23/07/2012
Avaaz atteint 15 millions de membres !!!!
Pour une fois, je ne vous propose pas une pétition, rien à signer, simplement vous faire partager ma joie. Au moment où l’on constate l’échec denotre système électoral, ça fait du bien de ne pas se sentir impuissant.
Incroyable! Notre communauté citoyenne vient d’atteindre 15 millions de personnes -- Avaaz est le plus grand mouvement militant en ligne jamais vu! La taille a certes son importance, mais l’esprit compte encore plus, et le nôtre est de nature à soulever des montagnes. Ensemble, nous menons plus de campagnes, engageons plus d’actions, et remportons de plus en plus de victoires.
Il y a quelques jours à peine, 2,8 millions d’entre nous ont joué un rôle déterminant en poussant l’Europe à stopper ACTA, le traité international qui aurait permis aux multinationales de censurer notre Internet partout dans le monde! L’exemple typique d’une initiative calamiteuse rédigée dans l’ombre et mise à l’agenda sous la pression de grosses firmes; mais à l’instar d’un nombre croissant de mauvaises lois et de mauvais dirigeants ces temps-ci, elle n’a pas tenu le coup face au pouvoir citoyen
En 6 mois, notre mobilisation a aidé à remporter des batailles majeures permettant de sauver Internet, créer la plus grande réserve marine du monde et protéger la forêt vierge en Amazonie. Nous avons également mis sous pression la mafia des médias de Rupert Murdoch et soutenu le mouvement démocratique syrien, sachant que cette liste est loin d’être exhaustive! Ces victoires sont dues à la légitimité d’énormes mobilisations citoyennes -- via des campagnes téléphoniques, des e-mails et du lobbying citoyen, des collaborations fructueuses avec des partenaires et des personnalités -- et à un impact toujours plus puissant de nos messages dans les médias et sur les décideurs.
Le monde fait chaque jour face à des crises de plus en plus intenses, et ces défis pourraient nous diviser comme jamais, ou alors nous rassembler comme jamais. En choisissant de s'unir, issus toutes les Nations du monde, (cliquez ici pour voir une carte du monde des membres), nous rappelons la force incroyable de la cohésion et de la communauté -- transformant notre mouvement de 15 millions de membres en un contre-pouvoir bien réel, œuvrant en faveur de l'espoir et du changement.
Voir dans le tome V du journal de Pierre Otchcick ses photos préférées de remises de pétitions :
http://www.libertins.libertaires.sitew.com/#Page_4.E
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21/07/2012
Douce France
Quand je vous dis que Mère Nature n’arrête pas de me prendre par la main pour me faire rencontrer des gens, des textes, des idées… vous ne me croyez pas, Eh bien, j’en ai encore eu la preuve aujourd’hui ! Il faut que je vous raconte tout !
Figurez-vous que j’ai été invité à un « repas champêtre républicain ». Je n’ai toujours pas compris ce que voulait dire ce qualificatif. Après tout, Sarko est républicain, il n’est pas royaliste que je sache ! Bref, il s’agit en fait d’une invitation très large organisée par le Front de Gauche.
Tables dressées sur une superbe pelouse. Accueil cordial autour d’apéritifs aussi divers que variés. Il y a tout sauf ce que j’aimerais. L’hôtesse me voit fouiller la table du regard, désespérément…
- Qu’est ce que je te sers, Pierre ?
- Un communard.
- Qu’est-ce que c’est ?
- Un kir avec du rouge.
Je constate qu’elle ne lit pas mon blog puisqu’elle ignore mon penchant pour le rouge. Mais elle est vite pardonnée quand je la vois aller spécialement à la maison pour me rapporter un verre de rouge. Ça c’est l’hospitalité française !
- Viens, je vais te présenter une écrivaine.
Jolie femme, belle couverture de son dernier roman. Edition à compte d’auteur.
- Je n’en vis pas, mais je fais mes frais.
Bravo. Ça m’intéresse ! Roman policier sur un fond d’anticipation et de politique fiction. J’achète. Merde, je n’ai rien sur moi !
- Je vais chercher mon chéquier. J’en ai pour une demi-heure. SVP gardez-moi une place.
Je cravache mon diesel. Pas très écolo. Tout le monde est à table. Je la cherche du regard. Elle m’a oublié. Je trouve une place libre et m’assois, résigné à m’emmerder pendant tout le repas. En bien non, c’est l’inverse qui s’est passé. Je vous fais le tableau. À ma gauche Manuel, devant moi Bienvenu, à ma droite Emmanuel. Je suis cerné par des fils d’anarchistes ayant fuit les prisons franquistes. J’apprends qu’il y a localement une petite colonie d’émigrés espagnols venus déboiser.
Je tombe en pleine discussion politique. Manuel est de droite et ne s’en cache pas. Comment peut-on tomber aussi bas avec une telle hérédité ? Mais surtout qu’est-ce qu’il fout là ? Ah, c’est le correspondant du journal local ! Emmanuel lui, est au P.S. Je m’étonne. Sa réponse :
- La société a changé. LA révolution n’est plus possible. Il faut changer les structures par petites touches.
- Et tu penses que le P.S. permettra d’imposer des réformes de rupture qui seront vraiment irréversibles ?
- Pourquoi pas ?
