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11/11/2014

L'O.M.C. tue

Ce  n’est pas moi qui le dis, c'est Jean Feyder. Et il sait de quoi il parle : il est représentant du Luxembourg justement auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce. Et il explique comment dans son livre[1]

« La faim tue, chaque jour, 25000 personnes. Jean Feyder analyse les causes profondes de cette crise et les stratégies erronées mises en place. Il préconise un autre modèle de développement que celui proposé par les organisations financières internationales, en réservant la priorité à une agriculture vivrière et durable s'appuyant sur une régulation adéquate des marchés. »

Le 28/10/14 Arte a diffusé un interview de Jean Feyder (dans Pourquoi la faim?). Je cite (en partie de mémoire).

« (…) nous avons conduit les pays en voie  de développement à ouvrir leurs frontières, à abaisser leurs droits de douanes et à importer des produits alimentaires à des prix plus bas. (…) Les européens sont ravis d'écouler leurs excédents de viande, de tomates, de lait en poudre à un prix inférieur à leur coût de production. (…) Résultat, nous avons ruiné les petits paysans obligés de quitter leur exploitation agricole et d'aller trouver du travail ailleurs. »

J'ajouterai que dans certains pays (en Inde, par exemple) les paysans n'émigrent pas vers les villes... ils se suicident ! Je continue.

« Il faut mettre autour d'une même table les syndicats paysans européens et les associations paysannes en Afrique et faire pression sur le parlement européen pour refuser de ratifier les accords en négociation. »

No comment.

Pierre Otchick.

 



[1] La faim tue, éd L'Harmattan, 29,50 €.

10/11/2014

Pour la gloire de Dieu

Hier, j'ai été invité à un baptême. Comme je ne loupe aucune occasion de faire la fête, je me suis levé avant 6 heures : javais 150 km à faire. Je me suis retrouvé dans une église moderne et j'ai assisté à une cérémonie pleine de chants et de joie. Que l'on veuille fêter solennellement l’accueil d'un enfant dans une communauté, pourquoi pas ! Les français font si peu la fête !

Mais ce qui m'a frappé, c'est un mot qui revenait continuellement, comme une obsession : la gloire de Dieu. « Louons le Seigneur. Que Te sois rendu tout honneur et toute grâce, pour les siècles des siècles » Et j'en passe. Comme le curé est venu trinquer avec nous à la salle des fêtes, je n'ai pas pu n’empêcher – tu sais que je résiste à tout, sauf à la tentation – de lui livrer mon impression. Celle d'une survivance d'une religion païenne où le fidèle se met à plat ventre devant son dieu. Si Dieu existe, par définition, il est parfait, tout puissant, et il n'en a rien à cirer que des petits terriens l'adorent ou non. Ça ne peut pas l'affecter. Il m'a répondu en citant Saint-Augustin : « La gloire de Dieu, c'est l'homme debout. » Personnellement je ne vois pas le rapport, mais l'intention est bonne. « La gloire de Dieu c'est quand deux hommes s'aiment ! » J'ai eu droit après à un sermon qui n'était pas sans intérêt. Il y était question d'un Pape qui veut remettre au centre de la religion l'amour du prochain et qui dit « Qui suis-je pour juger un homosexuel ? » le curé m'a parlé de dialogue avec les musulmans, d'un Noël fêté ensemble. À une époque de retour de l'islamophobie, je ne peux qu'applaudir.  À une époque où le socialisme se meure, où le terrien n'a plus qu'un idéal : gagner de l'argent, je ne serais pas contre une culture basée sur l'amour. La révolution a échoué avec sa Fraternité, peut-être que le XXIème siècle apportera une embellie du dialogue et de la tolérance. Si les chrétiens pouvaient y jouer un rôle... Alors, entre deux gorgées de Bordeaux, j'ai écrit un mot pour les heureux parents.

Un petit souvenir

D'une journée mémorable.

Tous autour de la table,

Pas envie de partir.

 

C'est un nouveau chrétien.

On en a bien besoin,

Pour crier sur les ondes

Faut changer le monde !

 

Pierre Otchick.

08/11/2014

Libéralisme, planification, concertation

Ami lecteur, tu le sais, je suis un farouche défenseur du libéralisme,  tout en reconnaissant ses défauts. Toute liberté doit être limitée. Je l'ai déjà dit, je suis pour l'union libre mais pas pour le viol. Le problème est de trouver des mécanismes de régulation efficaces et respectueux de l'individu. Il faut à tous les niveaux des organes de confrontation et apprendre à se confronter.

Il est inadmissible, par exemple qu'un capitaliste décide de fermer une usine pour des raisons de rentabilité. C'est comme ça que tout un village peut être mis au chômage. La solution doit être trouvée dans la concertation. Je rêve ? Bien sûr, cela n'est pas possible dans notre système actuel ! Aussi j'ai été vivement intéressé par la sortie du petit livre de Grégory Chigolet[1]. En ces temps où le capitalisme sauvage impose sa loi, il est bon de se poser la  question sans aucun dogmatisme. Je pense qu'aujourd'hui, la main gauche de l'état a son rôle à jouer. Il est donc intéressant de regarder les efforts qu'ont vainement entrepris les soviétiques. Et de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Par exemple, mon ami Tournesol m'a fait remarquer qu'après avoir été honnis, les travaux de Léontiev sont maintenant examinés sérieusement. Sa fameuse matrice est même au programme de math de la terminale ES.

Ceci dit, ce n'est pas au niveau de l'état que l'on doit résoudre le problème de la fermeture d'une petite usine. Chacun a droit à trouver du travail, un logement, un hôpital, une maternité, un centre administratif, etc., au niveau du canton. Dans le mien, des résidents font 100 km matin et soir pour se rendre à leur travail. C'est un non sens écologique, mais surtout humain. Une planification s'impose. Pas facile ! Pour sûr ! C'est justement une raison pour y réfléchir tout se suite. Que font les partis politiques ? Les terriens trouvent toujours une solution quand ils le décident.

Pierre Otchick.

[1] La planification, une idée neuve qui vient de loin. Editions  Bruno Leprince, 126 p., 6 €.