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17/09/2012

L’austérité, ça ne marche pas !

Ce n’est pas la première fois que j’en parle, mais aujourd’hui j’ai un allié de poids. Vous avez deviné, Joseph Stiglitz, bien sûr ! Toujours sur Rue89 (Les décisions européennes sont trop limitées)

Limiter le déficit structurel, comme l’imposent les traités européens, ça fonctionne quand vous êtes au plein-emploi, mais pas quand vous êtes en récession. C’est irresponsable d’essayer d’avoir un budget à l’équilibre ou même un déficit structurel à 3% dans une économie affaiblie.

Je pense que la décision de François Hollande va avoir des conséquences très négatives. L’austérité mène à la récession. L’austérité a mené l’Espagne à la dépression.

Les responsables européens continuent pourtant à dire qu’il faut de la croissance. C’est ce qu’ils répètent depuis des années, mais ils n’ont rien proposé de concret dans ce sens.

L’Europe est dirigée par des cons ! Y a pas d’autre mot ! Et le premier ministre espagnol est vraiment le roi ! Même les marchés comprennent qu’il fait fausse route. Faut le faire ! Faut-il descendre dans la rue et tout casser pour leur faire changer leur fusil d’épaule ?

Pierre Otchick.

16/09/2012

L’exemple américain

C’est intéressant quand un états-unien parle de ses compatriotes. Continuons donc à écouter Joseph Stiglitz. Le champion du libéralisme a la dent dure.

Par exemple, aux Etats-Unis, nous dépensons trop d’argent dans la défense. Nous fabriquons beaucoup d’armes qui ne marchent pas pour nous battre contre beaucoup d’ennemis qui n’existent pas. On gaspille de l’argent. On paie aussi beaucoup aux entreprises plutôt qu’aux salariés. Ce sont des exemples. On peut réorienter les dépenses vers ce qui va renforcer l’économie pour aller de l’avant. […]

Les salariés ont besoin de vision sur le long terme. Aux Etats-Unis, dès que l’économie va mal, les entreprises peuvent licencier. C’est flexible. Elles se retrouvent à licencier des gens qu’elles ont formés, parfois longtemps. Parce qu’elles ne se concentrent que sur les six prochains mois. Parfois, elles doivent les embaucher à nouveau quand la crise est passée. Ce n’est pas très efficace, ça mine la loyauté,ça crée plus d’inégalités. Ça ne marche pas.

Ce qu’il dit des. États-Unis est aussi vrai pour la France. A quoi servent nos sous-marins furtifs, nos bombes atomiques ?

Que penser de tous nos licenciements ? Quand tout va bien, on engrange les profits (pas les travailleurs, bien sur) et au moindre problème c’est le lampion qui trinque ! Si on comptabilise sérieusement le coup social - pas même sur le plan humain, simplement sur le plan économique – c’est loin d’être optimal (pour utiliser un mot à la mode).

Pierre Otchick.

15/09/2012

Nous travaillons trop !

C’est la réflexion que je me suis faite en lisant Joseph Stiglitz sur Rue89. Je cite.

Ce n’est pas une crise de surproduction. Le problème, c’est le manque de demande. [Autrement dit, les salaires sont trop bas !] Mais derrière, il y a un autre problème : les Etats-Unis et l’Europe vont avoir besoin de changer la structure de leur économie. Ça devient urgent.     Au XIXe siècle, nous sommes passés de l’agriculture à l’industrie. Il s’est trouvé plus de travailleurs agricoles que nécessaire. Il a fallu qu’ils fassent autre chose et cette autre chose, ça a été l’usine. Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la même situation.     Nous passons de l’industrie aux services. Nous avons une industrie qui marche très bien, qui est très productive. Mais qui fournit du coup moins d’emplois qu’avant.

Comme d’hab, le génial prix Nobel d’économie a une analyse très pertinente.  Quand la productivité de l’agriculture a explosé, on n’a pas forcé les gens à manger plus, on a demandé aux agriculteurs de changer de  travail. En quelques  générations leur nombre est passé de 85 à 15% de la population. Maintenant que la productivité de l’industrie a explosé, on nous force à consommer plus, à jeter… Mais, même sans tenir compte de la finitude de la planète, il y a une limite. Le terrien n’est pas si idiot que ça. Il va vite se lasser de l’american way of life ! Une culture qui repose sur une goinfrerie de biens de consommation n’est pas une vraie civilisation ! Il faut donc effectuer le même virage. Comme nous sommes passés d’une société agricole à une société industrielle, nous devons passer de la société industrielle à une société dans laquelle 85% de la population produira des biens peu consommateurs d’énergie et de matière première, les services : certains loisirs, lla santé, l'éducation, la culture…

Ça faisait longtemps que je n’avais pas lâché le mot. Il faut orienter notre société sur le plaisir de vivre, la jouissance (vous vous souvenez peut-être que jouissance et décroissance devaient être les thèmes de ce VIème tome de mon journal). Plus un homme est cultivé, plus il a de possibilité de jouissance. Mais comment se cultiver quand l’école ne nous apprend que la compétition et l’efficacité ? Comment se cultiver quand on rentre épuisé après seulement sept heures d’un boulot idiot ? Vous avez envie de lire Stiglitz en rentrant du travail ? C’est ce cercle vicieux qu’il faut rompre.

Je laisserai le mot de la fin à H.G. Wells, cet autre penseur visionnaire : l’histoire de l’humanité est une course entre l’éducation et la catastrophe.[1]

Pierre Otchick.

[1] La machine à explorer le temps, folio, p 8.