À un moment il prononce le mot dialectique. Manuel bondit.
- C’est un danger. C’est la dialectique qui a permis au P.C. de conditionner les masses.
Je lui réponds.
- Ce n’est pas l’outil qu’il faut condamner. Un rasoir peut aussi servir à égorger !
- Tu peux égorger quelqu’un avec un rasoir à quatre lames ? Mais je suis d’accord avec toi.
- Ça s’arrose !
Je lui serre la main puis lève mon verre de Merlot. Pour la vérité historique je dois préciser qu’aussitôt vidées les bouteilles étaient miraculeusement remplies. Et chacun de lever son verre dans un grand éclat de rire.
Le calme revenu Emmanuel m’interpelle discrètement.
- Je ne suis pas d’accord avec toi. La dialectique ne peut jamais être dangereuse. La faute du stalinisme était justement l’absence de dialogue.
Et la discussion reprend de plus belle. Manuel parle fort, il s’emballe, se lève. Sa femme lève les yeux au ciel. Je suis plongé dans la France profonde avec ses passions et son impossibilité du dialogue. Eh oui, les terriens n’ont pas la chance des dzêtaens d’avoir une éducation basée sur la confrontation. Le sociologue et l’écrivain – car j’ai appris entre temps quel était leur état – gardent le sourire et toute leur sérénité. Après tout, ce n’est qu’un jeu. Je fais remarquer à Manuel qu’il va pouvoir dire dans son article que la discussion était animée, chaude mais cordiale
- Non, je ne pourrais pas écrie ça. Ça ne passerait pas.
Auto censure, jusqu’où vas-tu te nicher ?
Je me lève pour aller acheter mon livre. L’écrivaine est partie. Elle n’a même pas cherché à me fourguer son bouquin !
Et, sous le soleil de notre douce France, la discussion continue, à peine interrompue par la tombola. Chaque billet est gagnant. Je vais pouvoir remplacer mes verres cassés, relire « le repos du guerrier » (édition illustrée et numérotée !) et redéguster à la maison cet excellent pâté. Je suis étonné de la qualité des lots. Les participants ont raclé leur fond de grenier, de bibliothèque. Je ne compte pas les éditions de luxe, richement illustrées. Il faut récolter de l’argent pour faire vivre le FdG et on n’a pas lésiné sur les sacrifices. Et dire qu’il y en a des qui croient que le profit est le seul moteur humain ! Je repère un superbe album sur la commune de Paris. Mais je ne suis pas tout seul, Bienvenu le feuillette. Il ne reste plus beaucoup de lots, j’ai une chance. Je vais chercher de la monnaie dans la voiture. A mon retour Bienvenu brandit victorieusement le livre convoité. Les organisateurs ont un petit sourire louche. Je soupçonne une odieuse machination, mais tout le monde est ravi, sauf moi. Alors que demande le peuple ?
Je passe une journée mémorable… jusqu’à 22 h. Dire que j’ai failli m’emmerder à côté de l’écrivaine. Vous voyez que Mère Nature m’a à la bonne !
Pierre Otchick, votre E.T. préféré qui trouve qu'il y a de bons moments dans cette chienne dez vie.
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20/07/2012
Éloge de la fuite
Le Yéti n’a pas l’air de vouloir prendre des vacances et je l’en remercie infiniment. Ça fait un bail que j’ai envie de lire[1] ce livre d’Henri Laborit et voilà qu’il nous en fait un remarquable résumé. Je cite.
Que nous raconte-t-il de si crucial, ce bouquin, pour que je vous incite aussi vivement à le lire pendant vos vacances. Eh bien, il parle de nous. De notre indécrottable difficulté à nous extraire des échelles hiérarchiques pré-établies et des grilles de convenances imposées par le système dominant.
Façonnés, modelés depuis la nuit des temps par notre éducation à céder à toutes nos pulsions inconscientes et à nous soumettre au cadre formel hiérarchique dans lequel notre entourage familial et social nous confine, nous nous coulons dans ce moule à tous les niveaux de notre existence : personnel, familial, social, amoureux…(…)
Les oppositions politiques ou syndicales n’ont généralement pour but que de chercher à remplacer les vieilles grilles par des nouvelles de leur cru, tout aussi haïssables. (…)
Toute révolte est hélas vouée à terme à la déchéance :
« Car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe. »
La fuite dont parle Laborit ne relève pas du sauve-qui-peut impuissant, d’un piteux retour en arrière. Elle est une marche continuelle vers l’avant, une remise en cause permanente des situations établies, une fuite loin des pouvoirs en place, y compris et surtout ceux que nous avons nous-mêmes contribué à installer. (…)
La fuite, pour Laborit, « c’est la révolution permanente ». Une lutte incessante pour se tenir à l’écart des toiles d’araignées hiérarchiques dans lesquelles le plus grand nombre cherche à vous recoller.
La « révolution permanente », selon Laborit, ne recherche pas l’excuse du nombre. Elle est minoritaire. Ne peut être QUE minoritaire. Elle commence par soi-même, progresse par réseaux[2]. Elle se joue des sarcasmes et des imprécations majoritaires. Quand une révolution devient majoritaire, elle est déjà sur la voie de la déchéance.
Vous voyez qu'il y a des terriens intelligents et... c'est pas d'aujourd'hui.
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