistes, le progrès et l'inquiétude

Le XXIème siècle, nouveau siècle des lumières. X1

Dame Nature m'a à la bonne, elle me fournit de la matière sur un plateau d'argent ! Cette fois-ci, c'est le Nouvel Obs de la semaine dernière, avec l'éditorial de Laurent Joffrin. D'habitude je cite les passages qui me plaisent, aujourd'hui – il ne faut pas être esclave de ses habitudes – je vais critiquer “l'Obs”. Tu sais que je ne l'achète pas (j'attends qu'on me le donne). Je le trouve trop orienté politique politicarde, trop tourné vers les hommes et pas assez vers les idées. Quand je dis pas assez, c'est qu'il y a quand même des idées, par exemple celles de Jean-Claude Guillebaud. Et justement L. Joffrin le critique. Je cite.

« Nous ne le suivons pas toujours, parce que nous croyons que, souvent, une meilleure technique apporte un remède aux excès de le technique et que personne […] ne peut négliger l'amélioration de la vie matérielle procurée par la croissance. »

C'est vrai, mais ça l'est de moins en moins ! Il le reconnait.

«Avec Guillebaud2, nous nous rallions à une idée inquiète du progrès. Elle dominera le siècle. Sans en méconnaître les vices, "l'Obs" croit à l'économie de marché. [...] Social démocrate, le journal plaide sans relâche pour le marché et contre ses excès. Cela ne suffit plus.[...] Aujourd'hui, Daniel Cohen ou les penseurs de la coopération et du don mettent eux aussi en question l'essence même de notre économie. [...] La naissance, autour de nous, d'une "économie collaborative", qui repose sur l’entraide sans négliger l'entreprise, qui table sur une certaine frugalité [...], montre que cette réflexion n'est pas isolée ni coupée du réel.

No comment.

Pierre Otchick.

1 Voir VI, VII, VIII, IX.

2 Son livre : Je n'ai plus peur, L'Iconoclaste, 240 p., 14 euros.

10/01/2014

Du poisson à foison ?

Le titre n'est pas de moi, c'est celui du docu allemand diffusé mardi sur Arte. Les auteurs donnent d'ailleurs la réponse à la question1, c'est non. Tu as encore quatre jours pour savoir pourquoi. Mais peut-être en as-tu marre de ces docus catastrophes ? On ne peux plus manger de viande, ni de poisson, autant se flinguer ! D'autant que ces vérités sont maintenant bien connues, mais que rien ne change : l'Europe vient, à quelques voies près, de refuser l'interdiction des filets de grande profondeur. Moi qui ne suis pas très convaincu de la valeur du vote, ça me donne une bonne raison de ne pas m'abstenir aux prochaines européennes. Les lobbys industriel ont la main longue, il est temps de les arrêter.

C'est ce que j'ai pensé en regardant le docu. Le navire usine est l'image criante de notre société. Tout ce que j’exècre ! L'artisan pécheur qui travaillait dur, mais qui aimait son métier, qui avait intérêt à préserver la nature, est remplacé par une usine, prédatrice pour l'homme et pour l'océan. Salaires de misère, destruction des fonds sous-marins, rejets à la mer de tonnes de poissons mourants, sous prétexte de respecter les cotas. Mais on subventionne les navires usines et pas les petits chalutiers ! Le progrès marche à l'envers !

Et que dire de la souffrance du poisson ? Ce n'est pas du sentimentalisme, mais de la protection du consommateur : quelle quantité de toxines secrétées par la douleur ingurgitons-nous en mangeant cette chair ?

Quant à l'exploitation des enfants thaïlandais pour décortiquer les crevettes, je n'en parlerai pas : Télérama a dit que c'était hors sujet2.

No comment.

Pierre Otchick.

2 Télérama n°3338 p. 101.