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13/04/2012

À quoi servent les présidentielles ?

Je n’arrête pas de répéter à qui veut bien l’entendre – c’est-à-dire très peu de personnes en fait – que cette élection est antidémocratique.

- Elle donne trop de pouvoir à un seul homme

- C’est le comble de la politique séduction et non conviction (le candidat a plus d’importance que son programme)

- Elle mobilise des forces considérables (temps et argent) et occulte  l’actualité.

Alors pourquoi continuer à en parler ? Pourquoi je ne laisse pas la place à mes coquines qui sont bien plus excitantes ? Parce que, malgré le blocus des media qui se contentent des bons mots et des petites phrases, les idées finissent par émerger. Peut-être sous la pression d’une opinion publique qui se révèle moins stupide que ce que l’on veut nous faire croire. Et ce sont ces idées qui resteront quand la campagne sera terminée. Les choses ne seront plus jamais comme avant. Je prendrai juste Éva Joly comme exemple.

Seule, elle ose aller à contre-courant.  Mercredi, sur la 2, constatant l’échec de la lutte contre les trafiquants, elle a répété son attachement à la légalisation du cannabis. Attaquée sur sa conception de la laïcité elle a condamné l’intolérance de la pensée dominante. Pourquoi des nourrices privées, appréciées des mères de famille,  seraient réduites au chômage à cause d’un voile ? Ouf, dans ces deux domaines[1], je ne suis plus tout seul et j’espère que le débat va continuer[2]! 

Mais il y a mieux ! Cela fait combien d’années que Sarkozy traîne des casseroles (de Karachi à Betancourt) et que rien ne bouge ? Éva Joly condamne « un culte du secret (…) un très fort loyalisme envers le pouvoir en place. » Elle conclue « Il y a des présomptions concordantes et précises et cela demande des explications. » On est loin des méchancetés dont parle Sarko. Il a beau refuser de répondre aux questions des journalistes, ses cris ne convainquent que les inconditionnels. On se demeande s’il ne cherche pas à être réélu uniquement pour continuer à bénéficier de l’immunité présidentielle. Encore une chose qu’il faudra supprimer dans la prochaine constitution. Dans beaucoup de pays le quart aurait suffit pour le discréditer totalement. Alors, France, réveille-toi !

Pierre Otchick

 

12/04/2012

Plafonner les salaires, une vieille idée qui redevient d’actualité.

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point je suis réticent devant tout règlement. Il vaut mieux changer les mentalités que légiférer, c’est mon crédo. Mais quand on voit un patronat complètement sourd à l’indignation de tout un peuple, continuer à imposer l’austérité et s’octroyer des salaires mirobolants, ça ne va plus du tout. Il faut plafonner les salaires ! C’est Sam Pizzigati, un états-unien qui, dans Le Monde Diplomatique de Février,  affirme que c’est une vielle idée venant de son pays. Étonnant, n’est-ce pas ?

Et pourtant,  Félix Adler en parlait déjà en 1880, sans succès. Mais nécessité fait loi et la guerre change bien des choses : « le taux supérieur d’imposition sur les revenus dépassant le million de dollars passe de 7 % en 1914 à 77 % en 1918. » La paix fait tout oublier et « En 1925, le taux d’imposition maximum est de 25 % ». La crise de 1929 ranime le sujet. En 1933 un jeune sénateur « propose l’instauration d’un plafond à 1 million de dollars pour les revenus annuels individuels ». Il est assassiné en 1935.  F. Roosevelt ressort l’idée en 42 et « en 1944, le Congrès fixe le taux d’imposition des revenus supérieurs à 200 000 dollars à (…) 94 % ». Le 18  décembre dernier, un juriste à Yale et un économiste à Berkeley publient « dans le New-York Times un plaidoyer convainquant pour  [limiter] le revenu moyen des 1 % d’Américains les plus riches à trente-six fois le revenu médian [1]». Le pays le plus capitaliste du Monde serait-il plus intelligent que l’Europe ?

Jusqu’à présent seules les guerres ont réussi à imposer l’idée. Mais, ne sommes-nous pas en état de guerre avec tous les suicides qui ont lieu chaque jour en Europe ? Ces morts ne suffisent-elles  pas ?

Pierre Otchick.


[1] Mélenchon veut limiter les salaires à 20 fois le Smic (proposition de la Confédération Européenne des Syndicats). Ne le ratez pas dans « Des paroles et des actes » ce soir sur la 2.

 

11/04/2012

Rêve pour rêve

Mélenchon nous invite à une rêve party. C’est ce que pense Michel Abescat avec un excellent article dans le Télérama de cette semaine (n° 3247 p 13). A la page 20 Georges trouve lui que Mélenchon n’a plus les pieds par terre. Tout le monde rêve : Sarko d’être réélu, Poutou d’une révolution sans passer par les urnes, Cheminade de rendre son atmosphère à Mars et tous les autres de moraliser le monde de la finance… Quant aux français ils rêvent qu’en donnant les pleins pouvoirs à un seul homme, il fera des miracles. Quand donc les terriens arrêteront de rêver et se prendront par la main pour changer les choses ? Rêve pour rêve, c’est donc celui de Jean-Luc qui me parait le plus sympa puisque c’est ce qu’il nous invite à faire…

Pierre Otchick.