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06/08/2012

Diversité

En donnant à l’économie de marché des limites et des régulations, on laisse toute sa place à l’économie sociale. De même que l’on doit laisser place à toutes les cultures dans le monde, à l’intérieur d’un pays il faut laisser place à toutes les formes de coexistence des hommes ; il faut probablement des religions, mais il faut aussi de la laïcité. Nous revenons au grand problème de la coexistence des diversités.(…)

Stéphane Hessel. Engagez-vous ! Editions de l’aube, 2011, p 54, 98p, 6,65€.

Il y a quand même quelques terriens intelligents. Stéphane Hessel en fait partie. Il a compris quelque chose de très important : l’uniformité est contre nature, l’uniformité est stérilisante. La création vient de la diversité. La sérénité vient d’un équilibre entre des forces contradictoires et le progrès et l’évolution apparaissent quand cet équilibre est rompu.

Le problème est que le Terrien a une fâcheuse tendance à vouloir imposer son point de vue. Je suis contre les drogues, l’avortement, le mariage gay… alors je légifère pour interdire.

Je suis états-unien, je suis donc pour l’american way of life, alors j’impose mon mode de vie à la planète entière, par la propagande, le cinéma, la TV, l’OMC… et ça marche, même en Chine. Et la mondialisation entraîne une uniformisation catastrophique et tue toute dynamique de transformation.

Au contraire, sur la quatrième planète de Dzêta1 du Réticule, la société est un véritable manteau d’Arlequin. Il n’y a pas de frontières et pourtant, les peuples sont incroyablement différents les uns des autres. Vous connaissez déjà les petits hommes au visage triangulaire avec un grand front, aux yeux bridés. Toute leur société est basée sur la science. Ils ont acquis une maitrise incroyable de la matière, de la lumière, de l’espace et du temps. Vous en avez un exemple avec leurs soucoupes volantes. Mais ils ne sont qu’une minorité sur Dêta1-4. A côté vous avez des peuples qui ont chacun leur propre culture. De petits ilots vivent sans argent, sans police. Des peuples entiers sont principalement tournés vers l’art ou le culte du corps ou la conversation. Tous ces peuples ont deux points en commun ; le premier est que tous recherchent la joie de vivre, la jouissance, chacun à sa manière. Certains travaillent deux heures par jour comme nos zoës d’Amazonie, d’autres font tout le temps l’amour comme nos bonobos. Il y a même un peuple que les autres appellent les ploteurs et dont la culture est une recherche incessante de l’affectif, de la tendresse, des câlins. Le deuxième point commun est que la libre circulation des populations, le culte de la confrontation, la tolérance qui en résultent, font que toutes ces approches se retrouvent dans chaque peuple, mais avec des proportions fondamentalement différentes.

A méditer.

Pierre Otchick.

Note figurant dans Mon dictionnaire anarchiste et apparemment disparue de mon blog.

 

L’avenir. Comment le veut-on ?

Enfin, je l’avoue franchement, il y a quantité de choses que je ne sais pas. Je ne sais pas si « nous » pouvons vaincre la classe prédatrice de Davos et substituer à son pouvoir un ordre social plus équitable et plus démocratique. Je ne sais pas s’il est possible de modifier le rapport de forces actuel et de ramener le balancier vers un monde plus juste, plus stable, plus vert et plus habitable. J’en fais simplement le pari - sans quoi il n’y aurait plus qu’a imiter ceux qui, lors des grandes pestes, festoyaient, s’enivraient et faisait la fête sur les places publiques en attendant la sinistre Faucheuse. Je pense qu’il existe de meilleurs usages de notre temps que la gloutonnerie. […]

Autres aveu : je ne connais pas le stade ultime et  souhaitable de la société et je me méfie de ceux qui pensent le connaître. En faite, je ne crois pas à l’existence d’un stade « ultime », qui serait également statique : ce terminus serait insupportables ennuyeux ou simplement insupportable. Tous les « ismes » du XXe siècle savaient exactement à quoi devait ressembler la société et contraignaient tout le monde à être d’accord avec leurs perspectives […].

Je défends la socio-diversité pour les même raisons que la biodiversité, qui me parait être la source de la vitalité de la nature et la garantie de notre de survie. Des histoires, culture, contraintes géographiques et degrés de luttes différents détermineront des avenirs différents, et il est bon qu’il en soit ainsi.

