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04/08/2011

Le Bon Dieu sans confession

 

 Délinquance (suite)

 Vous allez dire que je manque de cohérence : alors que je considère la TV comme le nouvel opium du peuple, la garant de la pensée unique, la preuve de la bêtise des journalistes (j’ai même utilisé un mot plus fort) j’ai commencé la semaine en regardant Bond, James Bond et hier c’était ‘Faites entrer l’accusé’. Une véritable orgie, mais il y a un début à tout !

Figurez-vous que je ne l’ai pas regretté : j’ai pu me faire une idée du genre humain et je me suis payé une belle nausée ! Comment voulez-vous qu’un extra-terrestre réagisse en imaginant la foule se bousculer pour assister au procès de celle qui jouait ‘l’appât’ (voir le livre et le film), une mignonnette à qui on aurait donné le Bon Dieu sans confession ! Comment voulez-vous qu’il n’ait pas envie de vomir, non pas devant l’horreur du crime, mais devant le réquisitoire du procureur, un sadique anal qui a cherché délibérément à détruire l’accusée ? Vous allez me dire que c’était son rôle ? Justement, honte à « l’humanité » qui a créé ce rôle ! Comment ne pas avoir la nausée devant les photos de l’accusée publiées par Paris-Match juste avant le procès : un sein nu, un tee-shirt mouillé…. ? La seule touche d’humanité, c’est la mère d’une des victimes qui l’a donnée : sa réflexion après l’annonce  du verdict (trois condamnations à la perpétuité) « Les pauvres gosses ! ».

La leçon de tout cela ? C’est Jean-Rémi Sarraud, l’un des criminels qui l’a donnée. Libéré après 20 ans de prison,  il a tenu à témoigner à visage découvert. Sa sincérité a remarquablement illustré ce que le documentaire a bien expliqué : l’implacable déterminisme qui les a amenés tous les trois, pour des raisons différentes, sur le banc des accusés. Le mécanisme est bien décortiqué dans le documentaire. Parmi les multiples causes, tolérées ou créées par notre société, citons la solitude, l’attrait de la violence et surtout de l’argent. L'un des avocats a bien montré comment la TV développe ce culte de la violence. Aujourd’hui il n’y a rien de changé. Je parlais de James Bond. Prenez ce Permis de tuer. Vous n’y verrez pas un bout de fesse ou même de sein. Il faut respecter le public jeune ! Bien sur ! Mais on lui montre un gentil bouffé par un requin et un méchant en torche vivante. Le sexe est tabou mais pas le sadisme anal (encore celui-là). Eh bien, je pense qu’il vaudrait mieux sadifier ses pulsions sexuelles que son envie de destruction. Mais ce n’est pas dans notre culture. Vous comprenez maintenant pourquoi je vous parle de Coquines. C’est aussi un acte militant.

Reverrons à J.R Sarraud. Sa leçon ?

-          Pourquoi avez-vous accepté de témoigner à visage découvert ?

-          Pour payer complètement ma dette. Pour dire qu’on peut avoir dans sa jeunesse commis une énorme connerie, et puis après,  totalement changer de vie et reconstruire quelque chose.

Comment a-t-il fait alors que dans nos prisons, rien n’est pensé pour ça ? Il l’explique : grâce aux visites de l’aumônier ! Quand vous savez que c’est un anticlérical qui écrit ça, il y a de quoi se réconcilier avec la TV. Ne manquez pas les dernières minutes de ce docu.

http://replay.fr/faites-entrer-l-accuse-replay.html     (quelques jours) ou cette nuit sur France 2  à 0h25

Tout Mon dictionnaire anarchiste sur :

 

http://www.libertins.libertaires.sitew.com/#Page_5.F

03/08/2011

Les capitalistes sont-ils devenus fous ?

