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05/02/2014

La démocratie, invention occidentale ou indienne ?

Je le croyais jusqu'à aujourd'hui. Je t'ai souvent parlé de mon admiration pour la Grèce antique et son système démocratique. Eh bien, elle n'en avait pas le monopole ! C'est ce qu'affirme David Graeber dans son livre La Démocratie aux marges1. Eric Aeschimann le résume2. Je cite.

« De tout temps et partout dans le monde, on trouve trace de communautés égalitaires ou l'avis de chacun est pris en compte. En Inde, avant les années 400, des monastères bouddhistes, des corporations et même des villes délibéraient démocratiquement. Autour de l'océan Indien, l’expansion du commerce musulman s'accompagna de valeurs supposées « européennes » : liberté de commerce, respect du droit, tolérance religieuse. […]

Ce qu'Athènes invente, c'est la démocratie par scrutin, par opposition à la prise de décision par consensus. Pourquoi ? Parce que le vote ne fonctionne que si la minorité battue respecte le résultat »

On ne peut mieux souligner la supériorité du consensus sur le vote. Ce dernier n'a d'intérêt que si on n'arrive pas au consensus, et c'est toujours dommage. Quand je pense qu'il y a bientôt 18 siècles l'Inde y arrivait, qu'elle était proche de l'anthropoarchie des dzêtaens, alors qu'aujourd'hui, on n'essaye même plus ! L'humanité a drôlement régressé !

Pierre Otchick.

 

1 Ed Le bord de l'eau, 122 pages, 12 €.

2 Le Nouvel Obs du 30 janvier, n° 2569, p 112.

04/02/2014

L'État-Nation, le recensement et le totalitarisme

 

J'ai bien fait de refuser le recensement et d'en parler. Cela m'a valu des commentares perttinents qui pourraient jeter les base d'un débat intéressant. Le premier m'a été envoyé par mél. Tu y as donc échappé. Le voici.

 

« Initiative compréhensible mais je signale que désormais il n'y a plus de recensement global et que depuis je crois 7 ou 8 ans il ne se fait plus que sur échantillon. »

J'aurais du signaler qu'il y a eu des progrès : l'Insee est impliquée - elle apporte sa caution scientifique et du personnel compétent - et le recensement n'est plus national. Mais c'est le gouvernement qui décide des régions (ce n'est pas un échantillon). C'est toujours très coûteux, c'est toujours nominatif et c'est toujours un recensement.

 

L'autre commentaire, sur le blog, m'a bien fait réfléchir. Je vous le redonne à nouveaux.

 

« Vous participez à la destruction de l'Etat Nation, pour le plus grand profit des sociétés multinationales et des gouvernements à leur service. "L'échantillon représentatif" que vous proposez a déjà été essayé et est effectué simultanément au recensement,mais avec des écarts de confiance bien supérieurs. Toute déstabilisation de l'Etat n'est pas en soi révolutionnaire, mais prépare souvent des institutions totalitaires. »1

Avant de répondre, il faudrait savoir de quel État-Nation nous parlons. Les bretons, les alsaciens, les basques... ne constituent-ils pas des nations ? Bonne question, même si la réponse n'est pas simple !Quant à l'État français, le critiquer n'est pas chercher à le détruire. J'ai souvent dit que l'état avait deux mains. Il serait bon qu'il utilise sa main gauche pour lutter contre les multinationales. Je suis d'accord, mais le fait-il ? Quant à l'étude sur un échantillon représentatif avec de gros écarts de confiance dont tu nous parles, Tonton, j'aimerais la consulter. Peux-tu nous donner les références. Cela ne m'empêche pas de penser à Montesquieu. L'évaluation de la population est affaire de science. A quand la séparation des pouvoirs ? La science doit être rendue aux scientifiques.

Maintenant, Tonton, j'aimerais savoir comment la déstabilisation de l'état peut préparer un totalitarisme. Elle conduit le plus souvent à l'anarchie. Mais si elle est bien préparée ne pourrait-elle pas conduire à une société libertaire, c'est-à-dire à l'anarchisme ?

Pierre Otchick.

1 Écrit par tonton | 02/02/2014 

 

02/02/2014

L'Espagne, l'l.V.G. et M. l'abbé

Je suis scandalisé par ce qui se passe en Espagne. L'attitude du gouvernement et des opposants à l'I.V.G. me révulse. Je ne suis pas pour l'avortement, mais l'interdire est criminel. C'est pousser les femmes sans argent à un avortement clandestin et on sait combien de mortes cela a coûté à la France. Comment des catholiques peuvent-ils s'associer à un tel crime ?

J'ai dit que je n'étais pas pour. Je vais te raconter une histoire. À l'époque où l'I.V.G. était interdite en France, une femme est venue nous voir pour nous demander si on connaissait une adresse. Ma femme a répondu par l'affirmative. Cette voisine était en larmes. Nous avons pris le café et bavardé. Seule, travaillant au Smig (ce n'était pas encore le Smic), elle était affolée par cette grossesse. Sans compter qu'à cette époque on montrait du doigt les "filles-mères". Ma femme lui a assuré qu'elle n'était pas toute seule et qu'elle pouvait compter sur nous pour quoi que ce soit. Elle lui a raconté comment une amie s'était fait avorter en toute sécurité : un médecin était prévenu et était intervenu aussitôt... après. Elle a raconté aussi, à quel point cela avait été traumatisant pour cette amie. La voisine est repartie calmée et nous a promis qu'elle allait réfléchir. Elle n'est pas revenue et ne nous a rien demandé.

Trois ans plus tard je l'ai rencontrée accompagnée d'un magnifique blondinet aux cheveux tout bouclés. Je ne sais pas ce qui l'a fait changer d'avis, mais il me plait de penser qu'un peu d'amitié, de soutien, peut changer bien des choses. J'ai raconté l'histoire à un collègue qui m'a répondu "Bravo M. l'abbé". Je me suis demandé si c'était une insulte. Après tout, les prêtres n'ont pas le monopole de l'amitié. Mais cette femme avait l'air tellement heureuse que ça valait bien une insulte.

Il n'y a plus de filles-mères aujourd'hui et les mères célibataires sont bien aidées. Mais que dire des mères de famille travaillant 39 heures, se payant deux heurs de transport par jour ? Même les hommes se suicident au travail. C'est par la contraception et par les conditions de travail qu'il faut lutter contre l'avortement.

Pierre Otchick.