03/12/2012
Le travail, F. Hollande, L. Gallois et la viscosité du monde II
Certains m’ont fait remarquer – gentiment – que ce VIème tome devait être sous le thème de la jouissance… et qu’il n’était pas tellement jouissif. En fait, je ne pense pas m’être éloigné du sujet. Hier, quand j’ai parlé du travail, je pensais à la jouissance au travail, cette jouissance… perdue ! « … l’évaluation individuelle des performances, la concurrence entre salariés… La ‘corporate governance’ - le management des hommes en fonction d’objectifs chiffrés – a […] tranché les liens collectifs et isolé les travailleurs entre eux et face à leur employeur. […]. Avec des morts… » (Alain Supiot et Olivier Pascal-Mousselard). Voilà la véritable cause de notre perte de compétitivité. Nos capitalistes n’ont même pas compris que la jouissance au travail était productive. Ils devraient se souvenir de l’histoire des indiens Guaranis. Quand les jésuites sont arrivés, ce peuple n’avait pas de propriété privée, pas de police, pas d’état. Nos braves pères ont eu l’intelligence de ne rien changer, et quand ils leur ont appris à exporter, leur canne à sucre était moins chère que celle produite par des esclaves. Ce qui a été la première cause de la plainte déposée auprès du Vatican et du massacre qui est magnifiquement raconté dans le film Mission. Oui, ceci est une autre histoire, mais elle est exemplaire.
Revenons à nos moutons. Je continue à citer O P-M : « Pour l’heure, souligne Supiot, il importe de « remettre de la viscosité » dans un monde devenu trop liquide : de réinstaurer du temps long dans l’entreprise, en imaginant un système qui obligerait les actionnaires à s’engager pour une période minimale. D’offrir aux salariés certaines garanties en cas de cession de leur entreprise. » Et, comme je le citais hier, d’associer les employés à la gestion de leur travail.
À demain, si vous le voulez bien.
Pierre Otchick.
23:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/12/2012
Le travail, F. Hollande, L. Gallois et la viscosité du monde
Si ce titre vous parait sibyllin, je peux éclairer votre lanterne en vous donnant ceux auxquels vous avez échappé.
- Télérama a vraiment viré sa cuti III
- Le XXIème siècle, nouveau siècle des lumières VI
- Et si les partis avaient trouvé leurs remplaçants ? II
Vous me suivez ? Ce n’est pas F. Hollande qui va révolutionner nos conditions de travail. Les partis ne sont plus des moteurs de réflexion et de transformation. Pourtant il n’y a jamais eu autant de bonnes idées qui courent le monde. Et même la France ! On les trouve sur la Toile, dans les livres, mais nos hommes politiques, trop occupés à caresser l’électeur dans le sens du poil n’ont pas le temps de lire, de réfléchir et encore moins de remettre en cause un certain nombre de soi-disant évidences. Qui fait ce travail ? Par exemple Télérama. Et je le prouve !
Pas plus tard que cette semaine Olivier Pascal-Mousselard a décortiqué pour nous pas moins de cinq livres sur le travail. Cinq auteurs qui ont jeté le pavé dans la mare. Et notre brave journaliste d’en rajouter : « Alors que le monde de l’entreprise est en pleine mutation, la gauche, empêtrée dans le libéralisme, peine à inventer une nouvelle organisation du travail. Plus humaine. » Et de citer les analyses de ces courageux penseurs.
Alain Supiot : « …[le travail] exige de lui [l’être humain] une ‘réactibilité’ sans limite, en même temps qu’il le prive de toute réelle capacité d’agir librement à la lumière de son expérience professionnelle, et au sein d’une communauté de travail unie par l’œuvre à accomplir. » On ne peut pas mieux dire que le travail est parcellisé, détaché de sa finalité, en un mot déshumanisé. « […] les personnes ne sont pas des choses et on ne peut pas les traiter impunément comme telles. »
Bruno Trentin : « … permettre au travailleur de participer aux décisions qui définissent [son] travail, ses qualités et ses limites. » Et on en arrive au problème de la viscosité du monde. Comme c’est encore plus farfelu que mon idée d’entropie, avant de jeter un deuxième pavé dans la mare, je vous laisse digérer le premier. À chaque jour suffit sa peine, n’est-ce pas ?
A lundi si le cœur vous en dit.
Pierre Otchick.
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30/11/2012
Basta !
Oui, il y en a marre, il faut que ça change ! Nous n’avons pas voté pour conserver les mêmes violences policières, voir le chômage s’accroitre… C’est ce que dit entre autres ce site plus qu’intéressant : http://www.bastamag.net/. Vous ne me croyez pas ? Écoutez : je prends quelques titres au hasard.
Notre-Dame-des-Landes : un médecin alerte le préfet sur la gravité des blessures infligées
Témoin de violences policières, il en devient victime
Et si les salariés disposaient d’un droit de préemption sur leur entreprise
Freinet, Montessori, Steiner : ces écoles qui changent la vie des élèves et des profs
Vincent Peillon saura-t-il s’en inspirer pour son projet de refondation de l’école ?
Quand la CAF devient une machine à broyer usagers et salariés
Et la perle (En passant, je remercie Fernand Comte. A chaque fois qu’il trouve quelque chose d’intéressant, il ne manque pas d’en faire profiter ses amis. Si on en faisait tous autant, je crois que les choses changeraient) :
Ces aéroports qui coûtent cher et ne servent presque à rien
En France, 55% du trafic aérien passager et 89% du trafic de fret sont concentrés dans les aéroports de Paris. La moitié du trafic régional concerne quatre aéroports : Nice, Lyon, Marseille et Toulouse [1]. Mis à part Nice, aucun des 150 aéroports régionaux n’a vraiment réussi développer ses liaisons internationales. Si ce n’est à coup de subventions régionales ou en accueillant des compagnies low-cost, elles aussi subventionnées. Une situation qui risque de perdurer alors que la morosité s’installe dans le ciel commercial : parmi les 15 premiers aéroports mondiaux, seul ceux situés en Asie (Pékin, Hong Kong) ou au Moyen-Orient (Dubaï), ont une croissance en nombre de passagers supérieure à 4% (2,2% pour Paris CDG).
Pour les vols intérieurs, le trafic aussi est en berne : « Le niveau d’activité du trafic intérieur, en constante diminution depuis une dizaine d’années, est du même ordre de grandeur qu’en 1994 », constate la Direction générale de l’aviation civile. Directement concurrencés par le TGV, certains aéroports se révèlent fortement sous-utilisés. Dans ce contexte, le nouvel aéroport nantais, prévu à Notre-Dame-des-Landes, est-il vraiment utile ?
Je vous laisse découvrir la suite, magnifique analyse d’un mal terrien qui parait aujourd’hui congénital : la bétonite !
Pierre Otchick.
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