Les jours passent et se ressemblent : les capitalistes continuent de scier la branche sur laquelle ils sont assis. D’un côté ils pleurent après une croissance qu’ils jugent insuffisante et dont leur système a absolument besoin, sans se préoccuper des dégâts sur l’environnement, de l’autre côté ils imposent des plans d’austérité qui tuent cette croissance, sous prétexte de calmer les marchés, c’est-à-dire satisfaire les spéculateurs ! Dernier exemple, les États-Unis : les ultras conservateurs, par égoïsme et au nom d’une idéologie figée, refusent toute augmentation d’impôt et exigent une diminution du budget fédéral. Conséquence à coup sur : baisse de la croissance. Ils n’ont que 9,1% de chômeurs. Ils vont atteindre les 10 ! Alors qu’un prélèvement sur les plus-values non investies aurait un effet régulateur sur la spéculation (le quart de ces plus-values sert à spéculer).

Le monde me donne l’impression d’être un immense navire devenu fou : personne aux commandes, pleins gaz vers les récifs. Lundi, dans C dans l’air, un internaute a demandé  « Pourquoi avez-vous peur de parler de la fin du capitalisme ? ». Les brillants économistes présents ont répondu… à côté de la question. La preuve qu’ils ont peur !

Bon, je crois que je me répète. Je m’arrête là !

Bonne soirée quand même !

Pierre Otchick

 

02/08/2011

L’humanité peut-elle devenir solidaire ?

 

On peut en douter quand on prend les nouvelles du jour :

 - Sarkozy supprime les crédits qui permettaient de payer des chambres d’hôtel – sordides - en logement d’urgence

 - Obama cède devant les ultras conservateurs : pas de nouveaux impôts pour les riches, mais réduction de l’aide sociale et de la prise en charge des frais de santé

 - 139 manifestants syriens pacifiques assassinés le même jour…

Décidément, Sarkozy, les républicains étasuniens et Bachar al-Assad manquent pour le moins d’empathie vis-à-vis de leurs concitoyens. Que peut-on faire ? C’est la question que se pose Jeremy Rifkin dans son dernier livre

http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/310711/jere...

(…) dans Une nouvelle conscience pour un monde en crise (656 pages édition Les Liens qui libèrent), l'Américain [Jeremy Rifkin] (…) propose une relecture de l'histoire de l'humanité tout entière, en y intégrant l'évolution des sentiments et des émotions. L'homme ne serait ni bon, ni mauvais par essence, mais «empathique». L'«élan empathique», cette capacité à comprendre les émotions d'autrui, serait ainsi la «force motrice» de notre Histoire. (…).

En fin d'ouvrage, le penseur américain plaide pour l'émergence d'un «capitalisme distribué», où la «sensibilité empathique» peut se déployer pleinement, où «la coopération l'emporte sur la compétition, où les droits d'accès ont autant d'importance que les droits de propriété et la qualité de la vie autant de poids que le désir d'enrichissement personnel». (…).

Nous vivons donc à la fois des moments très angoissants, mais marqués par de grandes opportunités.(…). Il nous faut donc organiser un débat, à l'échelle mondiale, pour repenser la place de l'Homme sur la planète. Si l'on n'en passe pas par là, la peur reprendra le dessus. Les révolutions que les jeunes générations, ici et là, tentent d'enclencher, risquent de s'effondrer. La France est en position idéale pour enclencher ce débat.(…)

D'un autre côté, la France reste un pays très centralisé, du système éducatif à l'organisation des entreprises. A chaque fois, c'est vertical (top-down). Alors que l'enjeu de la révolution à venir consiste à inventer un monde en réseaux, avec des techniques de redistribution et de circulation nouvelles. Mais je continue à penser que c'est depuis la France que l'on peut poser les bonnes questions.

 

Jeremy Rifkin est peut-être optimiste quand il espère humaniser le capitalisme, mais ça ne coûte rien d’essayer. Est-ce une étape nécessaire ? Lançons le débat… sur la Toile, pour commencer.

Pierre Otchick