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07/11/2014

La corruption, la science, le bien et le mal

Il y a un bail, j'ai eu avec Tournesol, mon ami matheux ainsi baptisé par ses étudiants, une discussion sur la corruption. Ses origines, ses fluctuations, au fil des siècles, d'un pays à l'autre... D'un commun accord nous avons regretté la quasi absence d'études scientifiques sur la question. Regret d'autant plus fort que la corruption de nos élus entraîne un fort rejet de la politique et fait le jeu du FN.

J'étais donc tout heureux d'entendre parler du livre d'Antoine Peillon[1] – Antoine, pas Vincent -   mais j'ai vite déchanté. J'aurais du m'en douter : l'auteur est journaliste à La Croix et il ne pouvait pas faire autrement que de placer le problème sur le plan de la morale individuelle. D’où le sous-titre.  Il  annonce d'ailleurs la couleur dès la première page. Je cite.

« (...) cette gangrène se nourrit de la banalité des conflits d'intérêt et des petits arrangements de chacun avec la morale civique. »

Bien sûr que c'est vrai, mais heureusement, l'analyse d’Antoine Peillon va plus loin et il souligne (p. 4 de couverture) « (…) il est vrai que [la corruption] est le fruit naturel de l'institution du marché (...) ». Eh oui, elle est l'enfant du capitalisme ultra libéral. J'ajouterais comme cause, la centralisation du pouvoir et sa non limitation. C'est particulièrement vrai dans les pays sous-développés, mais ça l'est aussi chez nous. Lauteur fait dailleurs remarquer qu « En vingt ans, la corruption a connu en France un développement vertigineux. Au point quelle menace aujourdhui de mettre à bat lédifice de l’État et la société tout entière. » 

Reste à en tirer les leçons et à prendre les mesures qui s'imposent. Par exemple remettre en cause notre système parlementaire. À quand la VIème République ?

Pierre Otchick.

[1] Corruption, éd du Seuil, Corruption, nous sommes tous responsables, 170 p., 18 €

06/11/2014

La vache et le prisonnier

Tu as du t'étonner que je n'avais pas commenté le meurtre de Rémi Fraisse, ce jeune qui manifestait contre le barrage de Sivens. Oui, il s'agit bien d'un meurtre. On ne contrôle pas une manifestation avec des grenades offensives. Bien sûr qu'il y a trop de casseurs. On devrait d'abord s'interroger sur cette société qui en produit autant. Insatisfaction, révolte plus ou moins contenue... Il n'y a pas d'effets sans cause. Mais quand donc aura-t-on un gouvernement capable d'inventer autre chose que la matraque et les grenades ? Encore une fois, la soi-disant gauche manque pour le moins d'imagination.

Un mort pourquoi ? Pour cultiver du maïs pour nourrir les vaches ! On mange tellement de viande que l'herbe ne suffit pas. Alors on cultive une céréale tropicale qui n'a pas assez d'eau sous notre climat tempéré. D'où les retenues d'eau ! Tout ça pour une viande de mauvaise qualité, indigeste, qui rend les bébés obèses, et j'en passe !

Passons sur l'absence de concertation avant de choisir la réponse ad hoc à ce problème d'eau. Constatons simplement que le terrien est prisonnier du mode de pensée moderne : forte consommation, haute productivité... et il en paye le prix.

Pierre Otchick.

03/11/2014

La croissance est revenue

Il s'agit, bien sûr, de la croissance des  inégalités. Elles avaient un peu diminué avant 2008 mais - je cite le journal d'Arte de jeudi dernier (30/10/14) - « C'est le constat de l'ONG Oxfam qui dresse un bilan des années post crise financièrede 2008. Les inégalités se creusent dramatiquement. 70% de la population mondiale vit ainsi dans un pays ou l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a 30 ans. (...) En France, par exemple, les 1% les plus riches possèdent autant que les 70% les plus modestes. (…). Un milliard d'hommes sur Terre continuent à vivre dans un état d’extrême pauvreté. (…) Les inégalités touchent également les pays développés. Elles se creusent davantage au sein des pays qu'entre les pays. Pour Oxfam le responsable est une politique fiscale extrêmement injuste, qui menace l'économie, la croissance et divise la société.

Pour y remédier (…) il suffirait de taxer la fortune des 1645 milliardaires – dont la fortune augmente de 524 millions par jour – à hauteur de 1,5% à partir du deuxième milliard. Ce qui permettrait de dégager 58 milliards d'euros par an. Avec cette somme il serait possible d'offrir une couverture sociale aux pays les plus pauvres et de scolariser tous les enfants du Monde. »

Je ne peux qu'approuver même si cela me rappelle le jour où j'avais mis des seaux dans mon grenier parce que la toiture fuyait. Il serait plus logique d'attaquer le mal à la racine et de construire une économie basée sur un libéralisme concerté qui partagerait mieux les richesses à la source. Yaka.

Pierre Otchick.