19/06/2014
Y-a-t-il une vie entre marxisme et capitalisme ?
C’est la question qu’on pouvait se poser en écoutant Thomas Piketty ce matin sur France Culture. Oui, Mère Nature ne veut pas que je me repose puisqu’elle m’a fait tomber sur cette interview. Et je ne peux pas ne pas réagir. Figure-toi que d’après Piketty et le journaliste qui l’interviewait, je suis capitaliste. Écoute ! Je ne suis pas marxiste – même si j’accepte bon nombre de ses analyses – donc je suis pour le capitalisme. J’en suis tombé sur le cul.
Sophisme étonnant de la part d’un type aussi intelligent. Sa critique de l’ultralibéralisme est percutante et irréfutable. Il prouve, de plus, une connaissance étonnante de l’histoire du capitalisme. Mais pour l’histoire des idées sociales, nada ! Et comme le communisme étatique a prouvé que ça ne marchait pas, il n’y a pas de solution… à part quelques mesurettes ! Mon ami Tournesol dirait : « Il fait comme si il n’y avait que deux points dans l’espace. Mais il y a toute la droite. Par exemple, en dehors du segment, tout à gauche… Il n’a jamais entendu parler de Proudhon ? Piketty est pour la liberté d’entreprendre. Alors, pourquoi pas une société libertaire ? Basée sur des mutuelles et des coopératives insérées dans des structures de confrontation préservant les intérêts des usagers et des résidents ? Un peu d’imagination et d’expérimentation que diable !
Pierre Otchick.
19:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/06/2014
Coucou d'une exoplanète II
Avant-hier je t’avais mis l’eau à la bouche à propos des idées d’Olivier Christin sur la crise du vote. De plus, Télérama semble ne pas avoir mis l’article sur son site. Alors je vais être magnanime et t’en donner un long extrait. Cela m’évitera le drame cornélien d’avoir à couper un paragraphe où tout est intéressant.
On pourrait dater cette crise de l’échec à la présidence de la république de Lionel Jospin en 2002, du vote contre le projet de constitution européenne de 2005, ou encore des votations suisses en janvier dernier en faveur de la fin de l’immigration de masse. La démarche historique permet de comprendre que la démocratie représentative occidentale, avec ses règles majoritaires, n’est peut-être pas la fin de l’histoire, comme on pourrait le croire quand la presse annonce en grande fanfare la tenue en Afghanistan d’élections copiées sur nos modèles occidentaux. Dans un très beau livre, Qui veux prendre la parole ?, Marcel Détienne montrait déjà que l’histoire n’est pas la progression inéducable vers plus de démocratie mais que les chemins sont multiples, avec des allers retours et des embranchements. Cette même Histoire, en revanche, peut nous éclairer sur certains enjeux de la crise actuelle Je prendrais l’exemple du retour dans la réflexion politique, en Belgique et aux États-Unis, du tirage au sort comme moyen de contrebalancer les effets dévastateurs des pratiques électives actuelles qui voient progresser l’abstention, le vote populiste, la défiance envers les élus, la volatilité de l’électorat et cette règle qui fait que tout gouvernement est sanctionné dans des délais de plus en plus cours. J’en veux pour preuve les propositions faites par le politologue James Fishkin en matière de démocratie délibérative ou participative, suggérant notamment la formation de comités, d’assemblées de citoyens tirés aux sorts et statistiquement représentatifs, ayant compétence pour se prononcer sur des dossiers compliquées.
Par exemple ?
La dernière révision de la constitution irlandaise a été faite par un comité comprenant 66 citoyens tiré aux sors et 33 professionnels de la politique, experts et juristes.
No comment.
Pierre Otchick.
20:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
05/06/2014
Peut-on arrêter les guerres ?
Eh bien, Mère Nature n’a pas voulu que je te raconte la suite. Elle m’a mis sous les yeux cette information qui m’oblige à réagir. Oui, Bachar Al-Assad continue à gazer les rebelles et... les populations ! Le pire est que nos gouvernements savaient et nous l’ont caché ! Pourquoi ? Simplement par peur de se sentir obligés d’intervenir. Avec le risque de se lancer dans une nouvelle guerre.
Est-ce que cela ne te rappelle rien ? Si, Léon Bloom ! Il n’a pas voulu intervenir officiellement en Espagne par peur de déclencher une guerre mondiale. Cette guerre a quand même eu lieu, avec en prime 36 ans de dictature franquiste. Tu vas me dire que la situation n’est pas la même. Justement, aujourd’hui on peut interdire le survol du territoire... et abattre, un avion avant qu’il ne lâche ses bombes, un hélicoptère avant qu'il ne largue ses barils de chlore. Ce serait mieux que rien. Personnellement je ne verrais aucun inconvénient à ce qu’un drone attaque un char en train de bombarder une ville. Tu ne t’attendais pas à cette réaction de la part d’un pacifiste. Je suis le premier étonné. Je me suis tu pendant 3 ans pour ne pas dire de bêtises. Mais je pense qu’il vaut mieux avoir les mains sales plutôt que pas de main du tout. Et nos gouvernants, ce n’est pas les mains qui leur manquent. Tu vois ce que je veux dire : ils n’en ont pas. Il faut savoir prendre des risques. C’est vrai que la Libye nous oblige à réfléchir. Mais on ne laisse pas tomber un peuple après la chute d’un dictateur. Il a besoin d’accompagnement, de tutelle. Oui, c’est un anarchiste qui parle. Si l’Onu était démocratique, elle pourrait jouer ce rôle. C’est vrai, c’est pas demain la veille. On peut toujours rêver...
Pierre Otchick.
20:18 | Lien permanent | Commentaires (0)