18/03/2012
Quand créera-t-on un Tribunal International pour les firmes criminelles ?
Il n’y a pas que les travailleurs que le capital pousse au suicide. Il y a aussi les clients. C’est par centaines que des paysans indiens se sont suicidés à la suite de récoltes catastrophiques. Monsanto avait réussi à imposer de nouvelles semences qui n’étaient pas adaptées à ce milieu. Les sanctions ? Aucunes ! Sans parler des cultivateurs mexicains condamnés pour avoir semé eux-mêmes des graines de leur récolte, alors que le contrat Monsanto oblige à racheter les semences tous les ans. La plupart du temps, les prélèvements accusateurs provenaient de pollution du champ voisin et les avocats de Monsanto le savaient très bien. Mais quel poids a un petit paysan devant le rouleau compresseur d’une multinationale criminelle ?
Si j’en parle aujourd’hui, c’est que ces petits cultivateurs ne sont plus seuls. Ils ont maintenant des soutiens partout dans le monde et une nouvelle victoire vient d’être remportée : l’interdiction temporaire du maïs 810. La Croix en parle (je vous avais dit que j’avais des lectures éclectiques).
Le dossier des OGM (organisme génétiquement modifié) s’invite dans la campagne. En annonçant samedi 17 mars 2012 qu’« une mesure conservatoire visant à interdire temporairement » la culture du maïs transgénique Monsanto (MON810) venait d’être prise pour « protéger l’environnement » à l’approche « de la proximité des semi », le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a provoqué une pluie de réactions dans le monde politique, agricole et associatif.
L’eurodéputé José Bové, porte-parole de la candidate à la présidentielle Eva Joly, a (…) la mesure, estimant que le ministre de l’Agriculture avait ainsi « respecté la parole donnée ». « Nous avons désormais la garantie qu’il n’y aura pas de culture de maïs OGM en 2012. C’est la quatrième année consécutive, c’est évidemment une bonne nouvelle » , remarque-t-il, précisant qu’il appartiendra néanmoins au prochain gouvernement « de mettre en place des protections pour les agriculteurs non-OGM » mais aussi d’« amorcer la réimplantation des plantes fournissant les protéines indispensables à l’élevage afin de sortir de la dépendance au soja OGM massivement importé, en particulier du continent américain ».
Pierre Otchick
P.S. Je n’ai même pas parlé de l’agent orange et du Viêt-Nam. Si vous voulez en savoir un peu plus sur Monsanto lisez (c’est gratuit) :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/16/monsanto...
Les quatre tomes du Journal de votre E.T. préféré sur :
http://www.libertins.libertaires.sitew.com/#Page_4.E
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17/03/2012
Mettre le public à la hauteur de ce qu’il y a de meilleur en lui.
C’était le rêve de Camus. Il parlait de la presse. Non seulement on est loin, mais on lui tourne le dos. C’est ce que dit Edwy Plenel en fêtant le 4ème anniversaire de Mediapart.
(…) en finir avec ce scandale qui fait honte à notre supposée démocratie d’un système médiatique sous la coupe d’industriels extérieurs à nos métiers, corrompu par les conflits d’intérêts et les mélanges des genres, soumis aux pressions aggravées du pouvoir exécutif, dépendant d’aides publiques directes opaques et malsaines, gagné par la course à l’audience et au divertissement qui va avec, tournant de plus en plus le dos à cet objectif ambitieux que fixait Camus, (…).
Signalons en passant que Mediapart a gagné son pari : croître dans l’indépendance totale vis-à-vis des partis, du pouvoir, du capital, tout en gardant des finances saines. A l’époque où Le Monde, Libé… on été rachetés, le fait est assez rare pour mériter un gros bravo. Même Rue89 a été racheté par Le Nouvel Obs. C’aurait pu être pire ! Mais lisez bien cet hebdo. Vous avez tout sur la campagne présidentielle, sur les hommes politiques en vue, sur leurs chances de percer, sur ce qu’il faut faire pour réussir dans cette politique des individus, de la séduction… Mais où sont les idées ? En cherchant bien on les trouve... en dessous. Un bel exemple de la façon d’offrir au public la solution de facilité. Surtout ne pas lui casser la tête avec de grands idéaux. Mais, je vous l’ai dit, il y a pire.
Donc Mediapart est indépendant, même de toute publicité. Et ce n’est pas négligeable de ne pas être continuellement interrompu par des fenêtres intempestives. Mais il y a pire. Savez-vous comment un grand quotidien coule un journal de province ? Facile ! On contacte la pub : « Si vous renouvelez votre contrat avec ce journal, je ne renouvelle pas le mien. »
À quand un statut d’utilité publique pour la presse d'opinion ?
Pierre Otchick.
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16/03/2012
Démocratie, vous avez dit démocratie ?
Hier je vous parlais de la dictature du capital dans les entreprises. Les Keynésiens parmi vous ont du penser aussitôt « C’est le rôle de l’État de réguler, contrôler, imposer des limites… » D’accord, mais quel état ? L’État français qui a signé le traité de Lisbonne nous livrant à une concurrence sauvage ? Le Parlement européen qui est entouré de trois fois plus de lobbyistes payés par le Capital que de membres élus? Regardez ce qu’en pense Fernand Comte (mél du 11/02/12).
Le public ne se rend pas compte à quel point la commission européenne, le FMI, l'OMC, la Banque Mondiale et même l'ONU sont, non pas simplement influencés, mais même manipulés par les lobbies financiers : de grandes firmes multinationales, plus puissantes que beaucoup d'états agissent de toutes leurs forces pour que les décisions prises soient conformes à leur seul intérêt et non à l'intérêt des peuples.
Or vous savez sciemment que quelle que soit la manière dont vous votiez : pour l’un des candidats qui se retrouvera au second tour, ou pour un autre, (…) tout ça n’a aucune importance parce que le résultat sera le même : vous aurez élu activement, en votant pour lui, ou passivement, en laissant quelqu’un d’autre être élu, un candidat qui, ou bien appliquera immédiatement le programme d’une « Troïka » quelconque (Union européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) ayant oublié – pour autant qu’elle l’ait jamais su – ce que le mot « démocratie » veut dire, ou bien appliquera, « à la Mitterrand », ce même programme six mois plus tard, après un « courageux » baroud d’honneur.
Pessimiste ou réaliste ?
Pierre Otchick.
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