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29/04/2015

Penser le changement

Mère Nature m'a fait tomber sur un petit billet de Sophie Péters1, peut-être pour me faire remarquer qu'il y a des terriennes intelligentes ! Et c'est vraiment le cas. La preuve, c'est qu'elle pense comme moi. Écoute.

Se confronter offre, par le principe de l'échange, une occasion d'accueillir différentes opinions et de négocier le sens d'une action commune. C'est un processus humain indispensable à la recherche d'accord, de compromis, d'évolutions des idées personnelles et collectives. Et la meilleure voie pour trouver des solutions réelles à des problèmes réels.[...]

À l'heure où l'on regrette de ne pas mieux vivre ensemble, réhabiliter la confrontation est un moyen d'éviter l'affrontement...

Qu'est-ce que tu dis ? Ça faisant longtemps que je n'avais pas parlé de confrontation. M'enfin, tu es méchant : j'ai compté, ce n'est que la quinzième fois ! Mais tu as raison : je pense que c'est hyper important. Relis, par exemple,Démocratie, confrontation et autogestion

La différence entre une bonne et une mauvaise gestion sociale ne réside pas dans l’existence ou l’absence de conflits, mais dans la capacité à les tolérer et à les résoudre.

Ou encore Éloge du conflit.

Le refoulement du conflit ne peut conduire qu’à la violence généralisée...

Bref, comme le dit Sophie Péters « Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement »

Pierre Otchick.

 

1 Le Monde du mardi 28 avril 2015, Économie et entreprise p.8.

12/03/2015

Non à la démocratie

Le discours habituel est « Il faut plus de démocratie. ». Pas mal ! Il y a mieux : « La démocratie est à réinventer. ». Mais, tu me connais, ami lecteur, ça ne me suffit pas. Dans démocratie, il y a dêmos : peuple, et l'image d'un ensemble de personnes qui votent pour décider de quelque chose et je t'ai déjà raconté ce qu'en pensent les habitants de Dzêta-1-4 du Réticule1. Ils ne sont pas tout seuls. Tu n'as qu'a regarder le livre de Jacques Testard2. Tu le connais : Amandine, le premier bébé éprouvette, c’était lui ! Mais il ne reste pas le nez dans ses éprouvettes, il réfléchit... et ça va loin. Il donne le pouvoir aux dés... ou plus exactement à des citoyens tirés au sort. Je laisse la parole à l'éditeur.

Enfin une bonne nouvelle en politique : on peut se fier à la capacité des citoyens à raisonner et à décider dans l?intérêt public ! Ce livre explique pourquoi et comment?« Humanitude ». C'est ainsi que l'auteur baptise l'étonnante capacité des simples citoyens à comprendre les enjeux, à réfléchir, à délibérer et à prendre des décisions au nom de l'intérêt commun de l'humanité. Cet état transitoire se manifeste chez les personnes invitées à constituer des jurys citoyens pour proposer une solution à un problème d'intérêt général. L'humanitude est une propriété générale des êtres humains largement confirmée par l'expérience répétée des conférences de citoyens réunies à l'occasion de controverses sociotechniques. Jacques Testart propose d'exploiter cette capacité pour en faire un outil privilégié d'orientation et de gestion des sociétés humaines. Un protocole rationalisé et reproductible pour ces procédures est disponible sous le nom de convention de citoyens. L'auteur montre ensuite pourquoi et comment ce type de convention pourrait constituer une procédure ordinaire intervenant dans la plupart des choix publics fondamentaux : l'examen critique des programmes électoraux, les controverses sur des sujets de société, les choix à portée anthropologique tels ceux qui s'imposent à tous les humains pour les risques éthiques, écologiques et sanitaires liés aux innovations technologiques.

Sur ces derniers points, il a exposé sa position lundi (09/03/15) dans 28 minutes sur Arte.

Bref, beaucoup de choses à méditer...

1 Voir démocratie dans mon dictionnaire anarchiste.

 

04/03/2015

Adam Smith avait raison II

J'espère que tu n'as pas raté la 2 hier soir. Sinon, précipite-toi sur le replay[1]. Ça vaut le voyage. Figure-toi que même TV Grandes Chaînes – qui est loin d'être un magazine politique – lui a accordé la place d'honneur : la moitié de la page réservée à leur sélection de la semaine.

C'était d'ailleurs parfaitement mérité. Élise Lucet, comme d'hab, a fait très fort avec son Cash investigation[2]. On ne peut pas trouver meilleure illustration de ce  que je disais hier : Adam Smith avait affirmé que le libéralisme ne marchait pas pour la finance,  Élise Lucet le prouve.

Je t'explique. Tu veux faire fortune sur le dos des travailleurs ? Fastoche. Tu rachètes une entreprise en difficulté, Pages Jaunes par exemple. Tu n'as pas le cash ? Pas grave, tu l'empruntes (tu as l’entreprise en garantie) et tu rembourses avec le bénef. Il n'est pas suffisant ? Tu diminues les investissement de moitié. C'est pas assez ? Tu licencies du personnel et tu mets tout le monde sous pression. Résultat, 20% du personnel sous anxiolytiques ou antidépresseurs (4 fois plus que la moyenne nationale...  qui est déjà trop élevée), un suicide à la sortie d'une réunion de travail. Pas grave, le fonds de pension qui a racheté rapporte 20% par an. Pas mal, hein ? Il n'y a pas de meilleure condamnation du capitalisme financier.

C'est d'ailleurs ce qui ressort de l’entretien avec notre ministre de l'économie. Macron démontre qu'il ne peut pas faire autrement : pour attirer les capitaux il faut de bons profits ! Résultat : baisse des investissements, donc de la croissance, donc des emplois puisque le capitalisme ne peux pas vivre sans !  Ça s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis. Et c'est, encore une fois, une belle condamnation du capitalisme.

Pierre Otchick.

P.S. Petit détail croustillant ; d'après TV Grandes Chaînes,  Élise Lucet était un cancre,  faisant l'école buissonnière, bac après rattrapage. Notre système scolaire a été incapable de reconnaître sa valeur. Pas d'autre commentaire !

 



[2] Quand les actionnaires s'en prennent à vos emplois.