Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/08/2013

Arrêté pour avoir volé… de l’eau !

C’était la semaine la plus chaude de l’année. Tout ce que Fadel Jaber voulait, c’est de l’eau pour sa famille. Mais Fadel vit dans les territoires occupés de Cisjordanie, où le gouvernement israélien a redirigé les réseaux hydrauliques pour remplir les piscines des colons juifs. Résultat : les robinets des familles palestiniennes comme celle de Fadel sont vides.

Les forces israéliennes ont arrêté Fadel pour avoir pris de l’eau tandis que Khaled, son fils de 5 ans, hurlait «baba, baba!», le cœur brisé qu'on lui enlève son père. C’est le quotidien des Palestiniens qui vivent sous l’emprise brutale de la loi martiale. Leurs terres et leur eau ont été volées par les colons. Ils sont privés de leurs libertés fondamentales. Mais après des années de violence et de désespoir, un mouvement s’éveille en Palestine, un mouvement de résistance non violente pour obtenir tout ce que les Israéliens possèdent déjà: la liberté, la dignité et un État à eux.

Depuis des années, les médias ne montrent que la violence de militants palestiniens, et aujourd’hui encore les extrémistes des deux côtés ne font que saboter le processus de paix. Mais au milieu du conflit, les grands perdants sont les familles comme celle de Fadel, qui n’aspirent à rien d’autre qu’une vie normale. Aujourd’hui ces familles font un pas en avant. Elles organisent des manifestations pacifiques, des occupations non violentes, et travaillent avec des militants palestiniens pour obtenir justice et liberté. En réponse, l’armée israélienne les jette en prison, brutalise les animateurs et arrache leurs enfants à leur lit.

Il y a quelques jours, je me suis rendue en Cisjordanie pour rencontrer ces Palestiniens courageux et pacifiques. Quand j’ai proposé que les membres d’Avaaz leur viennent en aide, leurs yeux se sont illuminés. Ils ont besoin de fonds pour payer un avocat quand ils sont emprisonnés pour des raisons fallacieuses, de caméras et d’appareils photo pour témoigner des abus, de formations en communication avec les médias et à la résistance non violente ainsi que de chargés de campagne pour transformer ces manifestations locales en mobilisation mondiale. Ces familles sont le véritable espoir du processus de paix. Faisons tous une promesse de don pour que le mouvement pacifique l'emporte sur les mouvements extrémistes et donnons à Khaled un avenir digne des rêves de son père. Avaaz n'encaissera les dons que si nous récoltons suffisamment de promesses pour faire une véritable différence
.

https://secure.avaaz.org/fr/palestines_nonviolent_hope_fr_d_pls_ctrl/?bnEombb&v=27721

08/08/2013

La médecine, le savant et la fraude

Ami lecteur, tu connais mon aversion pour l’industrie pharmaceutique, pour sa façon de faire passer le profit avant l’intérêt du malade. Jusqu’à présent je croyais qu’on pouvait lutter contre grâce à des expertises scientifiques. Et voilà que ma confiance en la science des terriens est ébranlée. Même les articles publiés dans des revues scientifiques de prestige contiennent un pourcentage de fraude en pleine extension. Je vous laisse méditer[1].

Experts en proie à des conflits d'intérêts, dissimulation de résultats, dépendance à l'égard des données fournies par l'industrie... L'affaire du Mediator a mis au jour nombre de dysfonctionnements, aux conséquences potentiellement dramatiques, dans l'évaluation des médicaments. Mais le plus inquiétant est peut-être ailleurs, en amont : dans la recherche biomédicale, menée pour l'essentiel par des laboratoires publics. Tandis qu'explose le nombre de publications scientifiques en sciences de la vie, les indices s'accumulent tendant à démontrer qu'elles sont de moins en moins fiables. Parmi les millions d'articles que publient chaque année les milliers de revues spécialisées dans les différents domaines de la biomédecine, une fraction croissante décrit des résultats erronés ou arrangés. Des expériences bâclées impossibles à reproduire. Voire des données frauduleuses. Comme le secteur financier miné par ses créances irrécupérables, la littérature scientifique en biologie et en médecine s'avère de plus en plus gangrénée par ces articles toxiques. […]

[Une] procédure, dite de rétractation, permet à des scientifiques se rendant compte d'une erreur majeure commise dans leurs travaux de signaler à leurs collègues que cet article ne doit plus être cité. Telle est, du moins, la conception vertueuse que l'on s'en faisait. En fait, ont calculé les chercheurs américains, seul 21 % des 2 047 articles rétractés de la littérature scientifique depuis 1973 l'ont été pour ce motif. La première cause, de loin, est la fraude, avérée ou présumée : elle représente 43 % des rétractations. Les autres motifs en sont la duplication de publication pour 14 % des cas (l'usage étant que le résultat d'une expérience n'est publiée qu'une et une seule fois), le plagiat d'autres articles pour 9 %, le restant provenant des conflits entre auteurs. Surtout, souligne cette étude, ce taux de rétractation pour fraude ne cesse de progresser : il a été multiplié par dix depuis 1975 !

Quand j’étais gosse et que mon prof d’histoire pleurait sur la décadence de l’empire romain, je me disais que notre civilisation mondialisée (déjà) ne  pouvait pas chuter. J’étais naïf ! Quand, massivement, on perd toute dignité, que ce soit pour la gloire ou le profit, c’est toute une culture qui se casse la gueule !

Pierre Otchick votre E.T. préféré qui s’inquiète.

05/08/2013

Le Capitaine Spock, la fin de la croissance et du capitalisme ?

Le Saint-Esprit est-il tombé sur nos doctes universitaires britanniques? On peut se poser la question en lisant certaines pages du livre de Tim Jackson (Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable, De Boeck-Etopia, 2010, 247 pages). Malgré sa timidité à en tirer les vraies conclusions il faut reconnaître qu'il était, comme tout économiste classique, au bord du gouffre et qu'il a fait un grand pas en avant. Jugez par vous-même.

En référence explicite à Amartya Sen, Tim Jackson propose de choisir comme nouveau fondement de la prospérité les « capabilités d’épanouissement » garanties aux individus : être convenablement nourri, logé, chauffé, éduqué, etc. [...] Les capabilités d’épanouissement constituent un bon point de départ pour définir ce que signifie "prospérer". […]

Pour que de telles initiatives prennent de l’ampleur et s’imposent comme la référence dominante de la prospérité, il faut une« gouvernance pour la prospérité » (p.159), dans laquelle l’État se ferait plus interventionniste, conformément à la logique du contrat social : « nous cédons certaines de nos libertés individuelles. Mais en retour, nous gagnons une certaine sécurité dans le fait que nos vies seront protégées contre la liberté débridée des autres. » (p.162). Bref, une prospérité durable nous interdit l’accumulation infinie de biens matériels, mais nous protège en retour d’une accumulation débridée de la part des autres. Cela signifie évidemment la fin de la croissance, et peut-être celle du capitalisme, mais sur ce dernier point Tim Jackson renonce à trancher : « est-ce encore du capitalisme ? Est-ce vraiment important ? Pour ceux qui attachent beaucoup d’importance à cette question, peut-être pourrions-nous nous contenter de paraphraser le capitaine Spock, dans Star Trek, et convenir que "c’est du capitalisme, Jim, mais pas comme nous le connaissons". » (p.197).

No comment.


Pierre Otchick, votre E.T. content de voir des terriens réfléchir.