Susan George, Leur crise, nos solutions, Albin Michel, 368 p, 20 €, p 28.

No comment. Voir la note Diversité.

 

Piedrre Otchick.

 

05/08/2012

Jouissance, comment l'augmenter?

Ça y est, on est passé au tome VI de ce journal. Il est temps que je choisisse un thème pour ce nouvel opuscule. J’avais envie de l’axer sur la recherche de la jouissance. Et puis je suis tombé sur cet excellent documentaire diffusé sur LCP le 25 juillet (Un avenir ? À quel prix…). Vous savez à quel point je suis sensibilisé aux problèmes de l’environnement. Eh bien, j’ai pris un coup de poing à l’estomac. La situation est pire que tout ce que j’imaginais. Si vous ne regardez qu’une seule vidéo dans le mois, regardez celle-là, en famille, avec vos voisins et amis. Elle devrait être au programme de la terminale. Je vous donne juste un extrait de la présentation sur le site.

« Les menaces de conflits climatiques se font de plus en plus précises : manque d’eau, destruction des forêts, exode massif de réfugiés du climat, batailles acharnées pour l’exploitation des matières premières et le contrôle des terres agricoles… Pour éviter les scénarios catastrophes faciles à imaginer, la sobriété énergétique apparaît comme l’unique solution concrète. Elle seule semble réaliste, raisonnable, durable. »

Une claque je vous dis : les énergies renouvelables ? Bidon ! Le marché du carbone mis en place à Kyoto ? Une arnaque !

Moralité ? Le thème qui s’impose pour ce tome VI, c’est Croissance ou décroissance ?

C’est à ce moment là que Mère Nature est intervenue. « Idiot, réfléchit un peu, tu ne vois pas que jouissance et décroissance, c’est la même chose ! » Mais bien sûr, me suis-je dis en tapant mon poing dans ma main ! Élémentaire mon cher Watson ! Il suffirait que les terriens fassent comme les dzêtaens et mettent la jouissance comme objectif prioritaire pour arrêter cette course folle à la consommation, cette fracture sociale et cette destruction de notre belle planète.

C’est là que  mon conditionnement d’ancien enseignant reprend le dessus. Qu’est-ce qu’on entend par jouissance ? Joshua, le Littré !

Jouir. 1. Tirer plaisir, agrément, profit de quelque chose. 2. Éprouver un plaisir sensuel. Le gastronome jouit en mangeant de bons morceaux.

On retrouve bien là la pudeur exagérée de Littré : pas d’allusion à l’orgasme qui est seulement sous-entendu. Mais, il n’y a pas que ça. J’ai l’impression qu’au XIXème le mot était utilisé dans un sens plus large, plus courant, et qu’il a glissé de sens pour se restreindre à la seule sexualité. À tel point qu’il devient choquant de l’utiliser au sens large. Je me souviens d’une réunion de parents d’élèves où j’ai affirmé que le premier devoir du prof était d’apprendre aux élèves à jouir. Et pourtant, comment peut-on travailler sans jouissance ? C’est impossible, nos suicidés du travail nous le rappellent tous les jours. D’autres souvenirs : cet homme qui, avec son fils profitait du moindre moment libre pour faire des problèmes de géométrie ! Un autre plus personnel – je vais monter sur les épaules de Montaigne et de Rousseau et commencer par m’observer. Pourquoi croyez-vous qu’au lycée  je passais parfois 12 heures pour faire une dissert? Parce que mon prof jouissait littéralement à nous enseigner la littérature et qu’il m’a communiqué ce plaisir. Et pourquoi je me casse… le popotin à écrire une note sur mon blog tous les jours ? Parce que ça me fait plaisir ! Adams Smith a complètement oublié cette composante du comportement humain : les bénévoles jouent un rôle économique non négligeable.

Les terriens devraient relire L’arithmétique du plaisir de Bentham ! S’il y a du plaisir à travailler pour consommer, il y en a plus à flâner, à lire,  à se cultiver, à jouer du saxo, à courir, à dorloter ses enfants, son amante. Vous voyez, j’ai terminé par amante, je ne suis pas autant obsédé sexuel que vous le pensez.

Ceci dit, mes amis sont arrivés et ma fille (la dernière) a préparé un super brunch  et un problème apparaît : café ou merlot. En tant que spécialiste de la confrontation, j’ai répondu "et" ! À table !

Pierre Otchik.