04/06/2014
Coucou d'une exoplanète I
Non, ami lecteur, je ne suis pas mort et je ne t'ai pas oublié. En passant, je tiens à remercier tous ceux qui en ont profité pour lire ou relire mes anciennes notes. J’ai été étonné de leur fidélité. Cela m’incite à continuer ce blog contre vents et marées. S’il-te-plais, fais avec moi une prière à Mère Nature pour qu’elle ne me mette pas des bâtons dans les roues ? Je pense que ça peut être efficace parce que je crois qu’elle m’aime bien. Même si ces derniers temps Elle m'a imposé d'autres contraintes.
Mais c’est pas grave : entre nous, qu'est-ce j'aurais pu te raconter pendant tout ce temps. À propos des municipales, des européennes, de la Syrie, de l'Ukraine, du Soudan... ? Que les terriens sont complètement fous ? Mais ça, je n'arrête pas de le répéter et tu es bien d'accord avec moi ! Mais dès que j'en vois un qui a une lueur d'intelligence je ne manque pas de le signaler ! Et figure-toi que cette semaine j’en ai trouvé deux. Pas étonnant qu’il pleuve averse.
Le premier, ou plutôt, la première est Cynthia Fleury dans le dernier Journal du Dimanche (01/06/14 p.2) à propos de la victoire du FN aux européennes.
« Cette victoire découle du désaveu non pas du politique mais des outils politiciens. Les électeurs sanctionnent le fait que les partis de gouvernement ne sont que des machines électoralistes alors qu’ils devraient être aussi des instruments au service de la vie délibérative, de l’élaboration de contre-propositions, de la formation et du renouvellement des élites dirigeantes.
Elle –cette déliquescence – s’est sans doute accélérée depuis la création de l’UMP, un non-parti. Une machine uniquement au service de la conquête du pouvoir.
On peut difficilement être plus clair et plus pertinent ! Le deuxième est Olivier Christin interviewé dans le Télérama du 07/05/14 5 (n° 3356). Il fait remarquer que déjà Montesquieu associait le tirage au sort à la démocratie et le vote à l’oligarchie. L’actualité lui donne raison. Pour le reste je cite O.Christin.
Dans les pays multiconfessionnels comme l’Allemagne ou la Confédération helvétique, les protestants défendaient l’idée que l’on ne peut pas contraindre, au nom d’une décision majoritaire, la conscience de chacun.
Concernant la crise actuelle du vote, son analyse est percutante. Mais je crois que j’ai assez abusé de ta patience. Chaque jour suffit sa peine. Peut-être te conterai-je la suite demain. Si Mère Nature le veut…
Blog du mercredi 4 juin 2014.
20:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/03/2014
Réenchanter la gauche
Non, si tu t'attends à ce que je parle des municipales, tu vas être déçu ! Je préfère rêver !À quoi ? À un philosophe qui serait capable de réenchanter la gauche. Comme Walter Benjamin avait tenté de le faire dans l'entre-deux-guerres.
Je ne suis pas marxiste, mais son ton me plait. On est loin des froides analyses de beaucoup de marxistes. Je me méfie des gens qui détiennent la vérité. Je préfère les écrivains, les poètes, les rêveurs. Bienvenue à Walter Benjamin dans le programme des agrégations de lettres et de philo1. Les étudiants retrouveront son enthousiasme. Avec lui, ils remettront la culture au centre du débat. Je cite Le Monde.
C'est cette tentative de réenchanter la gauche dans ses plus sombres temps qui fascine encore. Rompant avec la rationalité sèche du socialisme scientifique à l'ancienne, il fut l'un des premiers à comprendre que la culture, la technique, les objets étaient des champs de bataille pour l'émancipation des "vaincus de l'histoire" et non de simples sous-produits des rapports de production.
Pierre Otchick.
1 Voir Le monde du 15 mars, supplément Culture & Idées, p. 7.
16:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
24/03/2014
Le respect, le politique et le philosophe
Quelle devrait être la première revendication des syndicats ? Le salaire, les horaires ? Nenni ! D'après Axel Honneth1, c'est le respect ! Télérama en parle cette semaine2 (n°3349 p 38).
« Je partage avec Rousseau et Hegel l'idée que l'homme doit être reconnu, respecté par ses pairs pour vivre en société et se réaliser pleinement. Je mets donc la sociabilité et l'affect au centre de la sphère politique. Le moteur des conflits sociaux est à rechercher dans cette lutte initiale pour la reconnaissance, et non dans la préservation d'intérêts individuels, égoïstes, comme le croit un courant de pensée utilitaire. [...] la définition de la justice sociale s'élargit ; elle ne se réduit plus à la question des droits. [...] Il faut aussi diagnostiquer les pathologies sociales du capitalisme, ces évolutions qui portent atteinte à la réalisation de soi et menacent la vie éthique en dégradant la reconnaissance en humiliation et exclusion.
Pierre Otchick.
1 La société du mépris, La découverte, Poche 2008 n°287, 12,07 €.
17:58 | Lien permanent | Commentaires (0)